• Chapitre 4

    L'appel semblait être un prolongement de son rêve. Ce n'est que lorsqu'une pierre roula que Noré se réveilla tout à fait. Un temps, elle resta sans bouger, se demandant où elle pouvait être. Un toussotement la ramena de plein pied dans l'horreur de sa situation. Yeone dormait encore. Noré la serra un peu plus contre elle. Le jour commençait à poindre. L'appel de Titian résonna de nouveau, bien réel :

    -Noré !!

    La jeune fille rit de bonheur de le savoir vivant et lança :

    -Oui, je suis là !

    Sa voix enrouée, à cause du froid, lui paraissait bien faible face aux vrombissements de l'océan. Un moment, elle s'inquiéta de savoir si le pirate avait perçu sa voix, puis elle entendit :

    -J'envoie une corde !

    Quelques secondes seulement s'écoulèrent avant que la corde n'apparaisse en face de la jeune fille. Celle-ci agrippa l'enfant d'un bras et de l'autre s'empara de la corde. Elle glissa  un de ses pieds dans la boucle que Titian avait confectionné au bout. Le vent la secoua furieusement, tandis qu'elle quittait son refuge. Noré poussa un petit cri et serra plus fortement la corde et l'enfant en fermant les yeux.

    L’ascension lui parut durer une éternité et plus d'une fois, elle crut lâcher prise. Elle était frigorifiée. Enfin, la main chaude du pirate lui saisit le poignet. Ouvrant les yeux, l'adolescente s'aperçut qu'il lui suffirait de tendre le bras pour saisir le rebord de la fenêtre et être en sûreté. Titian la tira soudainement. Une douleur lui traversa l'épaule, mais elle put trouver une prise avec sa main libre,  pendant que le jeune homme prenait l'enfant. Yeone éclata de rire de se voir ainsi promenée. Noré remonta les jambes, se raclant les genoux contre la paroi. Elle réussit à se hisser par la fenêtre, marquant un temps d'arrêt en apercevant les cadavres de pirates qui jonchaient le sol de la pièce. La jeune fille remarqua, par la même occasion, les vêtements tachés de sang de Titian et son visage épuisé. 

    Le pirate posa l'enfant dans le berceau avant de revenir l'aider. Noré se laissa dégringoler au sol, ses yeux ne pouvant se détacher des morts, le corps tremblant de froid. Les attaquants n'avaient pas été nombreux, à ce qu'elle put en juger, mais la lutte avait été acharnée. Du sang coagulé à la sortie de leur blessure. Titian, lui-même, avait une plaie sur le bras et une autre sur l'épaule à la base du cou. Noré était admirative. Le jeune homme lui était apparu comme un garçon paresseux et il ne lui était pas venu à l'esprit qu'il put se battre réellement. Durant la nuit, elle s'était vue morte dans sa cavité, le pirate gisant dans la maison, ne pouvant l'aider. Mais voilà qu'il se révélait un redoutable combattant.

    -On traîne pas.

    Noré sauta sur ses pieds, le corps endolori d'avoir dû rester repliée trop longtemps, prit Yeone et le suivit. Il avançait, méfiant, l'arme au poing. Son attitude imposa à la jeune fille d'en faire autant, se sentant obligée de murmurer en disant :

    -C'est des hommes du pirate aux cheveux océans ?

    Titian bailla :

    -Oui. Je t'avais dit qu'il n'appréciait pas ma sortie magistrale.

    Ils avaient atteint la sortie, certains qu'aucun pirate ne les attendait dehors. Ils dévalèrent la pente devant la maison. Noré avait pris garde de ne pas regarder le corps d'Ilva. Lorsqu’ils eurent passé le portail, Titian stoppa net. Il se tourna vers la maison en se grattant la tête, soupira et ordonna :

    -Attends ici.

    Noré acquiesça et le regarda remonter vers la maison, puis s'arrêter devant le corps de la jeune femme. L'adolescente se détourna, s'assit dans l'herbe et attendit, berçant doucement le bébé qui commençait à geindre. Un fracas se fit entendre au loin, comme si le pirate cherchait quelque chose, puis le son de la terre que l'on creuse. Plus d'une heure s'était écoulée quand Titian revint, couvert de terre :

    -Cette fois, on y va.

    Un coup d'oeil par-dessus son épaule permit à Noré d'apercevoir un monticule de terre un peu à l'écart de la maison. Ils marchèrent tout droit, sans s'arrêter. Le paysage défilait. Des collines couvertes d'herbes sauvages. De temps à autre, un arbre jaillissait ou des arbustes, regroupés en un point, comme suivant une ligne invisible. Titian marchait devant et Noré derrière avec le bébé qui s'était mis à pleurer de faim.

    -Jamais ça s'arrête, ce truc ?

    La jeune fille fixa le dos de Titian. Il avait parlé d'une voix furieuse et chancelait un peu. Elle tenta :

    -On devrait se reposer un moment. Tu devrais dormir.

    Elle-même souhaitait dormir. Bien que la marche la réchauffait, les courbatures se faisaient douloureuses. Pourtant, le garçon continuait d'avancer sans répondre. Ils traversaient une prairie. Au loin, la brume matinale laissait apparaître des collines. Ce serait une belle journée. Noré s'emplit les yeux d'un paysage  qui, il y avait quelques heures encore, elle ne pensait pas revoir. 

    La journée s'avança et Titian semblait marcher sans peine, bien que son allure se fut ralenti peu à peu. Cependant, la jeune fille dût s'arrêter à plusieurs reprises. Le garçon s'attaqua à une nouvelle colline alors que Noré, les bras douloureux à force de porter l'enfant, soufflait fortement en montant. Au sommet, Titian l'attendait. Alors qu'elle pensait être tiré d'affaire, une brusque chaleur envahit son corps et ses jambes semblèrent faiblir.

    -Heu... Titian.

    Parler l'épuisait considérablement, sa tête devint lourde, ses bras tremblaient imperceptiblement. Titian s'approcha :

    -Je crois que je vais prendre le truc. T'es un peu pâle.

    Le poids de l'enfant qui s'enlevait de ses bras était quelque chose de merveilleux. Finalement, elle s'assit, puis son corps devint une masse insoutenable et elle dût s'allonger.

    -C'est moi ou tu vas pas bien ?

    Noré voulut répondre, mais aucun muscles ne lui obéissaient. Elle regarda Titian. La simple idée de parler lui paraissant la pire des corvées. Le garçon resta penché sur elle un instant. Puis, il bailla, se releva, s'étira et se gratta la tête.

    -OK.

    Il tourna sur lui-même, ne sachant, visiblement, pas quoi faire du bébé. Finalement, il haussa les épaules, posa l’enfant au sol :

    -Allonges-toi, j'ai une super mauvaise idée.

    Noré voulut se redresser, mais ne put même pas soulever son bras. Le pirate la mit sur son dos et garda Yeone contre son ventre. Noré s'aperçut que l'enfant avait cessé de pleurer. Elle essaya de se souvenir à quel moment, mais abandonna, plus inquiète par sa chute imminente, Titian ne la soutenant que d'un bras. Celui-ci observa les alentours, puis aperçut un arbre imposant déraciné qui avait laissé un trou béant à son ancien emplacement. Le pirate dit :

    -J'ai trouvé ta tombe.

    Il s'en approcha avec précaution, les yeux fixaient sur Yeone. Lorsqu'il arriva au bord, il les posa, mis le bébé à côté et fit glisser Noré dedans. La jeune fille, atterrissant sur le dos au fond du trou, le vit s'éloigner. Elle fronça les sourcils en essayant de se rappeler s'il avait récupérer le bébé. Comme en réponse à sa pensée, elle le vit réapparaître et se baisser pour prendre l'enfant. Il lui jeta un regard en disant :

    -Je l'ai oublié.

    Puis, il repartit en criant :

    -Je reviens ! Bouge pas !

    La chaleur qui l'envahissait été insupportable. Noré ferma les yeux. Brusquement, elle sentit comme un poids dans sa gorge. L'adolescente ouvrit la bouche instinctivement. Un temps, le poids resta là, puis, soudain, elle se redressa pour tourner la tête. Le suc gastrique qui remontait le long de sa gorge et traversait sa bouche, les brûla violemment. Les larmes aux yeux par la chaleur qui se dégageait, elle vomit deux fois. Quand se fut fini, elle se sentit libérée, incroyablement bien. Noré se releva sans problème, prête à traverser toutes les îles de la Métane si on le lui demandait. Elle leva la tête. Il fallait d'abord sortir. Titian n'était peut-être pas loin, alors elle cria :

    -Titian ?! Tu es là ? C'est bon, je vais mieux maintenant !

    Elle guetta, mais aucune réponse lui parvint. L'adolescente sauta pour essayer de s'agripper au bord, mais la terre s'effondra sous ses mains. Elle tenta, donc, de trouver des appuis pour ses pieds, mais cela ne tint pas à nouveau. Debout au fond du trou, les mains sur les hanches, Noré observa la surface qui n'était pas bien loin et pourtant inaccessible. La jeune fille fit le tour de sa prison, calmement, pour trouver un endroit ou la terre serait plus solide. Alors qu'elle se décidait à attendre le retour de Titian, des sons lui parvinrent. Des pas et le grincement des roues d'une charrette, il lui sembla. Réfléchissant à toute vitesse, elle se dit que cela pouvait être Titian qui revenait avec de l'aide. La pensée que cela puisse être des pirates tournoya un temps dans son esprit. Mais que feraient-ils d'un chariot ? S'ils les poursuivaient, ils ne s'encombreraient pas. Elle inspira profondément et se décida à appeler :

    -Titian ?! C'est toi ?!

    Les sons s' arrêtèrent. Noré attendit, puis relança :

    -Il y a quelqu'un ?!

    Deux hommes apparurent au-dessus du bord, souriants. Leurs têtes étaient suffisamment expressives pour que l'instinct de Noré prenne le dessus. Elle tenta de se tapir dans un coin inaccessible, mais, l'un d'eux, plus rapide, la saisi par les cheveux et la tira vers le haut. Noré hurla. L'autre l'agrippa ensuite. La jeune fille se débattit, essayant de mordre et de griffer. Puis, elle aperçut une charrette portant une cage. A l'intérieur, une dizaine d’enfant. Elle redoubla d'effort, criant de plus belle, espérant que Titian n'était pas loin. Lorsqu'ils ouvrirent la porte, Noré poussa avec ses jambes sur l'encadrement, jetant tout son poids en arrière. Un homme arriva, lui donna un coup sous le genoux qui plia. Elle se cogna aux barreaux, grimaça de douleur et fut jetée dans la cage sans ménagement. La porte fut refermée avant qu'elle n'ait eu le temps de se redresser. Et tandis qu'ils repartaient, elle jeta des regards alentours, guettant la venue de Titian. Lorsqu'elle perdit l'arbre déraciné de vue, il lui parut évident qu'il ne viendrait pas. Elle soupira et s'assit dans le coin près de la porte.

    Noré avait chaud, faim et soif. La charrette poursuivait sa route. Les collines verdoyantes avaient laissé place à des montagnes aux forêts éparses. La jeune fille se détourna enfin du paysage pour observer les autres enfants. Il n'y avait que trois filles, elle comprise. Tous semblaient plus jeunes qu'elle, excepté le garçon assis en face d'elle . Noré le dévisagea. Il devait avoir son âge ou plus. La grange de ses longs cheveux argentés tombait sur ses yeux dorés. C'était la première fois que Noré voyait un Aurien.

    De ce que sa mère lui avait dit, la jeune fille avait retenu que c'était un peuple d'enfant qui régnait sur les forêts du Nord, reconnaissable à leurs yeux et leurs cheveux qui étaient dus à un contact constant à la magie des fées. A ce qu'on racontait, chaque Aurien avait la sienne et devait l'abandonner lorsque, à l'âge de quinze ans, jugé adulte, il devait quitter le clan. Ne gardant des Auriens qu'une marque en croissant de lune sur le front. 

    Celle du garçon était caché par ses cheveux. Noré ne remarqua pas non plus la présence d'une fée. Comme s'il avait senti son regard, le garçon leva les yeux sur elle. Elle ne détourna pas les siens. Ils se fixèrent un temps. La jeune fille se demanda si son but était de lui faire baisser le regard ou s'il se contentait de l'observer à son tour. Ils ne prononcèrent pas un mot. Finalement, une secousse lui fit fermer les yeux et elle en profita, comme une excuse, pour retourner à sa contemplation du paysage. Le voyage semblait interminable. Les trois hommes parlaient et riaient. Deux marchaient de chaque côté de la charrette, le troisième la conduisait. Noré finit par s'endormir sans s'en apercevoir.

    L'arrêt brutal la fit basculer sur le garçon à côté d'elle. Essayant de réalisait ce qu'il se passait, elle marmonna des excuses. La jeune fille se passa une main sur les yeux, aveuglée par le soleil. Le conducteur descendit de la charrette et lança :

    -La dernière ligne droite, les gars. On fait une pause.

    Les deux autres accueillir la nouvelle avec des soupirs de soulagement. Noré regarda la direction qu'ils semblaient prendre. Une forêt épaisse et sombre leur faisait face. Elle sursauta en entendant le grincement de la porte qui s'ouvrait.

    -Les petites demoiselles vont bien vouloir nous tenir compagnie.

    Un des hommes à l'arrière rit en lançant :

    -Ouais, une p'tite danse.

    L'autre se joignit à lui. Celui qui bouchait l'entrée de la cage, le sourire aux lèvre, tendit la main vers Noré. Celle-ci se prépara à mordre. Cependant, du coin de l’œil, elle vit l'Aurien faire un geste brusque. De peur de recevoir quelque chose au visage, elle se protégea de ses bras et ferma les yeux.

    Mais c'est l'homme qui hurla. En ouvrant les yeux, elle vit ce qui s'était passé par-dessus son bras. Le mouvement du garçon qui l'avait effrayé était sa jambe qu'il avait lancé vers la tête de la jeune fille. Cependant, au lieu de lui atterrir sur le visage, son pied écrasait la main de l'homme contre la grille. Celui-ci grimaçait de douleur? Noré regarda le garçon. Les bras croisés, il fixait sa victime avec indifférence. Il appuya sur la main, jusqu'à ce que l'homme hurle de nouveau. Ce second cri sembla réveiller ses compagnons, restés immobiles, interdits sur le moment. Ils se jetèrent sur l'adolescent. L'un passa son bras à travers les barreaux et l'étrangle, l'autre forçait sa jambe à plier. Enfin, le troisième fut libéré. Il fixa sa main comme s'il eut peur qu'elle tombe en miette. Des deux hommes relâchèrent l'Aurien et l'un d'eux lança :

    -C'est quoi ton problème ?! Tu les veux pour toi, morveux ?

    Le ton se voulait moqueur, mais Noré crut percevoir une certaine crainte. L'autre surenchérit :

    -Hé, c'est peut-être pour ça que tu nous empêches de les toucher depuis qu'on t'a chopé. T'es presque un homme et tu veux vivre de nouvelles expériences. Allez, on est pas radin, on peut partager.

    Il avança la main pour la poser sur l'épaule du garçon qui lui jeta un regard si empli de haine qu'il stoppa son geste. Finalement, ils refermèrent la cage et allèrent s'installer plus loin, laissant les enfants au soleil. Ils se passèrent une gourde, tout en faisant des messes basses qui devaient concerner l'Aurien, étant donné les fréquents coup d'oeil qu'ils lui lançaient. Noré offrit à celui-ci, un sourire de gratitude, mais le garçon ne quittait pas leur geôliers des yeux. Au bout d'une heure, ils reprirent la route. La fin du trajet eu lieu sans encombre.

    A la nuit tombée, ils arrivèrent à un bâtiment en terre construit en hauteur. Des trous servant de fenêtre ornaient, à un mètre d'intervalle, toutes les faces et tous les étages.  La charrette s'arrêta et on les fit descendre. Noré s'étira en inspirant un grand coup. Les heures passées dans la cage l'avaient ankylosé et endormi. Elle fit une grimace en apercevant la bâtisse, avant qu'un homme ne la pousse pour rejoindre les autres. Une porte en bois simple servait d'entrée. Ils furent emmenés à l'intérieur. Une seule pièce faisait toute la surface, s'étendant sur la gauche en entrant. Des tables étaient alignées et, sur le mur du fond, se trouvait une cheminée gigantesque dans laquelle cuisait du gibier. En face de la porte, un escalier en bois menés aux étages supérieurs.

    Les hommes attablés stoppèrent net leur discussion pour observer les nouveaux venus.

    -Ah, de la nouvelle main-d'oeuvre.

    Tous hurlèrent de joie en frappant sur la table. Noré sentit son estomac se tordre sous l'odeur de la viande cuite. Elle se détourna de la cheminée avec regret, lorsque les hommes qui avaient accompagné les enfants, leur ordonnèrent de monter. Ils allaient s'exécuter lorsqu'une voix forte résonna :

    -Stop ! Qu'est-ce que c'est que ça ?

    Un homme grand, à la forte carrure, s'avança. Celui qui fut le conducteur du chariot, lui répondit en bégayant :

    -Les nouvelles recrues, chef.

    Celui-ci soupira. Il progressa à grands pas et empoigna Noré et l'Aurien d'une main et les deux autres filles de l'autre, puis cria :

    -Ça ! C'est quoi ?!

    -Bah, faut comprendre, on s'ennuie et pour l'Aurien, on s'est dit que ça faisait une belle prise.

    -Sombre crétin ! Vous croyez que les autres vont rester sans rien faire ?!

    -Comment voulez-vous qu'ils nous trouvent ici, chef ?

    L'homme sembla exaspéré et relâcha les quatre enfants. Il dit sans les regarder, les mâchoires serrées, contenant sa colère :

    -Montez.

    Puis, regardant les trois hommes :

    -Vous, suivez-moi.

    Ils obéirent et se rendirent à l'extérieur. Alors que les enfants se dirigeaient vers les escaliers, un homme se leva et attrapa l'Aurien par le bras.

    -Attends, toit, on va arranger ta coupe. Faudrait pas que dans le noir, on te confonde avec les filles. Montez, vous !

    Il l'embarqua sans ménagement vers une des tables pour y prendre une paire de ciseaux. Noré monta les marches, sans quitter l'adolescent des yeux. A l'étage, composé uniquement d'un dortoir immense, une vingtaine d'enfants maigres et fatigués les accueillirent. Tous des garçons. L'un des plus grands ne perdit pas de temps et expliqua de manière sommaire ce qu'ils devraient faire. A son attitude, Noré devina qu'il avait dû répéter ce discours encore et encore. Ils apprirent qu'on les faisait travailler dans les mines à la recherche de minerais précieux. Les nouveaux venus se regardèrent avec des yeux surpris et horrifiés. La jeune fille se tourna vers les escaliers. Elle s'inquiétait plus de ce que pouvait subir l'Aurien en ce moment.

    Celui-ci les rejoignit quelques temps plus tard, les cheveux courts, le front dégagé permettait de voir le croissant de lune. Noré s'approcha de lui :

    -Ça va ?

    Il parut surpris par la question, mais répondit tout de même :

    -Bien sûr.

    Il avait une voix calme, sûr de lui. Encouragée, la jeune fille demanda, les yeux posés sur la coupe du garçon :

    -Pourquoi ils t'ont coupé les cheveux ?

    L'Aurien répondit :

    -D'après ce qu'à dit l'homme, on peut penser que c'est pour ne pas me confondre avec les filles. Vous êtes les seules à avoir les cheveux longs. Lorsqu'ils voudront s'amuser, la nuit, ils leur suffira de vérifier la longueur des cheveux pour savoir où sont les filles.

    Le cœur de Noré s'arrêta de battre. Les deux petites se mirent à pleurer.

     

     

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