• Chapitre 34

    Les sorcières étaient venus et avaient emportés les survivants et même les morts. La maison sur la falaise se transforma en salle de soins. Certains purent être soigné, d'autres succombèrent à leurs blessures. Algol fut secouru par des Vemepyres avant que la poutre ne cède et les sorcières lui confectionnèrent un gant dont les doigts obéissaient à sa volonté. Il lui avait fallu un certain temps pour si faire et dès que ses hommes furent remis, ils étaient parti. Ils furent les premiers à quitter le refuge des sorcières et Algol fit signifier à tout le monde qu'il souhaitait ne plus jamais les revoir.

    Ensuite, ce fut les voleurs. Le frère de Qoerus avait perdu sa fille en plus de sa soeur, ses parents, son oncle et son beau-frère. Ils avaient récupéré le fils de Lulienne, les objets sur les corps et avaient disparu un matin. Nulle part on ne trouva trace des cadavres. Xilanos supposait qu'ils avaient pu retrouver un basilic et l'avait utilisé pour partir.

    Quant aux Tiark, ils avaient tenu à savoir comment il se faisait qu'ils étaient redevenus humains plus tôt. Xilanos avait alors assisté à l'échange et Vino avait commencé par dire :

    -Nous avons pensé qu'il serait plus facile de vous évacuer si vous n'étiez pas en loup.

    Azaque avait demandé avec impatience :

    -Alors, c'est bien vous qui avez fais cela ! Comment ?

    -Les sorcières qui vous accompagnez ont mélangé une potion dans la nourriture, sans aucun effet sur une personne normal, mais diminuant la transformation des Tiark.

    -Vous avez d'autres potions ? Vous pouvez rendre les effets permanents ?

    -Je l'ignore, nous ne l'avions jamais testé et il peut y avoir des effets secondaires.

    Cil avait agité son moignon :

    -L'absence de douleur peut en être un ?

    -Probable.

    Azaque avait repris :

    -Que vous faut-il pour améliorer la potion ?

    -Un cobaye.

    Cil s'était avancé sans même hésiter une seconde :

    -Je suis volontaire.

    Xilanos soupçonnait Vino d'avoir profiter du désespoir des Tiark pour faire une telle demande, de façon à ce qu'ils ne puissent refuser. Il éprouvait de plus en plus d'antipathie envers ces femmes. Après cela, Cil fut enfermé et les autres furent renvoyés chez eux. Le corps de Qizorc n'avait jamais été retrouvé.

    Après les Tiark se furent les Saldrian et les Rhosay qui rentrèrent enterrer leurs morts. Soria avait récupéré de ses blessures et été parti accompagner les siens. Titian ne faisant parti d'aucune des deux tribus, il dut rester chez les sorcières. Xilanos le voyait errer ici et là en boitant légèrement, attendant le retour de Soria. Il lui restait une cicatrice sur la main et le bras, là où avait frapper le capitaine. Le corps de Lyan, ainsi que ceux de Teruret et Meratir, qui avaient été retrouvé l'un près de l'autre, avaient été ramené en attendant de savoir ou ils seraient emmenés. Le pirate avait clairement affirmé que le corps de son père resterais avec lui.

    Ce fut le tour des Alianis et des Auriens. Eliana étant morte et celui qu'elle avait désigné comme futur chef n'ayant pas survécu à ses blessures, Xilanos devrait les rejoindre pour former un nouveau chef. Cela lui prendrait des années et il obtint des siens de pouvoir rester pour parler à Noré lorsque et si elle se réveillait. La jeune fille était soigné depuis des jours dans la maison sur la falaise et de temps en temps un hurlement traversait l'air. Une Alianis nommait Mirna reprendrait la tête de la tribu, quant à Touja, elle choisit de les rejoindre puisque Nanz n'avait pas survécu.

    Les chevaliers étaient partis en dernier. Les sorcières avaient confectionné pour Luse un masque cachant toute la partie droite de son visage. Une cicatrice resté là où l'armure été entré dans la chair et son bras droit garderait toujours une certaine faiblesse. Mais comme il le disait lui-même, c'était une chance qu'il soit gaucher. Quant à Pakt, il avait eu droit à une étrange jambe de métal. Avec ses hommes, il rentrerait au siège et expliquerais à la population comment la tour avait pu se retrouver dans cet état. Avant de partir, chacune des tribus lui avaient expressément demander de ne pas faire allusion à eux. Il lui faudrait trouver une histoire convaincante.

    A présent, Xilanos se trouvait seul, assis sur le bord de la falaise attendant que Noré soit guéris. Les sorcières ne l'avaient pas quitter depuis des jours elles refusaient de dire quoique ce soit de ces blessures ou son état. Ce matin là, enfin, la porte s'ouvrit et les sorcières sortirent. Il bondit sur ses jambes et courut vers elles, mais lorsqu'il tenta d'entrer, une sorcière l'arrêta :

    -Elle n'a plus besoin de soin, mais il faut attendre qu'elle se réveille.

    -Je peux attendre à côté d'elle.

    -Non, personne n'entre.

    Il ne chercha pas à lutter contre elles, il s'en méfiait trop pour s'opposer à elles. Déçu, il retourna s'asseoir.

     

    Noré ouvrit les yeux et aperçut sa main. Elle joua avec ses doigts comme si ils ne lui appartenaient pas. Elle n'avait plus mal, mais n'osait pas bouger. De sa couchette, elle observa la pièce et il lui fallut du temps pour réaliser qu'elle était chez les sorcières. Autour d'elle des lits vides, des bassines sales et une odeur agressive qui faillit la faire vomir. Elle referma les yeux, profita du contact des couvertures, de la chaleur qui l'enveloppait. Puis son coeur s'affola soudain, il y eut des cris, du sang et elle se redressa vivement. Elle grimaça lorsqu'une légère douleur lui tirailla le dos. Près d'elle se trouvait une table sur laquelle était disposé d'étranges outils et plus loin un miroir en pied. Elle se demanda en quoi il avait pu être utile aux sorcières et s'en approcha. Elle eut du mal à garder l'équilibre en se levant, des points lumineux passèrent devant ses yeux. Elle attendit que le malaise passe avant de se tenir devant le miroir.

    Elle observa son reflet avec intérêt. Elle n'avait plus rien de la jeune fille qui s'était embarqué clandestinement sur un navire pour atteindre la Métane. Sa minceur avait laissé place à une maigreur maladive, des cernes noirs s'étaient dessinés sous ses yeux vert-dorés qui avaient perdu leur éclat. Même ses cheveux châtains clair semblait avoir terni. Elle observa son corps où toutes ses aventures se lisaient. Sur son torse, de fines cicatrices blanches horizontales là où le capitaine l'avait tailladé. Une cicatrice sur le dos de chaque main, là où il avait enfoncé les couteaux, une à l'épaule où Titian l'avait frappé sur l'île aux brumes. Sur son autre bras, la chair était plus clair là où elle avait été mordu dans la cave. Elle se tourna, essayant de voir son dos. Une affreuse cicatrice lui barré tout le dos de son épaule à sa hanche, sur l'omoplate deux autres cicatrices la chair sur les bords était boursouflée et rougie. Cela détourné le regard et rendait presque invisible les marques laissaient par le fouet, lorsqu'elle travaillait dans les mines.

    Quand son examen fut terminé, elle avisa une robe posait sur l'un des banc. Elle était rapiécé et certainement qu'il s'agissait d'une ancienne robe des sorcières qu'elles avaient reprise pour elle. Elle enfila donc le vieux vêtement d'un marron-verdâtre et se décida à sortir. Elle flottait dedans à cause de sa maigreur, mais cela ne la préoccupa guère car elle éprouvait un grand besoin de prendre l'air.

    Elle ouvrit la porte, mais elle fut bloqué et en passant la tête par entrebâillement, elle aperçut Bébé qui s'était assis devant. Comme il se levait pour la laisser sortir, elle vit qu'il avait les yeux rougis :

    -Eh bien, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

    -J'ai cru que t'étais morte.

    Il passa les bras autour de sa taille et elle lui caressa tendrement la tête :

    -Tu vois bien que je suis debout, je vais bien. Mais qu'est-ce que tu fais encore là ? Je pensais que tu serais parti à mon retour.

    -J'ai attendu pour te dire mon nom, tu sais pour la promesse.

    Pour appuyer son propos, il lui montra la plume qu'elle lui avait accroché derrière l'oreille. Cela semblait tellement loin et elle se demanda si cette promesse était encore utile, mais elle se méfié des tours que pouvaient prendre le futur. On n'était jamais trop prudent :

    -D'accord, dis-moi.

    Il lui fit signe de s'approcher et le lui murmura à l'oreille, puis lui dit :

    -Tu ne dois le dire à personne et si tu veux que je vienne, il te suffit d'y penser très fort.

    -Je te remercie.

    Awoni, que Noré n'avait pas aperçu jusque là, fit un pas en avant :

    -Maintenant que cela est fais, nous ne pouvons plus attendre.

    Le garçon offrit une dernière étreinte à Noré et rejoignit la sorcière. Elle les regarda s'envolaient en se demandant où il pouvait bien aller. Lorsqu'ils disparurent dans la brume, elle reporta son attention sur le chemin qui menait à la forêt. Le soleil brillait, l'air était chaud et elle s'élança dans la pente.

    Des petits cailloux s'enfonçaient dans ses pieds nus mais sans la ralentir, car elle pensait à tout autre chose, elle était en vie. Elle continua de courir tout droit dans les bois, éclatant de rire quand des ronces tentaient de la faire trébucher. Plus d'une fois, elle marcha dessus, lui tirant une grimace et reprenait sa course. Elle s'arrêta essoufflé au bord d'une grande flaque formait par la pluie cerné de pierres moussus réchauffé par le soleil. Les rayons perçaient à travers les feuilles des arbres de façon si droite et net que cela semblait peu naturel. Noré s'aventura jusqu'à un de ces rayons et y fit jouer sa main jusqu'à ce que, se sentant observé, elle tourna la tête. Xilanos semblait l'avoir suivit et resté à quelques mètre d'elle à l'admirer en silence. Elle lui sourit, singea une révérence et dit :

    -Ne suis-je pas jolie dans cette nouvelle tenue, mon cher ?

    -La tenue importe peu.

    -Peut-être, mais habillé de la sorte je me sens capable de jeter des sorts.

    Elle lui tendit la main et il s'approcha :

    -Tu pourrais peut-être donner un coup de main aux sorcières pour leurs inventions.

    -En voilà une idée.

    Il rit et garda un instant le silence avant de dire :

    -Comment te sens-tu ?

    -Étrange mais vivante.

    Il sourit avant d'ajouter :

    -Ecoute, je dois retourner chez les Auriens, comme Eliana est morte, je dois former un nouveau chef.

    Elle s'assombrit :

    -Eliana ?

    Il se mordit la lèvre regrettant d'avoir oublié qu'elle n'était pas au courant de ceux qui avaient péri.

    -Oui, je devrais peut-être te dire qui n'est pas revenu. Assis-toi.

    Ils s'assirent au pied d'un arbre et il commença à énumérer la liste des morts. Noré fixait le vide en silence, même quand il eut fini de parler. Espérant une réaction, il ajouta :

    -Les corps de Lyan et des jumeaux ont été ramené, mais on ignore où les enterrer.

    -Je sais où.

    Il attendit qu'elle en dise plus, mais elle s'obstina au silence, alors il dit encore :

    -J'aimerais que tu viennes avec moi chez les Auriens.

    Un nouveau silence lui répondit et il choisit de la laisser seule, après tout, lui, avait eu des jours pour se faire à l'idée de la mort de leurs compagnons. Elle ne se rendit pas compte de son départ, tout était si clair autour d'elle, difficile de croire que ces amis ne verraient plus cela. Elle renifla, passa son bras sur son visage pour essuyer les larmes, mais d'autres se mirent aussitôt à rejaillir. Elle tenta de se consoler :

    -Au moins les forêts du nord n'ont pas brûlés. Xilanos, Titian et Soria vont bien. Il y a beaucoup moins de mort que ce que j'ai vu dans le futur.

    Cela ne marcha pas. Lyan était mort, les jumeaux aussi et les autres. Tremblant soudain elle se recroquevilla sur le sol et continua de pleurer. Lorsqu'elle se réveilla, elle resta sans bouger, ferma les yeux sentit à plein poumon les odeurs de la forêt, soupira et se releva enfin. Dès lors, elle marcha tête basse, pensive et fonça droit dans Titian.

    -Mais oui, bien sûr, tu as raison, fonce dans le boiteux tu as toutes les chances de le faire tomber.

    Elle lui sourit faiblement :

    -Moi aussi, je suis contente de te voir.

    -Ce n'est pas exactement ce que je disais.

    -Dis-moi, où vas-tu allé en partant d'ici ?

    -Eh bien, quand Soria sera revenu, je suppose que l'on va chercher un endroit pour s'installer. J'ai l'intention de piquer un navire aux sorcières.

    -Piquer ?

    Il grimaça avec gêne :

    -Je leur demanderais d'abord.

    -Tu emmène Lyan ?

    -Bien sûr.

    Puis, il ajouta :

    -A moins que tu veuilles...

    -Non, je n'ai nulle part où l'emmener. Mais je pense que tu devrais prendre les corps des jumeaux aussi. Je ne veux pas qu'il reste avec les sorcières.

    Il sembla y réfléchir, puis se gratta la tête :

    -Tu as sans doute raison, ils ne méritent pas ça.

    Elle se demanda si elle devait resté avec lui pour pleurer leur père. Cependant, elle ne dit rien, ce rendant compte que c'était quelque chose qu'elle tenait à faire seule. Alors elle lui sourit de nouveau et commença à s'éloigner quand Titian la rappela :

    -Tu vas mieux ? Je veux dire, du point de vue physique.

    -Je tiens debout, je pense que c'est bon signe.

    -Soria ne vas plus tarder à revenir. Si tu veux venir avec nous... vivre avec nous...

    -Non, je veux pas m'imposer. Déjà avec les bébés ce ne sera pas facile. 

    Il allait ajouter quelque chose, mais elle s'éloigna sans attendre. Elle venait de réaliser à quel point il ressemblait à Lyan et elle n'avait pas besoin de ça pour le moment. Lorsqu'elle revint sur le chemin, apercevant ces inventions et les sorcières autour, elle se rendit compte à quel point elle voulait partir. Elle chercha Xilanos du regard, après tout avait-elle autre part où aller? Tandis qu'elle allait rejoindre l'Aurien qui était retourné s'asseoir au bord de la falaise, Vino l'intercepta :

    -Heureuse de te voir debout.

    Elle répondit avec ironie :

    -J'aimerais vous croire.

    Vino croisa les bras :

    -Que comptes-tu faire à présent ?

    -Je vais avec Xilanos, pourquoi ?

    -Tâche de ne plus te retrouver dans les ennuis.

    -Si vous veillez à vos inventions, il ne devrait pas y avoir de problème.

    -Bien entendu.

    -Au cas où cela vous inquiéterez, je n'ai pas l'intention de raconter d'où provenez l'explosion.

    -Bien sûr que non, car alors il faudrait dire comment elle a était déclenché.

    Noré chassa le visage résolu de Lyan devant le pupitre de son esprit et fit un pas avant de se retourner :

    -Vous savez, je croix que vous êtes le plus grand fléau de cette terre.

    Puis, elle reprit son chemin et alla s'asseoir près de Xilanos :

    -On part quand tu veux.

    « Voltaire, Charles-Maurice Talleyrand, ?, Molière et GeraldyRécap de la semaine du 2 décembre »

    Tags Tags : , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :