• XXXI - Xutik

    Xutik Razaug

    Rang : Argent (anciennement or)

    Clan disparu - héritier d'argent de lae Cinquième

     

    … de chaleur. Il entendait les cris, hurlements, coups de feu provenant du vallon, mais Xutik se souciait surtout du soleil. Bon, va peut-être falloir que je bouge celui-là à l’ombre. Il considéra la chose sérieusement pendant un temps avant de renoncer. Ça me fatiguerait pour rien. En revanche, il se décala lui-même contre un arbre avant de considérer d’un œil absent les ruines du bâtiment.

    Ils avaient entendu les cris avant même d’arriver en vue de ce nouveau refuge. Cela les avait fait ralentir, puis s’arrêter. Hiloy avait regarder sa carte avec une grimace :

    -Le plus court, pour la sortie, c’est par là.

    Iel avait murmuré par instinct. Tous les regards s’étaient baissés vers les cartes cherchant des raccourcis, des détours, n’importe quel moyen qui leur permettrait de passer le bâtiment en restant hors de vue. A voix basse, Xutik se contenta de faire remarquer :

    -Si on s’éloigne de la route et qu’on tombe sur des Bestioles, on a deux fois moins de chance d’atteindre la sortie.

    Tahiya lui répliqua :

    -Qu’est-ce que tu suggères ?

    -On a qu’à envoyer un éclaireur qui nous dira quand la situation se sera calmé. Citseko, bonne chance.

    Il poussa l’héritier d’argent en avant. Cyrastès lui frappa le bras :

    -Tu fais quoi, là ?

    Comme Citseko entreprenait d’avancer sagement, Cyrastès lui attrapa la chemise et le ramena vers lui. L’héritier d’argent tint à dire :

    -S’il faut, ça ne me dérange pas…

    L’héritier d’or eut l’air clairement agacé :

    -Chuuuuut. Bon, on fait quoi ?

    Tahiya se mit à avancer sans rien dire, Hiloy la suivit. Citseko jeta un regard interrogateur à Cyrastès comme s’il lui demandait la permission de les suivre. L’héritier d’or lui fit signe de se mettre en marche, l’air méfiant. Lorsque Tahiya se plia en deux pour rester dissimuler par la végétation lorsqu’ils arrivèrent aux abords du bâtiment, les autres l’imitèrent. Ils s’arrêtèrent lorsque la porte fut dans leur champ de vision. Ce fut Hiloy qui posa la question qu’ils se posaient tous dans un murmure :

    -Tu veux faire quoi exactement ?

    L’héritière d’or ouvrit la bouche, mais n’eut le temps de rien dire car Hiloy fut projeté en avant par un garçon qui venait de nulle part. Xutik eut à peine le temps de se reculer qu’il vit une lame s’approcher du coup de Cyrastès. Celui-ci dégaina la sienne et coupa le bras avant même de réaliser qu’on l’avait menacé. L’adolescente hurla en tombant au sol, alors que le canon d’un fusil apparaissait devant les yeux de Xutik. En quelques secondes, le groupe fut tenu en respect par diverses armes à feu et abandonna toutes idées de résistance. Ils n’eurent pas tellement le temps de réfléchir ou de parler, car leurs agresseurs relevaient déjà Hiloy pour l’entraîner vers le bâtiment. Les autres les forcèrent à prendre le même chemin. Quand ils passèrent la porte, ils trouvèrent les trois premiers luttant contre un groupe d’adolescent. Celui qui tenait lae Cinquième cria dans l’espoir de se faire entendre :

    -Lâchez vos armes ! On a la Cinquième !

    Savoir lequel des trois adolescents tira sur l’héritier fut impossible pour Xutik, mais une chose était clair, c’est qu’il s’effondra à peine sa phrase terminée. Weikom cria à l’adolescent.e :

    -Viens ! Grouille !

    Ils venaient de se dégager un passage vers une salle qui s’ouvrait sur leur droite. Hiloy hésita, montrant le reste de son groupe encore en otage du pouce. D’autres détonations suivirent et Xutik sursauta en sentant un liquide chaud lui éclabousser la joue quand la fille à côté de lui s’effondra. Mais je ne peux pas… Le nouvel héritier d’argent s’accrochait à son bâton, sans espoir de pouvoir fuir avec les autres. Soudain, Citseko apparut à son côté, le soutenant, le soulevant à moitié pour qu’il avance plus vite. Cyrastès ne tarda pas à faire de même, non sans lâcher un juron. Alors qu’ils passaient dans l’autre pièce, ils purent voir que Cyrastès tenait à l’écart leurs agresseurs avec ses câbles. Au bout, une autre porte menée à l’extérieur. Le Premier l’ouvrit à la volée avant de se précipiter dehors. Le Troisième la maintint ouverte, attendant le Deuxième qui continuait de faire des moulinets avec ses bras. Hiloy aurait sans doute pu le rejoindre, mais iel ralentit en regardant par-dessus son épaule pour voir où était le reste de son groupe. Weikom, commençant à passer par la porte, ses gestes perdirent en amplitude et leurs opposants cherchèrent à se réunirent devant la sortie pour piéger, au moins, lae Cinquième. Les voyant s’enhardirent de plus en plus, au fur et à mesure que le Deuxième fatigué, Xutik cracha entre ses dents :

    -C’est trop tard.

    Xutik vit le Troisième prêt à refermer la porte. Tenter de passer, c’était risquer de se faire capturer. Citseko le lâcha soudain, saisissant Hiloy à bras le corps, il la propulsa à l’extérieur avec force au travers du groupe qui se refermait autour d’eux. Weikom reçut lae Cinquième dans les bras et se rejeta en arrière, tandis que le Troisième fermait leur seul accès à l’extérieur. Xutik observa les héritiers hostiles qui les entouraient avec angoisse. On est foutu. Tahiya sortit alors le petit mécanisme bouclier de sa poche en criant :

    -Allez ! Citseko ! Bouge !

    L’héritier d’argent cherchait à les rejoindre tandis que l’un des autres leur lança :

    -Rendez-vous ! Vous n’avez pas tellement le choix de toute façon.

    Cyrastès tira rapidement Citseko vers eux, pour lui faire franchir le dernier mètre, au moment où Tahiya déclenchait le bouclier. A l’abri sous le dôme, Xutik se laissa tomber au sol. Et maintenant ?

    -Ils font quoi ?

    Le nouvel héritier d’argent tourna la tête pour voir ce dont parlait Cyrastès. Le groupe qui les entourait semblait revenir vers la première salle, comme si quelque chose avait attiré leur attention. Les yeux agrandis par la peur, Citseko lâcha :

    -Et si quelqu’un vient d’entrer ? On doit les prévenir.

    La fin de sa phrase se noya dans l’explosion. Xutik se recroquevilla le bruit fracassant du bâtiment qui leur tombait sur la tête. Quand tout se calma, l’héritier ouvrit les yeux et se redressa en observant, bouche bée, le dôme totalement recouvert de débris énormes. La protection semblait intacte.

    Xutik s’assit et reprit son souffle un moment avant de demander :

    -Cela va tenir combien de temps ?

    Tahiya haussa les épaules :

    -On ne va pas attendre. Commencez à réflachir à notre sortie.

    Cyrastès leva les yeux :

    -Bah, c’est vite vu. Désactivation et scroutch.

    Il baissa son regard sur Citseko :

    -On ne risque pas de manquer d’air avant ?

    L’héritier d’argent secoua la tête pour montrer son ignorance, puis ajouta :

    -Mais je pense que ça devrait aller. S’ils ont trouvé un moyen pour qu’il y ait de la lumière, ils ont sûrement pensé à l’oxygène.

    Xutik réalisa qu’en effet, ils y voyaient comme en plein jour alors qu’ils étaient bien ensevelis. Tahiya tapa dans ses mains :

    -Concentrez-vous ou je vous en mets une.

    Cyrastès se redressa brusquement en disant précipitamment :

    -Les gars, hey, les gars.

    Les trois adolescents attendirent la suite, mais l’héritier d’or se contenta de murmurer :

    -Ecoutez.

    Ils tendirent l’oreille. Des grattements leurs parvenaient, semblant se rapprocher.

    -Je crois que quelqu’un est en train de nous dégager.

    -Comment ils sauraient qu’on est là ?

    Xutik dût admettre que Tahiya n’avait pas tort. Pourtant un passage se dégagea progressivement. Le soleil pénétra dans le dôme, mais Citseko était assez pessimiste :

    -Je ne suis pas sûr qu’ils arrivent à tout bouger. Il y a de larges plaques de ce côté. On ne peut pas désactiver le bouclier tant que c’est pas dégagé complètement.

    Mais Xutik s’agita en apercevant un visage dans l’espace libéré :

    -Hey ! On est là.

    Le visage disparu et le trou s’agrandit encore. Il fallut encore un bon moment avant qu’une partie du dôme ne soit dégagé. Deux garçons de seconde année leur apparurent entièrement.

    -Vous êtes combien ?

    La voix leur parvint étouffée par la paroi. Les garçons qui étaient retournés s’asseoir en attendant, se levèrent en chœur. Tahiya répondit :

    -Quatre.

    Cyrastès se tourna vers Citseko :

    -Ça fait un moment déjà. Tu lui as fait quoi exactement ?

    Xutik reprit la parole :

    -Il faut dégager le reste.

    L’un des deux garçons disparu de leur champs de vision pour aller jeter un œil aux débris. L’autre se détourna un instant comme si le premier lui parlé, puis informa les prisonniers :

    -Ce sera trop lourd.

    Xutik cracha un juron. Cyrastès proposa :

    -On peut essayer de le prendre de vitesse.

    -De quoi ?

    Il pointa les pierres au-dessus de leur tête :

    -Sortir avant que ça nous tombe dessus.

    Les deux seconds années continuaient à déblayer ce qu’ils pouvaient, si bien que, maintenant ils avaient une large ouverture sur l’extérieur. Cyrastès la pointa du menton :

    -Il suffit de faire un pas et on est hors de danger.

    Xutik rappela :

    -Avec ma jambe en moins ?

    L’un des adolescents tapa contre la paroi pour attirer leur attention :

    -On devrait pouvoir dégager cette partie aussi.

    Xutik hocha la tête et revint à Cyrastès :

    -Juste un écart.

    L’héritier d’or sourit :

    -Une autre idée ?

    Ils entendirent un éboulis qui les fit taire. Citseko s’approcha aussitôt :

    -Ils sont blessés ?

    Les deux adolescents reparurent couvert de poussière :

    -Désolé. Ce sera que ça.

    Cyrastès envoya un coup à Citseko :

    -Va de l’autre côté.

    L’héritier d’argent obéit, repassant le bras de Xutik autour de ses épaules. Ils se collèrent autant que possible contre la paroi. Puis, Tahiya posa la main sur l’interrupteur :

    -Prêts ?

    Les garçons acquiescèrent. De l’autre côté, les deux secondes années les encourageaient se tenant prêt à les saisir. Xutik leva les yeux. En vérité, on peut y arriver. La façon dont les débris étaient disposés au-dessus du dôme lui faisait croire qu’ils chuteraient près d’eux. Ça peut nous frôler, mais on devrait y arriver. Il reporta son regard vers Tahiya qui ne semblait plus si sûr d’elle-même et redemanda :

    -Prêts ?

    Les trois héritiers hochèrent la tête.

    -Vas-y.

    Tahiya désactiva le bouclier tout en poussant contre la paroi. Xutik chuta à moitié lorsqu’elle disparut, mais réussit à maintenir son équilibre grâce à Citseko et Cyrastès et le second année qui le saisit d’une main. De l’autre, celui-ci tira Citseko. Son camarade avait saisit Tahiya et Cyrastès. Les débris se fracassant sur le sol provoquèrent un nuage de poussière qui étouffa les adolescents. En toussant, ils s’éloignèrent de quelques pas.

    -Ça va ? Vous allez bien ?

    Xutik hocha la tête en regardant les restes du bâtiment. Les secondes années redevinrent vite pratique :

    -Ils sont où les Cinq ? Vous les avez vu ?

    Avant que les garçons ne réagissent, Tahiya répondit :

    -Oui, ils nous ont laminé avant de partir par là.

    Les deux adolescents s’entre regardèrent avant que Tahiya n’insiste :

    -Si vous voulez avoir votre chance, faut y aller.

    -Mais comment ils ont fait exploser…

    Tahiya haussa les épaules :

    -On ne sait pas vraiment. On est arrivé, ils partaient déjà.

    L’un des deux finit par se décider en proposant à son camarade :

    -On peut toujours aller voir.

    L’autre acquiesça et dit à Tahiya :

    -Vous pouvez rester avec lui ? C’est le seul qui était sortable je pense. Il y avait beaucoup de monde dedans ?

    Ils aperçurent un adolescent inconscient et Tahiya hocha la tête en répondant :

    -Pas mal.

    Les deux garçons eurent l’air soucieux, mais se décidèrent à s’éloigner dans la direction des Cinq. Ils firent un signe vers les arbres, révélant d’autres adolescents qui étaient restés à distance prudente. Xutik ne put s’empêcher de laisser échapper :

    -Mais il est grand comment ce groupe ?

    Ils les regardèrent s’éloigner avec un certain étonnement. Ils sont quand même vraiment nombreux. Comme Citseko retournait vers les débris, Cyrastès lui lança :

    -Tu fais quoi, là ?!

    -Je me disais qu’on pouvait chercher des survivants. Ils n’ont probablement bien chercher ils voulaient juste savoir où était les Cinq.

    Cyrastès soupira mais alla tout de même l’aider. Ils venaient de renoncer lorsque Hiloy et Elférad arrivèrent en courant.

     

    -Et maintenant, regarde-nous tous les deux. Toi et moi Nü-Nüj à l’ombre d’un arbre à attendre… je sais pas quoi.

    Xutik soupira en se disant qu’il aurait dû demander à garder les sac des autres pour avoir au moins à boire, sans avoir à prendre dans sa réserve personnelle. Il entendait bien les cris et coups de feu qui provenaient du vallon, mais cela ne l’émouvait pas tellement. La seule chose qui le taraudait c’était de savoir qui l’emportait. Et l’autre qui est toujours inconscient.

    -Un moment, va falloir te décider entre te réveiller et crever, parce que je vais pas rester là longtemps non plus.

    Xutik avait la ferme intention de céder à la curiosité et d’aller jeter un œil au vallon. Surtout que je m’étais enfin décidé à être un bon héritier d’argent.

    -Tu m’expliques pourquoi j’arrive pas à être un gentil héritier d’argent dès que je suis avec les autres ?

    Il attendit un moment, résistant à l’envie d’aller au vallon :

    -Tu sais, si tu ne participes pas un peu à la conversation, je vais vraiment y aller.

    Après un autre moment de silence, Xutik se leva :

    -Bon, puisque tu n’as rien à dire pour ta défense, à tout à l’heure Nu-Nüj.

    Il claudiqua jusqu’au vallon, ralentissant en passant sous les arbres. Lorsqu’il vit les premiers corps, l’adolescent hésita.

    -Hey !

    Il sursauta en se tournant vers Onfionne :

    -Oui ?

    -Par là.

    Se disant que c’était une mauvaise idée de discuter avec le Troisième, Xutik suivit gentiment. Longeant le ruisseau, ils finirent par trouver le lieu où se déroulait encore le combat. Oui, enfin, combat… beaucoup d’héritiers prenaient la fuite devant l’avancée du Premier et du Second. Onfionne s’élança, son fusil déchargé à la main tandis que Xutik avisait son bâton taillé. Il a tenu le coup jusque là, il n’y a pas de raison qu’il me lâche maintenant… hein ?

    Un petit tas de corps se trouvait au milieu du passage forçant les fuyards à un détour. Près de là, Xutik vit Citseko qui aidait les adolescents entassaient à se relever. Cyrastès veillait à ce qu’on le laisse manœuvrer en paix. Ce qui ne lui coûtait pas trop d’effort, car à la vue de sa lame, aucun ne tentait une approche. Xutik aperçut Tahiya un peu plus loin. L’adolescent cria à l’héritier d’argent, sans trop avancer :

    -Qu’est-ce que tu fous ?! Où est Hiloy ?!

    Citseko cria autant pour lui répondre :

    -Elférad est dessous !

    -Où est Hiloy ?!

    Plongé dans sa tâche pour dégager l’héritier d’or, Citseko n’entendit rien. Xutik s’avança encore faisant de son mieux pour ne pas se faire bousculer. Tu perds l’équilibre, t’es foutu. Bousculé par les fuyards et échangeant quelques coups avec ceux qui tenaient encore position, le nouvel héritier d’argent finit par retrouver Hiloy aux côtés des Quatrièmes. Il ne fallut pas longtemps avant que le reste des héritiers se dispersent. Phirand regarda partir les derniers fuyards :

    -Allez, on sort. Onfionne, les jumeaux, Hiloy…

    Il remarqua Xutik, Tahiya, Cyrastès et Citseko qui soutenait Elférad :

    -Et les autres.

    Citseko dit doucement :

    -Pardon, il faut que… j’ai laissé un blessé près du bâtiment…

    Phirand le coupa pour lancer à Onfionne :

    - Ça me fait penser, je ne t’avais pas donné une responsabilité à toi ?

    -Je l’ai laissé contre un arbre.

    -Bah va la chercher. On ne laisse pas traîner des responsabilités dans tous les coins.

    Le Troisième s’exécuta pendant que le Premier demandait à l’héritier d’argent :

    -Il est où le blessé ?

    -Près du bâtiment qui s’est effondré.

    -On y va.

    Prenant finalement la tête, Phirand les ramena vers les ruines, retrouvant au passage Onfionne qui portait Mechem. Une fois à destination, ils ne trouvèrent qu’un emplacement vide. Xutik haussa les sourcils en constatant :

    -Bon, il s’est réveillé finalement.

    Citseko s’inquiéta :

    -Est-ce qu’on ne devrait pas le chercher ? Ça avait l’air grave, il est resté inconscient longtemps.

    Xutik haussa les épaules :

    -Il faisait peut-être semblant.

    Phirand s’adressa à Citseko :

    -Je suis désolé, mais si tu veux le chercher, tu devras le faire seul. On ne peut pas traîner plus longtemps. On ne sait pas s’il y a encore un groupe hostile qui serait en train de nous chercher.

    Citseko hésitait, toujours inquiet, mais Cyrastès lui saisit le bras avec force pour l’obliger à suivre le groupe. Comme il semblait toujours réticent, Hiloy ralentit pour marcher à ses côtés :

    -S’il a pu se lever pour partir, c’est que ça allait. Xutik à raison. Il faisait peut-être semblant. Il était entouré d’ennemi après tout.

    Xutik se rengorgea en entendant lae Cinquième soutenir son raisonnement. Citseko suivit le groupe avec une meilleure volonté. Passant les restes du bâtiment, il leur fallut moins d’une heure pour que l’immense porte de sortie n’apparaisse devant eux. Comme les Cinq s’arrêtaient devant, Xutik demanda :

    -On fait quoi maintenant ?

    Tefpiro pointa les caméras au-dessus des murs :

    -On attend qu’ils sachent qui est à la porte.

    La voix désincarnée d’un haut-parleur finit par annoncer leur arrivée en même temps que la porte s’ouvrait. Xutik fut choqué de voir la foule de surveillants et de médecins qui se pressèrent autour des Cinq dès qu’ils entrèrent. Tahiya ricana alors que Xutik croisait les bras :

    -On se sent aimé.

    Citseko apostropha un des médecins pour Elférad. Ce qui poussa Cyrastès a rappeler :

    -Toi aussi, je te signale. T’as un bras en vrac.

    -Non, ça va. Je peux le bouger.

    L’héritier d’or eut un air moqueur en saisissant le bras blessé de toute ses forces. Citseko se tordit pour se dégager en retenant de crier.

    -Arrête d’être con et va te faire soigner.

    Citseko hocha la tête et alla sagement demander de l’aide. Xutik ne quittait pas Hiloy du regard, non qu’il s’inquiéta d’une quelconque attaque à l’intérieur de ces murs, mais il reconnaissait des héritiers déjà présent. Il n’était pas surprenant de retrouver des fuyards ici. Beaucoup se faisaient soigné, mais il y avait également des héritiers arrivés entre temps qui n’avait probablement pas la moindre idée de ce qu’il s’était passé dehors. A voir nos tronches, ils doivent s’en poser des questions. Comme on déplaçait les Cinq vers un abri à l’écart, il suivit. Hiloy se retourna soudain comme si iel se rappelait de ceux qui les accompagnait :

    -Ah, Elférad et Citseko…

    Xutik se tourna pour voir où on les avait emmené et remarqua que Tahiya s’était éclipsée. En entendant Hiloy, une des surveillantes demanda à lae Cinquième :

    -Vous souhaitez qu’ils soient soignés avec vous ?

    Pris.e par surprise, Hiloy hocha la tête :

    -Heu… oui, pourquoi pas.

    Xutik pensait savoir ce qu’iel ressentait. Il n’avait pas encore la sensation d’être en sûreté. La présence du groupe le rassurer et c’était en partie pour cela qu’il continuait de suivre les Cinq. On les installa sous l’abri où nourriture et boisson étaient déjà à disposition. C’est sûr, c’est autre chose.

    -Il ne t’avait pas préparé tout ça lors du premier Grand Jeu, Hiloy.

    Lae Cinquième s’étonna :

    -C’est vrai ça… ou alors je l’ai pas vu.

    Ils n’eurent pas le temps de s’étendre sur le sujet car Citseko, que l’on venait de conduire sous le même abri, murmura à lae Cinquième :

    -On peut vraiment être là ?

    Hiloy hocha la tête :

    -Oui, oui, assis toi. Où est Elférad ?

    -Il l’emmène dans une tente d’urgence. Ses mains et son genoux sont en sale état.

    Cyrastès se jetait déjà sur la nourriture et sitôt que son bras fut bandé, Citseko s’attaqua à une distribution pour éviter aux Cinq d’avoir à se lever. Cela semblait être le spectacle le plus amusant que Cyrastès ait jamais vu. Dans son coin, Xutik rêvassait. Au calme et rassasié, il repensait aux événements du Grand Jeu. Tout lui semblait soudain plus clair et évident. Le haut-parleur se mit à énoncer une série de noms, dont Meb. Citseko se mit à l’entrée de l’abri pour guetter l’arrivé de son héritier d’or. Ce fut comme un aimant qui fit sortir les autres pour voir les portes s’ouvrirent. Citseko demanda d’une petite voix :

    -Si on voit Gzadien, on doit le prévenir, non ? Pour Elférad.

    Hiloy hocha la tête, puis regarda autour d’ellui, étonné.e :

    -Où est Tahiya ?

    Xutik pointa la haute silhouette de Nsoah dans la foule :

    -Probablement là-bas.

    Rassuré.e, Hiloy reporta son attention sur les nouveaux arrivants.Puis comme Citseko faisait un salut, Xutik chercha à voir à qui il était destiné. Meb, suis-je surpris ? Noooon. Et toi, Nü-nüj ? Nooooon. Il pouffa de rire à son dialogue intérieur avant de reporter son regard vers la porte. Meb commençait à se diriger vers eux quand il s’arrêta. Ils purent voir son visage se décomposer malgré la distance.

    -Il a pas l’air bien.

    Citseko eut l’air soucieux :

    -C’est vrai.

    Cyrastès s’avança d’un pas pour mieux voir l’adolescent :

    -C’est lui ? C’est ton héritier d’or ?

    Citseko hocha la tête tout en gardant les yeux sur Meb, mais l’éclat de rire de Cyrastès lui attira l’attention de tous :

    -T’es du clan Evarla ? Héritier d’argent de Meb Evarla ?

    Les mains dans les poches, Xutik l’observait avec un intérêt nouveau. Il est taré,en fait. Cyrastès riait encore en observant Meb, puis il revint à Citseko :

    -Oh, c’est con. On était bien tous les deux.

    Il fit un signe d’adieu et s’éloigna à grands pas, riant toujours. Citseko répondit à son geste et le regarda s’éloigner, aussi perdu que les autres. Xutik finit par demander :

    -Qu’est-ce qu’il vient de se passer ?

    Hiloy et Citseko haussèrent les épaules pendant que Meb reprenait sa progression vers eux, cette fois l’air préoccupé. Il fonça droit sur Citseko pour demander d’un ton plutôt agressif :

    -Il était dans ton groupe ?!

    L’héritier d’argent se contracta, ne comprenant pas pourquoi on lui criait dessus :

    -Oui.

    -De quoi vous avez parlé ? Tu lui as dis quoi ?

    -Je sais pas. J’ai…

    -Tu lui as dit de quel clan tu venais ?

    -Non.

    -T’es sûr ?

    Hiloy prit son courage à deux mains pour intervenir :

    -Vu sa réaction, il vient de le découvrir.

    Xutik écoutait avec attention. On ne savait jamais quand on pouvait apprendre des choses intéressantes. En tout cas, ça ne devrait pas tarder.

    -Tu ne dois plus le voir. Plus lui parler. OK ? Il ne doit rien savoir de nous.

    Citseko hocha vigoureusement la tête. Xutik ne put s’empêcher de demander avec nonchalance :

    -Pourquoi ?

    Meb le regarda à peine, mais cela ne gêna pas l’ancien héritier d’or :

    -C’est ta Némésis ? Un truc du genre ? Un rival amoureux ? Avec Citseko, ça vous fait un quatuor amoureux. Ça devient vachement compliqué de ton côté.

    Xutik rit, mais reprit vite son sérieux en voyant que personne ne l’accompagnait. Tant pis. Meb se calma et daigna informer Citseko :

    -C’est l’héritier du clan paria.

    Ce fut au tour de l’héritier d’argent de se décomposer. Cela ne fit que rendre Xutik plus curieux :

    -Le clan paria c’est quoi ?

    Hiloy le tira en arrière :

    -Ça ne nous regarde pas, je pense.

    Xutik se laissa faire en disant tout de même :

    -Ce n’est pas comme ça que l’on peut récupérer des informations.

    Le haut-parleur reprit sa litanie de nom, incluant cette fois, Gec-Nüj. Hiloy observa Xutik avec inquiétude, mais celui-ci souriait. Bah Nü-Nüj ? Il est rentré le Nü-Nüj. Il guetta son arrivé et hurla dès qu’il le vit, en agitant les bras :

    -Gec-Nüj ! Youhou !

    Meb, Citseko et Hiloy échangèrent des regards choqués, alors que le nouvel héritier d’or s’arrêtait comme changé en statue de pierre. Xutik ne bougea pas plus, se contentant de le saluer de loin, mais ce fut suffisant pour apporter un sentiment de malaise autant chez Gec-Nüj que chez les spectateurs. Le nouvel héritier d’or finit par s’éloigner à pas précipités, jetant des regards par-dessus son épaule. T’inquiètes donc pas. Je t’es tué plein de fois dans ce Grand Jeu. Maintenant, ce qu’il me faut, c’est une vengeance. Xutik se sentait beaucoup mieux maintenant que la solution lui était devenue évidente.

    -Xutik. Tu devrais peut-être arrêter de sourire.

    L’interpellé agrandit sa grimace à l’intention de Meb :

    -On m’a toujours dit que j’avais un beau sourire.

    -Non. Arrête.

    Il remarqua que les trois adolescents le regardaient maintenant avec une certaine angoisse et se ressaisit :

    -Je voulais juste lui foutre la trouille. Ça va.

    Le nom de Gzadien se fit entendre dans le même temps et Hiloy s’élança en disant :

    -Je vais le prévenir.

    Xutik lae regarda partir en se disant qu’il ne pourrait pas compter sur ellui pour une histoire de vengeance. En revanche… il observa les cinq qui étaient restés sous l’abri, mangeant en silence, ne semblant plus se préoccuper de ce qui les entourait. Xutik ne chercha même pas à se demander comment convaincre le Premier, il n’aurait jamais osé lui adresser la parole. Tefpiro et Oru lui paraissaient trop proches de Hiloy. Il ne voyait pas en quoi Onfionne pouvait l’aider. Bien sûr, le plus évident c’était Weikom. Mais il me faut d’abord un plan.

    Le flot d’héritiers ne cessa plus de passer les portes qui avaient à peine le temps de se refermer. Un hurlement de joie leur indiqua l’arrivée de Falibi qui venait de repérer Hiloy se dirigeant vers l’entrée dès qu’iel avait entendu le nom de son amie. Rafirin n’était pas loin. Xutik les regarda de loin, mais il se mit en mouvement lorsque les noms de Neghttris, Lyert et Matior furent annoncés. Puisqu’il n’y a plus que moi pour les prévenir... Citseko avait suivit Meb qui avait retrouvé ses alliés. En approchant des trois garçons, il pouvait voir que le moral n’était pas au beau fixe :

    -Si vous cherchez Elférad, il se fait soigner dans une des tentes d’urgence.

    Dans le même temps, il pointa une direction vague. Cependant, Xutik fut surpris de voir que les héritiers ne bougèrent pas. Lyert jeta un regard suppliant à Neghttris, mais comme celui-ci se taisait, il se décida à parler lui-même :

    -Qu’est-ce qu’il a ?

    -Les mains, les genoux, la tête, je sais plus. Il est en bouillie.

    Peut-être un peu exagéré, mais on s’amuse comme on peut. Xutik fut déçu de la réaction. Il était clair qu’une certaine angoisse avait saisi les garçons à ses paroles, mais aucun ne fit un mouvement pour courir au chevet de leur héritier d’or. Neghttris finit même par dire un très sobre :

    -OK, merci de l’info.

    Xutik les dévisagea avec plus d’attention. Matior était mal à l’aise et gardait les yeux baissés. Lyert ne cessait de fixer Neghttris comme s’il attendait quelque chose de lui. Ce dernier avait le regard vide et fatigué et semblait absent. Lorsqu’il partit vers la table où l’on servait nourriture et boisson, les deux autres le suivirent sans plus de question. Définitivement quelque chose d’étrange là-dedans aussi…

    Lorsque les hélicoptères décollèrent pour aller chercher les morts et blessés encore dans le Grand Jeu, Xutik avait pu calculer que leur classe était déjà au complet. Il avait eu le temps d’élaborer son plan de vengeance et se demandait simplement à quel moment, il pourrait le mettre à exécution. Il écouta à peine l’annonce des résultat. Mis à part lorsqu’il entendit qu’il était le seul survivant de son groupe et que, par conséquent, il ne recevait qu’un tiers des points privilèges prévus. Le retour des hélicoptères, à l’école puis dans sa chambre se fit dans le brouillard. Xutik ne songeait plus qu’à son plan.

     

    Suite au Grand Jeu, on leur laissa cinq jours de repos durant lesquels il lui sembla dormir les trois-quart du temps. Dès le premier jour, Xutik s’était occupé de sa vengeance et pour cela, il était partit à la recherche de Weikom. Le situer fut, en fait, assez facile. Le nouvel héritier d’argent le retrouva dans le couloir où il l’avait rencontré la première fois. Cela lui paraissait avoir eut lieu des siècles plus tôt.

    -Salut.

    Weikom se détourna de la fenêtre :

    -Un besoin d’information, Xutik ?

    -Un service.

    Le sourire du Second s’agrandit :

    -Quel genre ?

    -Du genre vengeur.

    -Écoutons ça.

    Un plan simple à exécuter. Weikom ne posa aucun problème et à peine quelques questions, si bien que Xutik finit par demander :

    -Tu veux quoi en échange de tes services ? Me donner une info ?

    Le Second sourit :

    -Non, pas vraiment. Tu connais Lorti Ga’s ?

    Xutik secoua la tête :

    -Non, ça ne me dit rien.

    -L’année prochaine, il faudra que ça te dise quelque chose. Je veux que tu me dises ce que tu découvrira sur lui.

    Le nouvel héritier d’argent s’inquiéta :

    -Et si je ne trouve rien ?

    Weikom rit :

    -Ne pars pas perdant. Ça ne t’aideras pas. Mais si vraiment tu as besoin de motivation, je saurai me montrer créatif.

    Cette phrase dite avec le sourire glaça Xutik jusqu’au sang.

    -Je n’en parle à personne, je suppose.

    -Tu es fort en supposition.

    -Je peux avoir des indices sur une façon de le reconnaître ?

    Le Second pencha la tête sur le côté comme s’il réfléchissait :

    -Je suis sûr qu’il ne porte jamais sa veste d’uniforme et ses yeux font penser à un gouffre cerné de flammes.

    Bon, je devrais quand même réussir à repérer un mec pareil. Weikom retourna à son poste, lui signifiant que la discussion était terminée.

    Après cela, pour le peu qu’il sortit de sa chambre, il lui semblait que l’école était incroyablement silencieuse. Les adolescents qu’il croisait été sans énergie. Xutik avait l’impression d’être le seul encore en vie. Lorsque l’on vint frapper à sa porte au matin du dernier jour de repos, il se doutait déjà que ce ne pouvait être que Weikom.

    -C’est fait. Si tu veux voir le résultat, c’est maintenant.

    Xutik ne se fit pas prier. Il quitta aussitôt sa chambre pour arriver, aussi vite que ses nouvelles béquilles le lui permettaient, au bureau du directeur au moment où Gec-Nüj y entrer. Cependant, il veilla à ne pas en être vu. Patiemment, l’adolescent attendit que le nouvel héritier d’or en ressorte. Lorsque la porte s’ouvrit à nouveau, laissant passer Gec-Nüj qui alla s’écrouler contre le murée en face, Xutik fit un pas vers lui. A chaque larmes qu’il voyait strier les joues de son ancien ami, le néant lui sembla reculer un peu plus. Un sourire s’épanouit sur son visage quand le regard plein de détresse de Gec-Nüj croisa le sien.

    -Qu’est-ce que t’as fait ?

    La voix n’était guère plus qu’un murmure auquel Xutik ne daigna pas répondre. Le cœur léger, il abandonna le nouvel héritier d’or et retourna se coucher. Le lendemain, l’absence de Gec-Nüj en classe ne sembla pas marquer les esprits. Pour cause, l’atmosphère était tendue et la seule question que tout le monde se posait été pourquoi Elférad avait demandé d’échanger sa place avec Citseko. Ses trois héritiers d’argent ne semblaient pas non plus ravie de se retrouver là. Xutik ne s’en préoccupa pas, savourant encore sa vengeance. Ce n’est que l’après-midi que la rumeur s’éparpilla dans la classe. Le nouveau clan Werci avait été détruit, plus précisément la nouvelle grande famille avait été massacrée. Peu à peu, tous les regards soupçonneux dévièrent vers Xutik. Celui-ci les ignora, souriant béatement sans arrêt.

    Finalement, à la fin de la journée, Hiloy, Falibi et Rafirin l’entourèrent alors qu’ils se rendaient au réfectoire. L’héritière d’argent fut la première à parler :

    -Tu as quelque chose à voir avec la mort de la famille de Gec-Nüj ?

    Xutik haussa les sourcils :

    -Ah carrément. Tu n’as pas hésité longtemps.

    Rafirin cracha durement :

    -Ce n’est pas le moment de plaisanter.

    Hiloy ajouta :

    -J’aime autant te dire que si c’est toi, je te vire de l’Union direct.

    Iel avait gardé les yeux baissés, sa voix tremblait un peu, mais paraissait pourtant résolu. Xutik cessa de rire :

    -Je n’ai rien fait contre Gec-Nüj. Avec tout ce qu’il a fait, il doit avoir des tas d’ennemis.

    Falibi et Rafirin échangèrent un regard :

    -Il ne s’en ai prit à personne d’autre qu’à toi, donc, à part toi…

    -Je n’ai rien fait.

    Xutik savait qu’ils auraient toujours des doutes et ne chercha pas d’arguments. Après tout, ils n’ont pas tort. Le repas se déroula en silence, mais cela n’attaqua pas la bonne humeur intérieur de Xutik.

    -Vous avez une idée de ce qui arrive à Elférad et son clan ?

    Sa brusque question fit se lever les yeux. Il n’eut droit en réponse qu’à des haussements d’épaule peu intéressés. D’accord, mais ça commence à sérieusement me titiller cette histoire maintenant. Il termina son repas, laissant les autres à la table, dans l’idée de rejoindre sa chambre directement pour éviter toutes autres questions. Apercevant Citseko dans un couloir, il l’interpella :

    -Tu fais quoi ?

    Surpris qu’il lui adresse la parole, l’héritier d’argent freina :

    -Heu… je vais à mon activité.

    Xutik tenta de paraître le plus aimable possible :

    -Dis donc, tu as échangé de place avec Elférad en classe, il t’a dit pourquoi ?

    Citseko secoua la tête de manière négative.

    -Et ses héritiers d’argent ? Ils t’ont bien donné une explication.

    -Non. Ils ne m’ont pas parlé.

    Xutik croisa les bras :

    -Ils ne t’ont rien dit… du tout ?

    -Je leur ai rien demandé.

    L’ancien héritier d’or leva les yeux au ciel :

    -T’es vraiment pas doué.

    Il planta là l’héritier d’argent pour rejoindre sa chambre, en soupirant sur la capacité de Citseko de passer à côté des informations intéressantes. Ce mec est vraiment….

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