• XXVI - Hiloy : Si c'est possible d'abandonner, pourquoi ils le font pas avant le massacre ?

    Tous approuvèrent, ne laissant pas Lyert profiter de sa victoire :

    -Vous n'êtes tous que des sales jaloux !

    Laxo saisit le bras de Bélera :

    -Ça te dit pas qu'on se refasse une partie ?

    Son amie la regarda avec douceur :

    -Laxo, on a école demain.

    L'héritière d'or fit la grimace :

    -C'est vrai.

    Ne se décourageant pas pour autant, elle demanda à Falibi :

    -Vous faites quoi vous ?

    La jeune fille haussa les épaules en échangeant un regard avec Hiloy qui était allé.e chercher son sac :

    -Je pense qu'on va se coucher.

    Laxo ne cacha pas sa déception, mais finit par proposer :

    -Vous revenez demain soir ?

    Hiloy sourit alors que Falibi acquiesçait déjà :

    -On va voir, pourquoi pas.

    Rafirin lui apporta son sac et ils se dirigèrent vers la sortie.

    -Laxo !

    Un garçon venait soudainement de quitter l'une des tables et, l'apercevant, la jeune fille cria à son tour :

    -Mechem !

    Elle lui sauta au cou et il l'a fit tourner un moment avant de la reposer. Falibi murmura à Hiloy :

    -Je crois qu'ils se connaissent.

    Hiloy prit un air choqué :

    -Non, c’est vrai ?

    Laxo traîna le garçon vers le groupe :

    -Mechem, je te présente Falibi, Hiloy et Rafirin. Voici, Mechem, mon fiancé.

    Elférad et son groupe se pointèrent du doigt d'un air malheureux de ne pas avoir été présentés :

    -Bah et nous alors ?

    Laxo leva les yeux au ciel :

    -Raah, mais vous êtes trop nombreux, aussi.

    Ils l'observèrent avec des airs de chiens battus qui l'obligea à se tourner vers Mechem pour dire :

    -T'es prêt ?

    L'adolescent se concentra :

    -Vas-y.

    Laxo inspira pour dire d'une traite en les pointant chacun leur tour :

    -Elférad, Neghttris, Lyert, Matior, Gzadien. Finalement, c'était facile. T'as retenu ?

    Mechem hocha la tête :

    -Ouais, les mignons de la classe, quoi.

    Lyert eut un large sourire et Neghttris lui dit avec une pointe d'amusement :

    -Heureux ?

    Gzadien fit un pas en avant :

    -En fait, je ne suis pas dans leur classe.

    Mechem regarda de nouveau la panthère sur la porte :

    -Mais, tu étais dans leur salle.

    Rafirin intervint :

    -T'es en seconde année, pourtant tu es dans la salle commune des premières années.

    Ils se tournèrent tous vers lui, se demandant comment il pouvait connaître son année vu que l'adolescent n'avait pas sa veste. L'héritier d'argent précisa :

    -Il m'a formulé un souhait, il y a deux jours.

    Mechem sourit :

    -Mais oui, le poème à l'envers.

    Rafirin acquiesça :

    -T'aurais pu trouver plus facile.

    L'autre répliqua :

    -J'aurais aussi pu trouver plus dur.

    Le groupe de première année prit un air vague en se remémorant les souhaits qui avaient été pires que de réciter un poème à l'envers.

    -Comment t'es entré ?

    La question de Laxo ramena toute le monde dans le présent. La porte de la salle commune s'ouvrait avec la clé de chambre de première année. Mechem prit un air malin :

    -Je me suis glissé avec des petits camarades à vous.

    Il se tourna vers la table qu'il occupait avant de les voir sortir. Un groupe de filles y discutait tranquillement. Laxo sourit :

    -Et pourquoi tu es là ?

    Mechem la serra fortement dans ses bras :

    -Parce que je n'arrive pas à t’attraper et que j'ai des tas d'idées de souhaits à formuler.

    La jeune fille éclata de rire, alors qu'Hiloy s'inquiétait déjà de voir cette salle envahie de seconde années en recherche de chaire fraîche à torturer. Laxo se dégagea :

    -Le problème, c'est que tu n'as aucun droit ici. Tu es sur notre territoire.

    Mechem fit la moue :

    -Maieuh.

    Bélera ajouta :

    -Imagine si tous tes amis faisaient comme toi, on ne s'en sortirait plus.

    L'adolescent finit par se rendre en soupirant :

    -Je m'en vais alors.

    Laxo demanda :

    -Tu veux qu'on se retrouve à la cafét’ demain ? Pour la pause ?

    Mechem acquiesça :

    -OK, à demain.

    Ils se saluèrent de la main et il quitta la salle. Falibi prit soudainement Hiloy par le bras pour l'entraîner à la suite du garçon :

    -A demain tout le monde !

    Hiloy entendit de vagues réponses, trop surpris.e pour vraiment y faire attention :

    -Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

    Rafirin les doubla en appelant :

    -Hey, Mechem ! Attends !

    L'adolescent se retourna :

    -Qu'est-ce qu'il y a ?

    Les filles les rejoignirent au moment où Rafirin demandait :

    -On voulait juste savoir, pour les Grands Jeux.

    Ah, c'était ça. L’intérêt d'Hiloy revint. De son côté, Mechem s'était assombri :

    -Qu'est-ce que vous voulez savoir ?

    Falibi tenta :

    -Le maximum, si possible. On sait les truc généraux, mais, le reste...

    Mechem leur fit face :

    -En fait, il n'y a pas grand chose à dire. Vous êtes au courant pour les guides, les codes argent, la multitude de scénarios possibles ?

    Rafirin et Falibi hochèrent la tête et Hiloy les imita, même si iel ne voyait pas de quoi il parlait. Je leur demanderai après. Mechem continuait :

    -Le problème est là. Il n'y a pas grand chose à dire, car ça change sans cesse.

    Rafirin insista :

    -Mais, l'année dernière, par exemple, vous avez eu quoi ?

    Mechem avait définitivement perdu sa bonne humeur et une pointe de souffrance se lut sur son visage :

    -On a eu deux Grands Jeux l'année dernière. On était, je crois, deux cents premières années. On était cent-cinquante à la fin de l'année.

    Horrifié.e, Hiloy laissa échapper :

    -Comment c'est possible ? Même si des comptes se règlent pendant les Grands Jeux, comment il peut y avoir autant de mort ?

    Mechem lui répondit :

    -Cela dépend des Grands Jeux. De l'espace dont ils ont besoin, des règles imposées et des buts à atteindre. Même avec la meilleure volonté du monde, tu ne peux pas prévoir les réactions de deux cent personnes et des accidents arrivent. De vrais accidents, je veux dire. La perte de contrôle d'une Bestiole, un matériel défectueux, un dérèglement, des tas de trucs.

    Lorsque Falibi parla, Hiloy fut surpris.e du manque d'assurance dans sa voix. C'était bien la première fois qu'iel la voyait comme cela :

    -C'était quoi vos jeux. L'environnement, le but...

    Le regard de Mechem se perdit dans le vague :

    -Le premier, c'était dans un sous-marin. Plusieurs sous-marin, évidemment. On était dix dans un truc minuscule. Enfin, peut-être pas si petit que ça, mais je suis claustrophobe, alors je ne me souviens pas de tout. J'ai paniqué et j'ai retiré mon bracelet.

    A nouveau, Hiloy ne comprit pas à quoi il faisait référence et le nota dans sa liste des choses à demander plus tard.

    -Le deuxième, c'était dans les montagnes. C'était au premier qui atteindrait le sommet. Ils avaient planqué des armes un peu partout. C'est là qu'est arrivé le plus gros du massacre.

    Lae Cinquième resta bouche-bée, alors que Mechem concluait :

    -Quand ça commencera, gardez bien à l'esprit, à tout instant, que c'est tout sauf un jeu.

    Il leur tourna le dos en ajoutant :

    -Si vous avez d'autres questions, Laxo sait où me trouver.... quand elle le veut bien.

    Ils le remercièrent et prirent la route de leur chambres.

    -C'est quoi le guide dont il parlait ?

    Falibi lui répondit, comme une personne qui accepte complètement que d'autres n'ait pas ses connaissances :

    -Avant les Grands Jeux, on nous distribuera un guide. Ne t'inquiète pas, ils nous expliqueront tout ça avant.

    Rafirin compléta l'information :

    -C'est une tablette que l'on fixe à nos poignets. Dessus, tu trouveras des cartes, les objectifs, les refuges, les cours d'eau....

    Hiloy trouva cela rassurant de ne pas se retrouver complètement perdu.e dans un endroit inconnu. Falibi enchaîna :

    -Tu vois ce que ce sont les codes argent ?

    Lae Cinquième secoua la tête.

    -Je ne sais pas comment ça va se passer pour toi. Je ne suis pas sûre que tu en auras besoin...

    Hiloy la coupa :

    -Pourquoi ?

    -Parce que ça concerne les héritiers d'argent. Je ne crois pas que l'un des Cinq aient déjà eu un héritier d'argent.

    Hiloy confirma :

    -Non, je ne crois pas.

    Falibi reprit :

    -Toujours est-il qu'à un moment, les héritiers d'or sont contactés. Pour le Grand Jeu, on aura chacun un numéro qui nous permettra d'allumer notre guide. Les héritiers d'or ont la possibilité de transmettre ce numéro à qui ils veulent. Leur héritiers d'argent en général, c'est pour cela que l'on a appelé cette procédure les codes argent. Au début du jeu, quand les guides sont allumés, les héritiers d'argent entrent le code qui leur a été confié ce qui leur permet de savoir où se trouve leur héritier d'or. Celui-ci peut également voir leur position dès qu'ils entrent son code.

    Hiloy analysait l'information quand Rafirin les quitta sur le palier de l'étage pour rejoindre sa chambre. Ils étaient presque arrivés devant la chambre de Falibi, quand Hiloy se souvint d'une dernière question :

    -Mechem a parlé d'un bracelet qu'il a enlevé, c'est important ?

    Falibi hocha la tête :

    -C'est une sécurité. Tu verras, quand le jeu commencera, tu auras un bracelet à ton poignet. Si tu veux abandonner le jeu, tu le retires et une équipe vient te récupérer.

    Hiloy s'arrêta :

    -Mais... si c'est possible d'abandonner, pourquoi ils le font pas avant le massacre ? Si c'est si dangereux, pourquoi qui que ce soit participe ?

    Son amie soupira :

    -Parce qu'il n'y a pas le choix. Chaque Grand Jeu apporte des points à l'héritier qui tient jusqu'au bout et à la fin de l'année, la somme de ces points apportent des privilèges au clan. L'abandon n'apporte pas de points ou fait perdre ceux déjà gagnés. A moins d'être certain d'être en danger de mort, en général, personne ne tente l'abandon.

    Hiloy soupira également. N'ayant pas d'autre question, iel se dirigea vers sa chambre, l'air sombre.

    -Hey, Hiloy.

    Iel se tourna vers Falibi. Celle-ci lui sourit :

    -Te prends pas la tête. Ils expliquent tout avant le Grand Jeu.

    Ces quelques mots suffirent à rassurer son ami.e, qui la remercia en souriant, avant d'entrer dans sa chambre.

    « XXVI - Hiloy : Si c'est possible d'abandonner, pourquoi ils le font pas avant le massacre ?XXVII - Hiloy : Ce n'est qu'un mauvais moment à passer »

    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :