• Le fils du dragon

    La belle époque des chapitres courts, très courts... Je crois bien que ce fut ma deuxième histoire.

     

    Il était une fois, un pays lointain et si ancien que seule la terre s'en souvient. Peut-être que si vous écoutez patiemment, le chant du vent dans les arbres, vous entendrez l'histoire que je vais vous raconter.

     

    CHAPITRE 1 : Présentation

    Donc, dans ce pays-là, vivaient des dragons, des chevaux ailés, des lutins et autres créatures étranges. Mais l'espèce dominante était celle de l'homme. Chacun avait son lieu de vie : Les lutins dans les forêts, les chevaux ailés dans les creux des falaises, les hommes dans les villages et les dragons dans les cavernes.

    C'est dans l'une de ces cavernes que vivait un garçon. Personne ne savait d'où il venait, ni qui était ses parents. Il avait les cheveux d'un noir d'ébène et les yeux aussi noir qu'un gouffre sans fond. Les traits étaient durs et sans expression. On ne pouvait déterminer s'il était joyeux ou triste, inquiet ou effrayé. Mais le noir de ces yeux renvoyaient sans cesse de la haine, une haine qui venait du plus profond de lui-même, comme une blessure qui ne se referme pas. Cette haine envahissait son cœur et son âme, ce qui le rendait noir à l'intérieur. Les hommes le disaient fils du Diable et le craignaient. 

    Il était vêtu d'un haut déchiré aux manches, qui descendaient presque aux genoux. Resserré à la taille par une ceinture portant de nombreux poignards. Son pantalon était également déchiré et des lambeaux tombaient sur ses genoux. Il portait des bottes de tissus qui lui montait jusqu'aux genoux et elles étaient ficelées à ses jambes. Dans son dos, il portait de nombreuses flèches, un arc et une épée dont personne ne connaissait la provenance. Jamais il ne souriait et ne parlait. Il vivait, non pas seul, mais avec un dragon qui acceptait de partager son logis. Personne ne connaissait son nom, bien qu'il fut appelé Diablotin. Il passait ses journées à chasser et à pêcher dans les bois. Quand au dragon qui le traitait comme un fils, il allait et venait, portant des nouvelles à son bon plaisir.

     

    CHAPITRE 2 : La poursuite

    Un jour cependant, alors que Diablotin était à la rivière, il leva les yeux au ciel qui était d'un gris d'orage. Sautant sur ses jambes, il se mit à courir aussi vite que le vent.

    Lorsqu'il arriva à la caverne, le dragon était allongé sur le côté, une plaie béante au ventre. Le Diablotin s'agenouilla à sa tête et la créature émit une série de doux grondements que seul le garçon pouvait comprendre. Je l'ai quand même traduit du mieux que j'ai pu :

    -Il faut que tu partes, petit homme, c'est toi qu'ils cherchent, mais où que tu ailles, n'oublie pas que tu es l'enfant du dragon.

    Il ferma les yeux pour toujours. Le Diablotin ne pleura pas cette perte irremplaçable. Il prit, au contraire, le chemin à travers la forêt. Je ne pourrais pas vous dire ce qu'il pense ou ressent car je n'en sais pas plus que les autres. Il marcha ainsi des jours, regardant devant lui, se nourrissant de la chasse et s'abreuvant de l'eau des ruisseaux. A la sortie du bois, il s'aperçut qu'il y avait des champs à perte de vue et qu'il manquerait sûrement de provision. Mais il s'engagea, sans hésiter, dans l'herbe douce de l'été.

    La faim lui tenaillait le ventre et le soleil tapait fort. Il s'arrêta un moment. Cela faisait trois jours qu'il marchait sans boire, ni manger. Il s'assit sur une pierre et regarda droit devant. Les champs continuaient un moment, mais il pouvait apercevoir au loin une sombre forêt. Brusquement, il se redressa, resta immobile un moment, regarda le ciel. Il se mit à courir droit vers la forêt. Au dessus de lui, un ciel gris d'orage régnait. Ses oreilles fines avaient entendu le bruit d'une grande troupe qui allait au pas de course et qui le poursuivait sans aucun doute. 

    Le vent lui fouettait le visage, la forêt se rapprochait peu à peu. Mais, au moment où il pénétrait dans cette masse sombre, son pied se prit dans une racine. Il trébucha en avant, tenta de se redresser en battant l'air des mains. Il était trop tard. Il tomba dans une chute sans fin. La terre lui rentrait dans la bouche et lui cachait les yeux.

     

    CHAPITRE 3 : La clairière

    Il atterrit au bas de la pente, se remit sur ses jambes et reprit sa course. Les herbes le fouettaient à son passage, les ronces lui emmêlaient les pieds et les branches lui égratignaient le visage. Lorsqu'il arriva à une clairière, il s'arrêta. Il remarqua alors, que son annulaire de la main droite s'était retourné, formant un angle droit. Il était bleu et enflé. Il l'empoigna de sa main gauche et le redressa d'un coup sec. Un craquement ignoble se fit entendre, mais son visage était resté de marbre, comme si rien ne s'était passé. Il regarda autour de lui. La clairière était étrange. Elle était plus douce, dirait-on, que le reste de la forêt. La brume y était absente et le soleil semblait passer entre les branches. En regardant mieux, il s'aperçut que la brume semblait former un cercle autour de la clairière, comme si elle refusait d'y pénétrer. Le Diablotin décida de traverser la clairière d'une traite, mais il vit que le ciel était à présent rose et vert. Il comprit que le soleil se couchait et décida donc de dormir là. S'allongeant sur le sol, il sentit une herbe douce et parfumée sous lui. Il rouvrit les yeux et vit que celle-ci était verte. Il s'appuya sur son coude et scruta les ténèbres et ne vit que l'herbe noir, comme brûler. Il se rallongea afin de s'assurer qu'il n'avait pas rêvé. Mais, il ferma les yeux et s'endormit.

     

    CHAPITRE 4 : La créature

    Il fut réveillé par un craquement assourdissant. Il sentit la terre s'ouvrir sous lui. Il tomba dans un puits sans fond, essayant de s'accrocher à quelque chose durant sa chute, mais ses ongles s'écorchèrent sur les rochers et sa peau s'arracha. Son sang se mit à couler de ses paumes. Il atterrit, enfin, sur un sol étrange. Un bruit effroyable accompagna son atterrissage. Lorsque ses yeux percèrent les ténèbres qui l'entouraient, il s'aperçut qu'il avait atterrit un tas d'ossement. Ils étaient composés de squelette de chevaux, d'hommes qui avaient dû s'endormir également et tomber dans ce trou. C'est alors qu'il entendit un sifflement aiguë, qui, si on écoutait bien, n'était autre qu'une voix sinistre et stridente :

    -Hi, hi, hi, je sais que tu es là. Je te sens, montre-toi, hi, hi, hi.

    C'est là qu'il apparut, immense, avec des yeux jaunes et globuleux qui le fixaient. Une peau verdâtre, infectée de verrues. Il se tenait sur deux jambes et ses mains étaient munies de trois doigts griffus. Le Diablotin tira son épée et trancha la tête de la créature, alors qu'elle s'apprêtait à le déchirer en morceaux. Lorsque ses yeux purent distinguer nettement les murs, il put constater que la pièce dans laquelle il se trouvait, était carrée. Il fit le tour du lieu en tâtonnant pour trouver un passage quelconque, car le trou par lequel il était passé se trouvait dans le plafond à environ cinq mètres de hauteur. Il se souvint alors de la chose qu'il avait abattu. Il se retourna et aperçut deux yeux jaunes en face de lui, si proche qu'il pouvait sentir son haleine fétide sur sa figure.

     

    CHAPITRE 5 : Sortie

    Elle leva sa patte gigantesque. Le Diablotin l'évita de justesse. En un rien de temps, il se réfugia au côté opposé. Il tira ses flèches avec rapidité, sans que la créature ne puisse faire un mouvement. Deux flèches lui crevèrent les yeux. La créature se mit à hurler et à gesticuler dans tous les sens. Lorsque le Diablotin n'eut plus de flèche, il empoigna des poignards et les envoya tous d'un coup. Le sang chaud et noir de la chose se mit à couler. La tête de la créature tomba brusquement en arrière, c'est alors qu'il remarqua qu'il l'avait bien décapité, mais qu'elle tenait encore de moitié. Les tuyaux respiratoires devaient être intacts. Alors, il empoigna son épée et , non en courant, mais en marchant, il s'approcha de la chose qui maintenant était totalement informe et d'un geste vif, sec et silencieux, il lui trancha totalement. La masse sombre s'écroula sur le sol dans un bruit énorme. Il rangea son épée, reprit ses flèches et ses poignards, puis, examina la situation.

    Les pattes de la créature était sous le trou. Il fit une réserve d'os, petits, solides et pointus, en prit deux dans ses mains et coinça les autres dans sa ceinture. Après quoi, il escalada, je dis bien escalader, les jambes puantes de la bestiole. Une fois au sommet, il analysa la hauteur qu'il manquait pour atteindre le puits. Il prit son élan et vola dans les airs, à la hauteur du début du tuyau et planta les os dans la terre ferme. Ainsi, il se retrouva suspendu dans le vide. S'appuyant sur ses bras et avec une incroyable souplesse, il passa sa jambe gauche par-dessus son bras gauche et posa son pieds sur l'os. Après quoi, de sa main gauche, il prit un autre os dans sa ceinture et le planta plus haut et fit les mêmes mouvements avec sa jambe et sa main droite. Son ascension dura une ou deux heure. En tout cas, lorsqu'il sortit à l'air libre, le soleil était haut.

     

    CHAPITRE 6 : La rencontre

    La nuit était tombé, mais le Diablotin marchait encore. Sans doute ses yeux perçants pouvaient apercevoir les divers obstacles. Soudain, quelque chose de petit passa à une vitesse impressionnante devant lui. Le Diablotin s'arrêta et entendit alors une petite voix fluette :

    -Coucou, là-haut !

    Il baissa la tête et vit une petite forme sombre. Il n'y prêta pas attention et continua sa route. Il marcha toute la nuit. Le lendemain, il sortit de la forêt et pénétra dans une prairie. Brusquement, il s'arrêta et se retourna. Il ne vit rien :

    -Eh oh, ici, en bas, cria une voix.

    Le Diablotin baissa les yeux et vit à ses pieds un lutin, guère plus haut que ses bottes. Il avait les yeux bleus ciel et une étincelle de joie et de malice y brillait. Ses cheveux étaient aussi or que le soleil au zénith. Il était maigre et vêtu de vert. Il portait une ceinture marron à la taille et un petit chapeau pointu couronnait son front blanc. Il portait un haut à manches courtes, un short qui s'arrêtait légèrement au-dessus de ses genoux, des collants et des bottes. Il se tenait bien campé sur ses jambes, les bras croisés dans son dos, le visage levé et sa fine bouche dessina un sourire qui montra ses rangées de petites dents blanches. La haine qui s'était dissipé des yeux du Diablotin durant quelques secondes, lorsqu'il avait découvert le visage de l'innocence, se raviva. Il fixa dans les yeux le petit être qui le regardait toujours en souriant :

    -Je m'appelle Casse-Noix et toi ?

    Le Diablotin ne répondit pas et continua de la fixer :

    -Je sais lire dans les yeux, tu sais, continua Casse-Noix toujours souriant, là, tu te demandes ce que je te veux, eh bien, je veux venir avec toi.

    Le Diablotin ne montra aucun signe de surprise.

    -Eh là, tu te demandes pourquoi...

    Sa voix s'éteignit dans sa gorge, son sourire disparut et l'étincelle de ses yeux, s'estompa :

    -C'est parce que je suis tout seul. Des monstres sont venus tout détruire chez nous et ils ont tué tout le monde, même papa et maman.

    Il baissa la tête et des gouttes de rosée tombèrent de ses yeux sur l'herbe verte de la prairie.

     

    CHAPITRE 7 : Le Diablotin change

    Voilà des jours que le Diablotin et Casse-Noix se connaissaient. C'était la première fois de sa vie que le Diablotin se faisait comprendre par quelqu'un d'autre que les dragons.  Casse-Noix voyageait sur son épaule ou le suivait en dansant et chantant. Le Diablotin avait évalué l'âge de Casse-Noix à un enfant de six ans environ. Lui en avait onze. Depuis qu'il avait rencontré le lutin, la haine de ses yeux se changeait en douce caresse ou en rire quand il le regardait. Son visage restait toujours inexpressif, il ne souriait toujours pas et sa bouche ne se décelait jamais pour laisser échapper quelque son. Mais, ses yeux, eux, exprimaient tout, à présent. Cela uniquement lorsqu'il regardait Casse-Noix gambader, s'émerveiller devant une fleur ou un papillon. Il y avait quelques temps que Casse-Noix l'appelait grand frère. La première fois fut un soir devant le feu. Casse-Noix avait vu l'histoire du Diablotin dans ses yeux, car celui-ci avait sans doute dû le juger digne de confiance.

    -Qui c'est qui te poursuit ? Avait-il demandé.

    Le Diablotin avait haussé les épaules pour toute réponse. A sa grande surprise, Casse-Noix s'était glissé sur ses jambes, car il était assis en tailleur et s'était blotti contre lui.

    -On restera quand même ensemble, hein, grand frère, hein...

    Le Diablotin avait sursauté en entendant ces paroles. Le lutin s'était endormi et le Diablotin avait entouré de ses bras le petit être qui, désormais, était sa famille, son petit frère.

     

    CHAPITRE 8 : La forêt

    Au bout de six jours, ils arrivèrent dans une région desséchée. A part quelques buissons ici et là, la terre était sèche et craquelée. Devant eux se dressa une forêt sinistre. Elle était sombre et les branches des arbres se dresser telles des doigts squelettiques. Une brume vaporeuse flottait dans l'air tel un fantôme. A peine avaient-ils passé les premiers arbres qu'un hurlement long et sinistre s'éleva. Ce cri leur glaça le sang.

    -C'est quoi ? demanda Casse-Noix qui s'était accroché à la jambe du Diablotin.

    Celui-ci essayait de percer les ténèbres, mais reprit sa marche, Casse-Noix toujours agrippé à lui. Le hurlement s'éleva de nouveau. Tous deux s'arrêtèrent et restèrent sur place. Un bruit d'aile vint d'au-dessus de leur tête. Ils levèrent les yeux, une espèce de volatile prenait son vol. Mi chauve-souris, mi chouette, des serres tranchantes ornaient ses courtes pattes, elle avait les yeux noirs et des ailes sans plume. La surprise passée, les deux compagnons reprirent la route, mais la crainte les hantait. Ils marchaient à présent depuis une bonne heure, quand ils entendirent un grondement sourd derrière eux. Ils firent volte face. Ils ne virent d'abord rien, puis se dessinant dans la brume, une masse sombre apparut. Elle était de la taille du Diablotin, avait les yeux injectés de sang, une fourrure épaisse la recouvrait, des crocs de fer dépassaient de sa gueule écumante de bave. Elle se tenait sur quatre longues et puissantes pattes, terminées par des griffes acérées.

     

    CHAPITRE 9 : La grotte

    Sans qu'ils aient pu réagir, la créature se jeta sur Casse-Noix qui poussa un cri et l'engloutit. Le Diablotin changea alors, une lueur rouge brilla dans ses yeux profonds, serra les poings si fort qu'il se perça la peau. La chose, alors, fit demi-tour et se mit à courir. Le Diablotin empoigna son épée et se lança à sa poursuite.

    La rage le faisait courir plus vite. Il trébuchait sur les racines des arbres, mais se relevait aussitôt et reprenait sa poursuite, l'arme à la main. Cependant, la chose courait plus vite et finit par la perdre de vue. Il s'arrêta, alors, ferma les yeux et se concentra sur son ouïe et son odorat. Etant donné que la terre était trop dur pour laisser des traces. Ses oreilles perçurent alors le bruit de pas lointain et une respiration haletante sur sa droite. Il reprit sa course se moquant de l'obscurité et de la brume. Il arriva, enfin, devant un arbre dont les branches se noyaient dans l'obscurité. Une entrée béante coupait son tronc en arc de cercle. Des lianes pendaient au-dessus de celle-ci.

    Lorsque le Diablotin fit un pas vers cette entrée, il sentit quelque chose s'enrouler autour de sa jambe. Il se baissa et vit qu'une des lianes lui emprisonnait le pied gauche. Il voulut se dégager, mais une autre liane lui enserra le cou et une autre encore bloqua ses mains dans son dos. Il réussit, cependant, à prendre un de ses poignards avec sa main droite. Il coupa la liane qui lui tenait la main gauche, une fois cette main libre, il prit un autre poignard et trancha la liane qui l'empêcher de respirer. Après s'être totalement dégagé, il se précipita à l'intérieur de l'arbre pour échapper aux autres lianes qui commençaient déjà à s'approcher.

     

    CHAPITRE 10 : Premier choix

    Il s'enfonça dans un couloir sombre. Celui-ci paraissait ne pas avoir de fin, une odeur pestilentielle le hantait et le sol glissait. Le Diablotin, après une ou deux heures de marche sans pouvoir voir où il mettait les pieds ou les mains, arriva à un embranchement. Un passage s'ouvrait à sa gauche, un autre en face de lui et un à sa droite. Il prit celui de gauche au hasard. A peine était-il entré que d'immenses vers sortirent des murs.

    Ils étaient longs de plusieurs mètres, leurs corps étaient gluants et sales. A leurs têtes, si l'on pouvait appeler ça une tête, s'accrochaient d'énormes pinces aussi tranchantes que des poignards. Le Diablotin ne voulait pas perdre son temps en combat. Il tourna les talons et courut vers la sortie. Là, il se jeta hors du tunnel, alors que les vers le poursuivait. Il se redressa et mit la main sur sa hanche gauche, lorsqu'il la retira, il s'aperçut qu'elle était couverte de sang. N'ayant pas le temps de soigner cette blessure, il se releva maladroitement. Il s'avança en titubant vers le passage qui s'était trouvé en face de lui. Une fois devant, il s'arrêta, se redressa et c'est seulement alors qu'il s'apercevait que les vers ne le poursuivaient pas. Ils restaient, en effet, au limite du tunnel. Se détournant de celui-ci, il observa celui qui s'ouvrait en face de lui. Ne sentant, sans doute, rien de suspect, il pénétra à l'intérieur. 

     

    CHAPITRE 11 : Second choix

    Il fit quelque pas à l'intérieur et, comme rien ne se passait, il continua. Il marcha durant de nombreuses minutes, lorsqu'il arriva à un cul-de-sac. Quand il se retourna afin de faire demi-tour, il aperçut une mare grouillante de scorpions. Petits et noirs, ils avançaient avec rapidité vers lui. Le Diablotin se plaqua contre le mur qui se trouvait dans son dos et empoigna deux poignards. Au moment où il allait s'élancer sur cette marée noir, il sentit quelques chose sans son dos. Il se concentra afin de situer la créature, qu'il sentait descendre vers sa blessure. Alors, du poignard qu'il tenait dans sa main droite, il embrocha la bestiole, puis il fit descendre le poignard, afin qu'il déchire sa chemise pour avoir la place de faire sortir la chose. Lorsqu'il l'examina, il s'aperçut que c'était une araignée plus grande que sa main, velue et noire. Son attention se reporta alors sur les scorpions qui s'étaient rapprochés. Il lança son couteau ou se trouvait l'araignée. Aussitôt, tous les scorpions se jetèrent dessus. Il partit en courant, en essayant d'en écraser le plus possible. Mais ce fut un repas vite mangé et les scorpions avaient encore faim, ils le poursuivirent. Déjà, certains lui avaient grimpé sur les jambes et montaient sur ses hanches. Enfin, il vit le bout du tunnel et plongea hors de celui-ci. Les scorpions encore accrochaient à lui, disparurent dans un nuage de fumée. Il n'avait plus qu'un choix.

     

    CHAPITRE 12 : Le loup

    Au bout du tunnel sombre, l'air été plus étouffant, la puanteur régnait sur les ténèbres. Au milieu de la pièce éclairée par on ne sait quelle magie se trouvait le loup dormant. Le Diablotin tira son épée et s'approcha de la bête somnolente, celle-ci dut l'entendre approcher ou sentit l'odeur du sang car elle se redressa et lui bondit dessus. Prit au dépourvu, le Diablotin ne put réagir et les puissantes mâchoires se refermèrent sur son bras droit. De sa main gauche, il prit son épée et transperça la gorge de la bête. Elle ne réagit pas, mais le meurtrit de nombreuses griffures tenant toujours le bras dans sa gueule. Le Diablotin la taillada de plus belle à force de coups la bête s'écroula au sol. Il était couvert de terre et de sang et la perte de Casse-Noix lui pesait. Une idée lui vint alors, impensable et impossible. Mais, même s'il n'avait pu sauver le lutin, il pouvait au moins l'enterrer. Empoignant son épée, il ouvrit le loup, ses entrailles fumantes sortirent dans un bruit de succion. C'est alors qu'il remarqua une énorme bosse dans l’œsophage. Il l'ouvrit lentement avec un couteau. Casse-Noix en sortit, il sauta sur le sol tout souriant et regarda le Diablotin.

    -Oui, je sais. Mais, nous, nous les lutins, on se nourrit d'algues parfois, alors dès notre enfance, on doit s’entraîner à rester sous l'eau, sans respirer, le plus longtemps possible. Moi, je réussis à rester sept heures, c'est le minimum.

    Et ensemble, ils ressortirent de cet enfer, le cœur léger. Une fois dehors, Casse-Noix soigna les blessures de son compagnon du mieux qu'il pût.

     

    CHAPITRE 13 : Les sables mouvants

    Voilà, maintenant, des heures qu'ils avançaient. Lorsqu'ils arrivèrent à un endroit différent. Disons que l'air se fit humide et étouffant, les arbres étaient plus sinistre d'une certaine façon. Le Diablotin devint méfiant et fit signe à Casse-Noix de s'arrêter. Il s'avança et aussitôt son pied fut engloutit dans la masse sombre, d'un coup sec, il le retira. Ils s'assirent un moment pour réfléchir et chercher un moyen de traverser. Brusquement, Casse-Noix se leva et cria :

    -Eh, regarde !

    Le Diablotin suivit la direction qu'il indiquait du doigt. Il remarqua alors, que les racines des arbres dépassaient du sol et qu'elles avaient l'air assez solide pour les porter. Ainsi, ils se déplacèrent de racine en racine, se retenant aux troncs froids et collants. Ils progressaient lentement, mais sûrement, depuis quelques minutes, qui leurs paraissaient être une éternité, lorsque le Diablotin entendit un petit cri derrière lui. Il se retourna brusquement et put apercevoir Casse-Noix qui s'était éloigné, tombait et s'enfonçait. Le Diablotin se précipita dans sa direction, mais il s'aperçut qu'à cet endroit les racines étaient plus fragiles et plus fines. Il observa les alentours, cherchant un endroit pour traverser.

    C'est alors qu'il remarqua que les branches des arbres étaient basses. Il sauta et s'accrocha à l'une d'elle, puis, avec un balancement, il s'accrocha à une autre. Avançant rapidement et étant obligé de faire un salto entre chaque branche pour s'accrocher, il arriva, enfin, au-dessus de Casse-Noix, dont la tête et les bras étaient encore libre, car il levait les bras. Le Diablotin se suspendit à la branche avec ses jambes et essaya d'agripper Casse-Noix qui tendait son chapeau. Son camarade réussit à l'attraper entre son annulaire et son index et le tira du sol gluant. Il regagna une racine stable, posa Casse-Noix sur son épaule et reprit sa traversée.

     

    CHAPITRE 14 : Nouveau compagnon

    Ni l'un ni l'autre ne savait depuis combien de temps ils marchaient, du moins le Diablotin. Ses bras avaient des crampes et ses jambes le faisaient souffrir. Même le poids de Casse-Noix semblait peser sur son épaule. Brusquement, le Diablotin s'arrêta. Casse-Noix était tellement engourdi qu'il faillit tomber , mais il se rattrapa à temps. Il regarda ensuite, la cause de cet arrêt soudain, ce qu'il ne tarda pas à découvrir. La forêt s'arrêtait, mais les sables mouvants continués pendant quelques mètres encore, avant de trouver la terre ferme.

    -Comment va-t-on traverser ? demanda Casse-Noix.

    Avant même de lui répondre, le Diablotin s'était élancé à toute vitesse. Peut-être espérait-il ne pas s'enfoncer en restant peu de temps au même endroit, mais alors qu'il atteignait la terre, ses jambes s'enfoncèrent jusqu'aux genoux. Il était bloqué et ne pouvait atteindre le bord.

    -Tend ton bras, lui dit Casse-Noix qui s'était mis debout.

    Le Diablotin tendit son bras et Casse-Noix traversa dessus, puis sauta sur la terre ferme. Une fois sur celle-ci, il s'élança dans la prairie qui s'ouvrait devant lui. Déjà, le sable atteignait son torse. Ses bras levés, il cherchait quelque chose pour s'accrocher, mais bientôt, sa tête fut noyé dans cette pâte gluante. Il continuait d'agiter les bras désespérément, lorsqu'il sentit quelque chose sous ses doigts. C'était doux et soyeux, il s'y agrippa et, aussitôt, la chose la tira hors de danger. Casse-Noix lut la joie dans les yeux du Diablotin quand il découvrit en face de lui, un cheval ailé, plus noir que la nuit et des yeux sans expression aussi noir que son corps. Bref, il lui ressemblait de cœur et d'âme, ce que Casse-Noix avait deviné.

    -J'étais parti chercher du secours quand je l'ai vu. Je me suis dit que cela te ferais plaisir, expliqua Casse-Noix assis entre les oreilles du cheval et s'agrippant à celles-ci.

    Le Diablotin le regarda et Casse-Noix put lire un grand remerciement dans ses yeux. Le cheval était très heureux, lui aussi, et invita le Diablotin à monter. Ainsi, ils partirent tous heureux. Le Diablotin et le cheval qui se nommait Ténèbres se comprenaient aussi facilement que Casse-Noix pouvait savoir ce qu'ils pensaient.

     

    CHAPITRE 15 : Piégés

    Ils avaient voyagé entre les plaines et les rivières, survolaient les montagnes et les villes. Ils étaient à présent dans un immense champs fleuris. Ils avaient appris que Ténèbres avait été banni des falaises à cause de sa couleur et de son manque, disons, de conversation. Le Diablotin et Ténèbres ne faisaient qu'un, je veux dire qu'ils se comprenaient tellement que ce que penser l'un était forcément ce que pensait l'autre. Ils auraient pu se détacher de Casse-Noix qui ne leur ressemblait pas, mais ils s'y étaient attachés. La simple vu de cette petite chose qui gambadait dans l'herbe en sifflant, chantant, dansant et riant malgré la peine qu'ils pouvaient lire en lui malgré tout, était pour eux une lumière dans le tunnel sombre de leur cœur. Ils étaient donc dans ce champs, le cœur léger. Le Diablotin et Ténèbres marchaient côte à côte tandis que Casse-Noix jouait avec les papillons.

    Lorsque tous s'arrêtèrent. Ils sentaient quelque chose sans savoir quoi. Casse-Noix était revenu et s'était blotti dans la crinière de Ténèbres. Ils perçurent un grondement qui se rapprochait à grande vitesse, mais ils restèrent figés sur place comme si quelque chose les empêché de s'échapper. Bientôt, ils les aperçurent, des créatures squelettiques, courbés, avec des doigts immenses et tordus, de la bave coulait de leurs crocs jaunes, leurs yeux verts exorbités les fixaient. Ténèbres réagit enfin, il forçat le Diablotin à monter sur son dos avec sa tête et allait prendre son envole quand un éclair lui brûla les ailes. Tout comme le Diablotin, il ne hennit pas de douleur, se contentant de se poser tandis que ses deux compagnons étouffaient les flammes. Les créatures leur bouchaient toute retraite. C'est seulement alors que le Diablotin remarqua le ciel gris d'orage qui maintenant virait au noir. Casse-Noix vit qu'il se reprochait d'avoir baissé sa garde, de ne pas avoir levé les yeux au ciel à tout moment, comme l'avait remarqué Ténèbres et Casse-Noix, pour regarder sa couleur. Le lutin sauta sur l'épaule du Diablotin et lui murmura à l'oreille :

    -C'est pas ta faute.

    Il le remercia du regard et tira son arc. Ténèbres se déchaînait de tous côté et Casse-Noix, armé des poignards du Diablotin, s'en servait comme des épées.

     

    CHAPITRE 16 : Le choix du Diablotin

    La bataille avait fait rage pendant de heures, la corde de l'arc du Diablotin avait chanté jusqu'au manque de flèche, la fureur de Ténèbres fut vaincue par la fatigue et les vaillantes petites épées de Casse-Noix furent brisées. Quand le Diablotin voulut tirer son épée, il s'aperçut qu'une des créatures la lui avait volé, puis, tous trois furent envahie par la masse grouillante de ces bêtes et tout devint noir.

    Lorsqu'ils se réveillèrent leurs têtes bourdonnaient et la nausée les prit. Ils se trouvaient dans une immense pièce ronde, sombre, toute en pierre. Casse-Noix s'appuya sur l'une d'elle pour reprendre ses esprits et le froid de celle-ci lui glaça le sang. C'est alors qu'un sifflement se fit entendre et une forme imposante s'avança vers eux, c'était un immense cobra, dont la tête touchait le plafond. Il observa les minuscules créatures et demanda d'une voix qui fit trembler les murs :

    -Lequel d'entre vous est le Diablotin ?

    Sans hésiter, celui-ci s'avança.

    -Sais-tu d'où tu viens ? Qui tu es ? demanda le serpent et sans attendre de réponse, il poursuivit. Tu es Diablo, fils du feu, tu es né pour faire régner le mal. C'est pour cela que mes soldats furent envoyés à ta recherche. Ton ami le dragon refusa que nous t'emmenions accomplir ton destin. Devenir le maître du mal et de la souffrance. Il a payé de sa vie, maintenant le choix t'est donné. Veux-tu gouverner ou rôder comme tu le fais depuis quelques temps ?

    Le Diablotin chancela en arrière et Casse-Noix put voir la surprise dans ses yeux. Il comprenait pourquoi imaginer toute votre vie on vous rejette on vous donne un surnom et, brusquement, vous avez un prénom et vous apprenez que vous êtes le seigneur de ci ou de ça. Il y a de quoi être surpris. Un sanglot étouffé sortit de la gorge du lutin. Il savait qu'une fois Diablo seigneur, il devrait partir tout seul de nouveau, car il devinait que Ténèbres resterait, mais l'ombre et le mal ne sont pas fait pour les lutins. Diablo inspectait le cobra et semblait réfléchir, puis fit bouger sa tête d'arrière en avant. Il régnerait et ferait le mal. Des gouttes de pluie glissèrent sur les joues de Casse-Noix. Alors tout se passa en un éclair, le serpent rit, Diablo entra dans sa gueule, glissa dans sa gorge et décapita le monstre de l'intérieur. Aussitôt, tout disparu. Les créatures, la grotte, le serpent. 

     

    CHAPITRE 17 : Résultat

    Diablo leur apprit qu'il avait remarqué les armes dans un coin de la pièce et que pendant un moment d'inattention, il s'y était glissé, prit son épée et avait réussi à la cacher sous le serpent au moment où il arrivait. Heureusement, la garde dépassait, sans ça, il n'aurait pu la prendre. Ils avaient repris la route et se trouvaient dans une forêt. Le soir, ils décidèrent de camper près d'une rivière. Curieusement, c'est à cet instant seulement que l'on sait ce qu'il pense. Voici à quoi est occupé son esprit.

    Diablo montait la garde, il pensait à ce qui lui était arrivé et sut qu'étant fils du feu, il était maître de cet élément et donc des dragons. Il repensa alors, à l'époque où il vivait parmi eux et s'aperçut que la haine qui l'habitait avait disparu. Il savait que ce serait pour toujours. Il remarqua que cette haine, c'était la haine du mal, du désespoir et de la peur. En tuant le serpent de la tentation, il avait refusé la gloire, les richesses de la royauté, mais il avait découvert au cour de sa fuite, la gloire d'être aimé, les richesses que donne l'amitié. Il observa Casse-Noix dans le noir et le remercia de lui avoir fait confiance. Il se jura alors qu'il changerait. Il parlerait, il chanterait et sourirait pour Casse-Noix et ils sortiraient à la découverte du monde tous les trois. Diablo croisa le regard de Ténèbres et il su que celui-ci était d'accord. De nouveau, il se tourna vers la rivière et il leva les yeux au ciel.

    Une étoile brillait plus que les autres. Il sur que c'était son père, le dragon, qui le félicitait. Alors, pour la première fois, ses traits se firent doux et ses lèvres s'étirèrent laissant apparaître ses dents blanches comme le lait. Ce sourire fut doux et long. Diablo, alors, murmura :

    -Non, je ne suis pas l'enfant des dragons, je suis le fils du dragon.

     

    Ainsi se termine l’histoire que le grand marronnier me raconta. Mais essayait donc d'écouter un chêne, un noisetier ou un châtaigner, leurs histoire vous semblerons plus belles les unes que les autres et vous feront rêver. Il suffit d'écouter.

     

    FIN

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