• Chapitre 23

    Noré courait sans se retourner, avec la seule pensée de partir le plus loin possible de cette ville. Elle tentait d'ignorer la douleur de ses pieds, fixant son regard droit devant. Elle ne savait où aller, comment retrouver Soria et Titian, zigzaguant entre les arbres. Au bout d'un moment, la jeune fille dut s'arrêter pour reprendre son souffle. Adossée contre un arbre, pliée en deux, les mains sur ses genoux, elle ferma les yeux et inspira calmement. Il fallait qu'elle décide par où aller. Un frottement lui parvint sur sa droite.

    La chimère était assise là et l'observait tranquillement. Noré la regarda, se disant qu'elle n'avait plus la force de courir et que si la créature à tête de lion attaquait, ça ne servirait de toute façon pas à grand chose. Ses yeux se posèrent sur le sang autour de la gueule et des griffes de l'animal. Elles restèrent à se fixer. Quelque chose lui dit que si la créature voulait la tuer ce serait déjà fait. L'adolescente se redressa, lui tourna doucement le dos, fit quelques pas et regarda par-dessus son épaule. La chimère la suivit mais en gardant une certaine distance. Elle recommença sa manœuvre. Après s'être assuré que le créature gardait ses distances, elle reprit sa marche normalement, jetant de temps en temps un regard en arrière, prête à réagir si la créature s'approchait. Mais elle restait sagement en arrière. Noré se remit en route, toujours tout droit.

    Ce paysage en ton gris et ce ciel sans lumière la déprimait. La chaleur augmentait. Sans doute le seul moyen qu'elle avait de deviner qu'il s'approchait de midi. Elle marchait doucement, essayant d'épargner ses pieds le plus possible et pour ne pas avoir soif trop rapidement. La jeune fille se reposa plusieurs fois, massant ses pieds. La chimère suivait toujours, s'arrêtant à quelques mètres quand elle faisait une pause. Alors qu'elle marchait depuis plusieurs heures, fatiguée et affamée, un tronc immense lui barra le chemin. Noré se sentit envahir par une vague de désespoir. Ce simple obstacle lui parut sur le coup insurmontable. Gardant son calme, elle jeta un regard sur la droite et sur la gauche à la recherche d'un endroit pour le contourner. Mais l'arbre devait être tombé depuis longtemps car des broussailles étaient mêlées aux branches et aux racines. Elle aurait pu contourner l'obstacle mais cela lui aurait fait faire un grand détour d'après ce qu'elle pouvait en juger et elle n'avait pas envie de ça.

    Noré reposa son regard sur le tronc et s'encouragea intérieurement. Elle s'avança et tendit les bras, mais même ainsi elle n'atteignait pas le haut. Elle cala, donc, ses doigts dans les rainures du bois un peu plus bas. Puis elle leva la jambe droite au maximum et appuya son pied sur le tronc. Elle espérait se donner une impulsion suffisamment forte pour pouvoir s'accrocher au sommet de l'obstacle et s'y hisser. L'adolescente tira sur ses bras, s'aidant de son pied resté au sol. Ses doigts devinrent douloureux. Elle réalisa vite que s'était impossible et se laissa retomber, le plus doucement possible, l'effort faisant trembler ses bras. Mais au lieu du contact rugueux et tiède du sol, la jeune fille sentit sous son pied un pelage doux et chaud. Baissant les yeux, elle vit que l'animal avait placé sa tête dessous. Alors qu'elle se demandait encore si elle devait hurler, la chimère se redressa doucement, poussant l'enfant vers le haut. Noré réussit à s'asseoir au sommet du tronc, passa les jambes de l'autre côté et se laissa glisser. Une fois au sol, elle s'éloigna de quelques pas. Peu de temps après, la créature bondissait au-dessus du tronc avec aisance. Une fois de l'autre côté, elle reprit ses distances. Noré resta un moment à la fixer pour voir si elle changerai de comportement. Mais l'animal resta à sa place. Alors elle reprit sa marche.

    Ce fut interminable. Le gris s'obscurcit, seul signe que la nuit tombait. Le chaleur resta, cependant. Son ventre avait cessé de gargouiller, lorsqu'elle décida de s'arrêter pour dormir. Elle s'assit près d'un arbre, regarda vers le feuillage pour voir s'il semblait assez dense pour la protéger en cas de pluie et s'allongea sur les feuilles mortes. Mais au bout de quelques instants, l'adolescente se mit à frissonner, incapable de s'endormir. Un mouvement tout proche lui fit rouvrir les yeux. La créature s'était avancée. Noré resta figée, se demandant si elle était vraiment en danger. Sans avoir la force de se lever pour fuir, elle se recroquevilla. Les genoux remontés sur sa poitrine, les bras protégeant sa tête. Mais l'animal s'allongea contre elle et déploya une de ses ailes pour la couvrir. Il lui fallut tout de même du temps pour s'endormir, son estomac était douloureux maintenant. Elle se réveilla un peu avant le lever du jour.

    Noré se dégagea doucement, rampant au sol pour ne pas réveiller l'animal. Elle se remit en marche abandonnant l'idée de dormir encore. La créature attendit qu'elle se fût éloignée avant de se remettre à la suivre. La jeune fille avança pendant quelques temps sans problème dans la chaleur grandissante. Puis, elle eut soudain très chaud et ses jambes lui semblèrent peser des tonnes. Elle s'inquiéta et son cerveau lui renvoya tout de suite le souvenir du jour où ils étaient partis de chez Ilva. Elle reconnut les mêmes symptômes que lorsqu'elle s'était retrouvée paralysée ce jour là. Alors, elle regarda autour d'elle et vit un arbre tapissé de mousse à son pied. Noré alla s'y asseoir pour attendre que son malaise passe. Peu à peu son corps devint lourd, elle avait l'impression de brûler. Elle ferma les yeux attendant juste de vomir, espérant que cela la délivrerait comme la première fois.

    Elle n'était assise que depuis quelques secondes lorsqu'elle entendit des pas sur sa droite. La chimère qui s'était assise un peu plus loin, sembla les entendre aussi car elle dressa les oreilles. Au fur et à mesure qu'ils approchaient, la jeune fille distingua deux voix d'homme qui parlaient et riaient. Bientôt, ils entrèrent dans son champ de vision. Deux hommes en armure bleutée. L'un, assez jeune, devait avoir dix-huit ans, les cheveux courts et bruns, le corps svelte. L'autre devait avoir plus de vingt-cinq ans, de forte carrure et chauve. C'est lui qui remarqua Noré en premier. Il la fixa un instant et attira l'attention de son compagnon sur elle. Tous deux la fixèrent en murmurant. La jeune fille tenta de bouger sans y parvenir. Elle ignorait qui ils étaient, mais elle n'avait pas été suffisamment chanceuse ces derniers temps pour imaginer qu'ils ne lui feraient pas de mal. Finalement, le plus jeune vint s'accroupir devant elle:

    -Est-ce que ça va ?

    Noré réussit à ouvrir la bouche, mais l'idée de parler l'épuisa. Elle tenta tout de même de leur demander de partir, de la laisser tranquille, mais tout ce qu'elle pu dire fut:

    -C'est...il faut juste...

    Ces simples mots l'avaient épuisé. Le jeune homme continua à la fixer, puis il posa sa main sur le front de la jeune fille. Le cœur de Noré s'affola, en même temps que la peur l'envahissait. Elle ne pouvait pas se défendre. Elle chercha désespérément la chimère du regard, s'ils l'apercevaient, cela les ferait sans doute fuir. Mais elle avait disparu.

    -Tu peux bouger ?

    Elle le fixa sans rien dire.

    -D'accord. N'aie pas peur ma demoiselle.

    Avec douceur, il la prit dans ses bras et lança à son ami en le rejoignant:

    -On l'emmène au campement. Je sais pas ce qu'elle a.

    L'autre hocha la tête. Le campement dont il parlait se situait à quelques mètres seulement de là où Noré s'était assise. Elle se dirigeait droit dessus sans même le savoir. Des tentes provisoires avaient été monté, des hommes en armure circulé. En voyant le jeune homme transportant Noré, certain se détournèrent de leurs occupation. Il la coucha sur le sol, près d'un feu éteint au centre du campement. Puis il s'éloigna après avoir demandé à son compagnon de rester à proximité. Peu à peu des hommes s'approchèrent, faisant un cercle autour de la jeune fille. Ils discutaient à voix basse, sans la quitter des yeux. Elle n'arrivait plus à bouger, peut-être au prix d'un grand effort arriverait-elle à soulever un bras, mais cela n'aurait été d'aucune utilité.

    -Ecartez-vous !

    Un homme se faufila jusqu'à la jeune fille et s'agenouilla près d'elle. Il l'examina rapidement et lança aux autres:

    -Apportez de l'eau, des bandages et une couverture !

    Des hommes quittèrent le cercle pour obéir. A cet instant, Noré sentit le liquide bouillant lui brûler la gorge et dans un spasme, elle se mit de côté pour vomit le suc gastrique. Comme la première fois, elle se sentit libérée d'un coup. Soudain légère, l'adolescente aurait pu se lever et partir en courant. Mais un homme s'avança et déposa une couverture sur elle. Elle se redressa, regardant les hommes avec inquiétude. Celui qui avait donné les ordres lui parla avec douceur:

    -Je suis le capitaine de la garde de la section en Terre Sanglante. Ce qui se réduit aux hommes que tu vois là. Il est possible qu'ils aient envoyé d'autres groupes depuis le temps, mais comme nous sommes perdus, on ne doit pas être au courant.

    Il éclata de rire à ses propres mots. Cela eut pour effet de la détendre un peu. Elle eut un sourire poli.

    -Tu n'as pas à avoir peur d'accord ? On va s'occuper de toi. Tu vas mieux ? Tu t'es perdue, toi aussi ?

    Elle ne répondit pas. La présence de tous ces hommes l'intimidée. Elle laissa traîner son regard et finit par retrouver celui qui l'avait porté. A côté du jeune homme se tenait un homme de vingt-deux ans, les cheveux noirs et une barbe naissante. Le capitaine dut remarquer sa gêne car il ordonna:

    -Bien, dispersez-vous !

    Les hommes obéirent dans le calme. Le capitaine retint le jeune homme qui l'avait ramené et celui qu'elle venait d'observer:

    -Jdosté, va lui chercher à manger. Luse reste avec elle.

    Le second homme s'exécuta. Le capitaine lui tapota la tête:

    -Ne bouge pas. Je reviens.

    Il s'éloigna. Le jeune homme vint s'asseoir près d'elle:

    -Je m'appelle Luse Ralek.

    Elle posa son regard sur ses yeux gris:

    -Je suis Noré Dint.

    -Tu viens de la ville d'à côté ?

    Elle ne répondit pas. L'homme appelé Jdosté revint avec une assiette et la posa au sol :

    -Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est bon mais au moins ça nourrit.

    Son ventre s'était mis à grogner en apercevant l'assiette remplie d'une bouillie douteuse. Alors, c'est sans grimace qu'elle l'avala. Tandis qu'elle mangeait, elle sentit la main de Luse sur son oreille. D'un geste violent du bras, elle la repoussa. Le jeune homme surpris, leva les mains pour montrer qu'il ne voulait aucun mal:

    -N'ai pas peur. C'est juste que j'ai cru voir quelque chose derrière ton oreille.

    Elle le fixa un temps, puis se remit à manger. Luse demanda :

    -Tu n'es pas d'ici n'est ce pas ? Tu n'es même pas Métanienne.

    La jeune fille releva la tête et accepta de prendre part à la conversation :

    -Je suis Sinienne. Et vous ? Vous portez les armures des chevaliers Métaniens, que faites vous en Terre Sanglante ?

    C'est Jdosté qui répondit :

    -Avec les perturbations qu'il y a en ce moment, les harpies laissent des gens passer les frontières. Mais elles sont trop stupides pour s'en rendre compte. Nous avons été envoyé pour contrôler la situation. On en profite pour voir s'il y a des peuples qui peuvent nous venir en aide pour la guerre qui se prépare. Mais toi, comment es-tu arrivée là ?

    Elle chercha à jauger les deux hommes avant de répondre. La jeune fille ne se sentait pas en danger, mais, encore une fois, elle se contenterait de dire le minimum :

    -Des pirates.

    -Et ils sont où maintenant ?

    L'adolescente hésita. Elle ne s'était pas posée la question. Elle n'en avait pas revu depuis l'île aux brumes :

    -Morts, je pense.

    Elle se perdit dans ses pensées. Prononcer ces mots lui faisait percevoir une réalité qu'elle ne pensait plus possible. Plus personne ne la poursuivait. A cet instant, l'homme qui accompagnait Luse dans la forêt revint avec un petit bassin d'eau dans une main, des bandages dans l'autre. Jdosté lui lança :

    -T'en as mis du temps.

    L'homme haussa les épaules. Il posa le tout près de Noré. Elle se jeta aussitôt sur l'eau, mettant ses mains en coupe pour pouvoir boire dans la bassine.

    -Joli bracelet.

    Elle regarda Jdosté se demandant un instant de quoi il parlait :

    -C'est ma mère qui me l'a offert.

    Le jeune homme sourit :

    -Je vais discuter avec le capitaine. Vous deux, occupez vous d'elle.

    Jdosté parti. Luse s'installa face à Noré. D'une main, il lui souleva le menton et dit :

    -Voyons ça. Quelques égratignures au visage, aux bras. Ta robe est un peu déchirée. M'enfin le plus grave ce sont tes pieds apparemment. Ne t'inquiète pas ma demoiselle, je contrôle la situation.

    Sur ces mots, il prit les bandages, utilisa l'eau de la bassine pour lui laver les pieds et s'appliqua à soigner ses blessures. Tout en s'activant il lui parla de sa famille, de la façon dont il était entré dans la garde. Noré soupçonna qu'il parlait sans vraiment s'inquiéter de savoir si cela intéressait quelqu'un. Quand il eut fini, il lui apporta une paire de vieilles bottes, trop grandes pour elle :

    -C'est mieux que rien.

    Elle approuva. Puis, il passa un bras autour de ses épaules et l'entraîna à travers tout le campement, continuant à parler de tout et de rien. Plus la jeune fille passait du temps avec lui, plus elle l'appréciait. C'était un garçon enthousiaste et amusant. Contrairement à l'homme qui l'accompagnait lorsqu'ils l'avaient trouvé. Celui-ci ne prononça pas un mot et marchait près d'eux avec cette expression qui montrait que tout cela l'ennuyait profondément. Elle apprit par Luse qu'il se nommait Sark. Quand la visite fut terminée, ils revinrent au centre du campement et il la fit asseoir sur un tronc couché près de l'emplacement du feu. Là, il lui raconta mille histoires amusantes dont il prétendait qu'elles lui étaient arrivées, mais Noré se douta qu'il enjolivait les choses. Néanmoins, au bout de quelques minutes, elle pleurait de rire. La présence de Sark la dérangeait, cependant. S'il n'avait pas envie d'être ici, rien ne le retenait après tout. Peu à peu, elle vit les hommes s'activer près d'eux. On alluma le feu de camp et ils se réunirent autour. Un chaudron y fut suspendu et la cuisine fut préparée. Luse abandonna la jeune fille pour passer de l'autre côté du feu, parler à l'un des hommes qui lui avait fait signe. Elle resta sagement assise dans l'agitation grandissante. Personne ne fit attention à elle et on ne lui posa aucune questions. Ce qui la soulagea. Sark se leva pour se servir une gamelle au chaudron et en apporta une à Noré. Elle se força à sourire en le remerciant. Le repas était identique à celui qu'on lui avait servit plus tôt. Sark s'assit près d'elle, pour son plus grand désespoir. L'adolescente posa son regard sur Luse qu'elle apercevait à travers les flammes en espérant capter son attention et qu'il la rejoindrait. Jdosté vint s’asseoir près de lui et prit la main du jeune homme dans la sienne. Luse lui sourit et murmura quelque chose à l'oreille de Jdosté qui se mit à rire. Elle les fixa un temps, puis Sark lui dit :

    -Ils sont ensemble.

    Elle se tourna vers l'homme :

    -Ah oui ?

    -Ouais. Des fois ils disparaissent tous les deux dans la forêt...on se demande pas ce qu'ils y font.

    Il éclata de rire. Noré sourit poliment à l'allusion sans rien y trouver d'amusant. Il ne dit plus rien durant le reste du repas, ce dont elle lui fut reconnaissante. Ses pensées se mirent à vagabonder, comme chaque fois que rien autour d'elle ne nécessitait son attention. D'abord, elle pensa à Soria et Titian. Si les Saldrian et les Rhosay avaient attaqué la ville, ils les auraient accompagné et l'auraient cherchée. Elle avait vu le campement en flamme. C'était peut-être l'œuvre des Rhosay. Il y avait le problème de ce peuple étrange avec leurs créatures. Ils avaient attaqué la ville aussi. Avaient-ils combattu les Saldrian ? Ou bien étaient-ce eux qui avaient mis le feu ? Elle repensa au prisonnier. Il devait être la raison de l'attaque. Ils auraient pu s'allier et dans ce cas, celui qui l'avait emmené hors de la ville leur aurait certainement parlé d'elle. Et qu'était devenu la chimère qui la suivait ? Elle secoua la tête. Toutes ces réflexions ne la menaient nulle part. Lorsque la jeune fille revint sur ce qui l'entourait, elle remarqua que quelques hommes s'étaient levés et quittaient le cercle. Elle-même se mit à bailler. Quand elle regarda le feu, elle croisa le regard de Luse. Il lui sourit à travers les flammes et se leva pour la rejoindre :

    -Fatiguée ?

    -Oui, assez.

    -On t'a préparé une tente un peu à l'extérieur du campement. Parce qu'on est macho. 

    Elle sourit. Jdosté les rejoignit :

    -Dis-lui de se taire s'il t'ennuie.

    Et s'adressant à Luse :

    -Arrête de faire le zouave et accompagne là.

    -Oui, chef. En route ma demoiselle.

    La jeune fille le suivit, amusée. Il alluma une torche au feu et ils empruntèrent un chemin menant à l'extérieur du campement. Ils s'enfoncèrent de quelques mètres dans la forêt et tombèrent sur une tente de taille moyenne. Il n'y avait rien dedans à part des couvertures. Sa taille lui aurait permis de contenir deux hommes allongés. Luse la laissa après lui avoir souhaité une bonne nuit. Lorsque la torche fut éloignée, elle se retrouva dans le noir total. Noré s'emmitoufla dans les couvertures et s'endormit. La nuit fut hantée par des brumes et un rire de dément qui la réveillèrent sans cesse. La créature de l'île aux brumes avait remplacé tous ces cauchemars. Par conséquent, elle se réveilla très tôt. Mais elle resta allongée les yeux fermés, cherchant encore un peu de sommeil.

    Un bruit vint de l'extérieur. Pensant à un animal, l'adolescente ne bougea pas. Mais il y eut un frottement beaucoup plus proche. Elle ouvrit les yeux. Il y avait quelqu'un dans sa tente. En se redressant vivement , elle aperçut Sark. Elle allait lui demander ce qu'il se passait, quand l'homme se jeta sur elle. Dans un mouvement de recul, elle leva son genou qui rencontra violemment la mâchoire de Sark déjà sur elle. Noré le fixa sans comprendre alors qu'il se tenait la mâchoire. Puis il lui saisit le poignet. Le contact réveilla la jeune fille qui se dégagea d'un geste brusque. Elle se leva pour se précipiter à l'extérieur, mais il lui attrapa la cheville. Elle s'étala de tout son long, regarda par-dessus son épaule et tenta de le frapper avec sa jambe libre. Il la saisit de son autre main, mettant Noré sur le dos. Elle se redressa et serrant les poings, visa le visage. A nouveau, Sark la bloqua, saisissant d'une main ses chevilles de l'autre son poignet droit. Ignorant les coups qu'elle lui portait encore, il se coucha sur elle. L'adolescente s'épuisa en tentant de libérer ses jambes, mais le poids de l'homme l'immobilisait. Sark sourit en soulevant sa robe. C'est seulement alors que Noré se mit à hurler.

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