• Chapitre 9

    Treize ans plus tôt, Lyan Zilla avait vingt-sept ans. Il marchait dans les couloirs à grandes enjambées, le sourire aux lèvres. Quelques passants lui lancèrent:

    -Alors, tu vas retrouver ta folle ?

    -Cours, la marâtre t'appelle.

    Des éclats de rire fusaient, mais aujourd'hui, aucune moquerie ne pouvait l'atteindre. On lui avait proposé une mission. Une mission qui le mènerait aux plus hauts anneaux. Il entra dans ses appartements, croisa sa femme sans lui jeter un regard.

    Lyan avait vingt et un ans lorsqu'on l'avait marié à Xiline Ferne. Pas laide, mais pas saine. Il sourit à sa propre réflexion. Il était décidément très drôle. Le jeune homme fonça droit sur une porte bleue, au fond du salon. Quand il entra, le garçon était assis sur le rebord de la fenêtre, regardant rêveusement l'océan :

    -Fils.

    Le garçon tourna la tête et lui sourit. Lyan s'approcha :

    -Comment vas-tu aujourd'hui ?

    -Bien.

    Son fils n'était pas bavard. Sa mère l'élevait ainsi, Lyan étant trop occupé par sa charge dans le cinquième anneaux. Xiline avait éduqué le garçon pour qu'il ne parle pas plus que nécessaire et qu'il se tienne avec rigueur. Résultat, l'enfant passait ses journée devant la fenêtre, sans bouger, ni parler, seul moyen de contenter sa mère. Cela attristé profondément son père, qui tentait, chaque fois qu'il avait du temps, de parer à cette éducation trop stricte.

    -J'ai quelque chose pour toi.

    Lyan s'accroupit près du garçon et, de sa poche, sortit un petit bateau sculpté. L'enfant bondit sur le sol, s'empara du jouet et passa ses bras autour du cou de son père.

    -Alors ? Ça fait quoi d'avoir six ans ?

    -Je deviens un peu plus comme toi.

    Lyan le prit dans ses bras pour le regarder et s'étonna à la pensée, qu'un jour, lui aussi est été aussi léger et petit. Puis, il se décida à poser une question, qui, hélas, était devenu régulière :

    -Ta maman a été méchante aujourd'hui ?

    -Qu'est-ce que tu insinues ?

    La voix de crécelle de sa femme lui vrilla les tympans. Il la supportait de moins en moins. Lyan posa son fils, qui alla se réfugier sur son lit, et regarda sa femme qui se tenait bras croisés dans l'embrasure de la porte. Il sortit en la poussant à l'extérieur et referma derrière lui. Elle lui lança :

    -Alors, la réunion ?

    -On me charge du lien.

    -Tâche de ne pas tout faire rater. C'est ta chance d'évoluer vers les hautes sphères.

    -Je ne suis pas un enfant et je pense que je le sais mieux que toi.

    -Comment oses-tu me parler comme ça ? Avec tout ce que je dois subir !

    Il haussa les sourcils :

    -Qu'est-ce que tu dois subir ?

    D'un geste sec de la main, elle montra la porte de la chambre de son fils. Lyan serra les dents en pensant qu'on l'avait éduqué en lui répétant de ne pas frapper les femmes. Règle qui lui semblait naturelle excepté face à sa femme. Il se disait, parfois, que des baffes se perdaient. Elle leva vers lui un doigt menaçant :

    -Je te préviens, si tu foires, je te le ferais regretter.

    Elle tourna les talons et entra dans sa chambre en claquant la porte. Ce son fit sortir son fils de la sienne. Il jeta un regard alentours pour s'assurer que sa mère n'était plus là, puis, s'avança vers son père. Il passa les bras autour de sa taille, appuya son menton sur son ventre et dit :

    -Pleure pas, papa. Ça va aller.

    Lyan se rengorgea :

    -Sachez, jeune homme que les grands ne pleurent jamais.

    Le garçon fit un immense sourire :

    -On peut aller jouer dehors ?

    -Bien sûr. Fuyons le dragon.

    Sur ce, il s'empara de son fils et le jeta sur son épaule. Le garçon éclata de rire et ils descendirent pour sortir de la tour. Le soleil brillait sur les tours du siège.

    Une fois dehors, Lyan reposa le garçon qui s'élança aussitôt dans les pelouses. Le jeune homme fixa la tour centrale en rêvant au futur. S'il réussissait sa mission, un jour, c'est là-dedans qu'il vivrait et son fils pourrait travailler dans les plus hauts anneaux, sans avoir à passer des années au bas de l'échelle. Il devait réussir. Puis, Lyan abaissa son regard à la recherche de l'enfant, se rendant soudain compte qu'il était devenu silencieux. Il l'aperçu au bord du lac de la créature et se précipita, le saisit au bras pour le tirer en arrière :

    -Fils ! Combien de fois je t'ai dit de ne pas t'approcher de l'eau ?!

    -Mais...tu as dit que tu tuerais la créature.

    Lyan soupira, se calma, puis avec un sourire :

    -C'est vrai. Mais pas aujourd'hui, tu vois bien que je n'ai pas de canne à pêche.

    -Tu vas la pêcher ?

    -Évidemment. 

    Un éclat d'admiration empli ses yeux et son père se mit à rire en l'éloignant. Ils s'assirent dans l'herbe et Lyan dit :

    -Tu sais, papa risque d'avoir une promotion bientôt.

    L'enfant, occupé à arracher des brins d'herbe, ne semblait nullement intéressé. Son père continua malgré tout :

    -Si j'ai une promotion, ça veut dire que je gagnerais plus d'argent. Et si je gagne plus d'argent...je t'achèterais un vrai bateau.

    Le garçon redressa la tête :

    -Un vrai de vrai ?

    -Oui.

    -Avec de grandes voiles ?

    -Tellement grande que tu pourras t'enrouler dedans.

    Son visage s'illumina et Lyan grava l'image dans sa mémoire, car cela était rare. Il n'y avait que les bateaux pour le rendre ainsi.

    Ils restèrent jusqu'à ce que le ciel se teinte d'un bel orange, puis, lorsque son fils se mit à bailler, Lyan le mit sur ses épaules et le ramena dans leurs appartements. Il l'installa à la table et prépara le dîner tout en se promettant que lorsqu'il serait riche, il se paierait des serviteurs. Ils mangèrent tous les deux, sa femme ayant encore disparu. Il ne s'intéressait pas assez à elle, pour lui demander où elle partait presque tous les soirs. Lyan coucha son fils et alla faire de même. Cependant, il ne réussit pas à s'endormir. Il tournait et retournait sa nouvelle situation dans sa tête. Comment allait-il se présenter au lien, ce qu'il devrait faire. Au final, il s'endormit très tard, alors que la pleine lune était déjà haute.

    Le lendemain, Lyan prépara un repas pour son garçon, jetant un coup d'œil vers la porte de la chambre de sa femme en essayant de deviner si elle était rentrée. Il posa l'assiette sur un plateau et alla le poser discrètement sur la petite table de bois dans la chambre de son fils. De cette manière, il n'aurait pas à voir sa mère en se réveillant. Il déposa un baiser sur sa tempe et ressortit.

    Dans les couloirs régnaient une grande agitation. C'était le jour tant attendu. Lyan avait le cœur palpitant et la gorge sèche. Des cernes s'étaient dessinées sous ses yeux et il se maudit de ne pas avoir dormit plus tôt. Il espéra ne pas se mettre à bailler. Une dernière réunion eut lieu, durant laquelle on pouvait encore lui retirer sa mission.

    Le jeune homme écouta les hauts dirigeants déblatéraient sur le déroulement du mois qui venait. Il écoutait distraitement, les mains moites, prêt à s'entendre dire que finalement, il ne serait pas en charge du lien. Tous ses espoirs s'envoleraient, son fils resterait au bas de l'échelle et que dire de la réaction de sa femme. Mais la réunion se déroula sans que l'on fit même allusion à lui, à son grand soulagement. Un homme fut désigné pour brandir le bracelet d'argent devant le peuple, afin d'annoncer que le lien était maintenu. Rien d'autre de bien passionnant ne se déroula durant la réunion.

    On les invita ensuite à sortir en attendant l'arrivée du lien mais Lyan resta assis sur sa chaise, trop nerveux. Une heure s'écoula, puis deux et, n'y tenant plus, il se leva, tourna en rond, incapable de rester en place. Enfin, on annonça son arrivée. Il sursauta en entendant frapper à la porte. Lyan s'essuya les mains sur ses habits, expira un souffle tremblotant et ouvrit. Il passa devant le chevalier venu le prévenir et descendit au rez-de chaussée sans lui laisser le temps de parler. Il se positionna face à l'entrée et se tint droit. Le hall avait été vidé. Personne n'avait le droit d'y pénétrer lors de l'arrivée du lien. Les battements de son cœur semblait rythmé chaque secondes qui s'écoulaient avant que les portes de la tour ne s'ouvrent. Une jeune fille de seize ans entra, les yeux bandés, guidait par un chevalier. Lyan s'avança :

    -Bienvenue, je suis Lyan Zilla.

    Elle hocha la tête :

    -Je suis Kalia Dint.

    Il se tourna vers le chevalier :

    -Vous êtes celui que l'on a chargé de la surveillance ?

    -Exact. Je suis Salel Pakt.

    -Veuillez me suivre jusqu'à vos appartements.

    Lyan traversa le hall vers une grande porte de bois ouvragée. D'ordinaire, elle était toujours fermée, mais à présent, il avait les clés. Lyan avait fait nettoyer la pièce plus tôt et espéré que tout serait parfait, sa position en dépendait. Il ouvrit la porte et attendit que le chevalier et le lien qui avançait lentement à cause de sa cécité le rejoigne. Puis il s'effaça pour les laisser passer.

    La salle était immense. Une table de bois ciré portait deux chandeliers d'argent, des sièges rembourrés, un lit à baldaquin aux draps de soie et une armoire composaient la pièce. Deux grandes fenêtres la rendaient très lumineuse.

    -J'espère que vous vous y plairez.

    Kalia entra :

    -Je vous remercie.

    Il ressortit en compagnie du chevalier et lorsqu'il referma la porte, Salel se plaça devant.

    -Bon, ça c'est bien passé.

    Le chevalier lui sourit avec compassion. Lyan rentra chez lui, plutôt satisfait même si la tension ne s'était pas vraiment apaisée. Il pu passer le reste de la journée avec son fils, car son seul travail désormais serait de s'occuper du lien. Il allait deux à trois fois par jour la voir pour s'assurer qu'elle ne manquait de rien. Avant d'entrer, il devait attendre qu'elle se bande les yeux pour éviter d'être enregistré dans le bracelet. Il lui apportait des livres dont il lui faisait la lecture, des plantes du jardin. Kalia était une jeune fille souriante et curieuse. Lyan lui parlait de tout et de rien, de son travail, de la vie au siège, de son fils. Elle lui raconta comment c'était déroulée son enfance en Sinia. Enfermée, déjà, nourrit par des personnes différentes pour éviter tout attachement.

    Un jour, lors d'une nouvelle disparition de sa femme, Lyan dut emmener son fils, car il refusait de le laisser seul chez eux. Il lui présenta Salel et frappa à la porte. La voix clair de Kalia les invita à entrer. Quand ils pénétrèrent dans la pièce, la jeune femme assise sur le lit, finissait de nouer son bandeau, un livre ouvert posait sur ses genoux.

    -Bonjour Lyan.

    -Bonjour Kalia, je te présente mon fils.

    Le garçon s'avança pour la saluer et son regard s'égara sur le livre :

    -Eh, papa, on a le même livre à la maison.

    Lyan sourit et Kalia proposa :

    -Et si ton papa nous en faisait la lecture.

    -D'accord.

    Le garçon était toujours partant pour une histoire. Il escalada le lit pour s'installer près d'elle et Lyan s'assit sur le bord. Kalia lui tendit le livre et il reprit là où ils l'avaient interrompu.

    Suite à cela, ils revinrent souvent ensemble. Le garçon s'attachait de plus en plus à Kalia, trouvant sans doute en elle la tendresse maternelle qui lui manquait. Il lui apportait ses jouets pour qu'elle ne s'ennuie pas, ce qui amusée beaucoup la jeune femme. Lorsque Lyan se trouvait seul avec elle, le garçon était devenu un grand sujet de conversation. Il parlait des projets qu'il avait pour lui, du bateau qu'il lui achèterait, des cadeaux pour ses prochains anniversaires et des choses qu'il avait l'intention de lui faire découvrir. Bien sûr, à cet instant il ignorait qu'il ne verrait jamais son fils grandir.

    En sortant, Lyan s'arrêtait pour discuter avec Salel et il arrivait souvent que Kalia se joigne à la conversation de derrière la porte. Lyan appréciait cet homme qu'il avait jugé droit et affable.

    Le temps passa et le jeune homme s'attacha au lien, beaucoup plus qu'il n'était censé l'être. Cependant, cela ne l'écarta pas de sa mission, pensant à l'avenir de son fils avant tout. Lorsque la veille du jour du sacrifice arriva, il emmena son garçon et ils restèrent avec Kalia toute la journée. Avant de partir, il s'attarda :

    -Tu n'as pas peur ? Pour demain ?

    -J'ai grandi avec l'idée que je devrais me tuer un jour. J'ai eu le temps de m'y faire.

    Elle lui sourit et Lyan sortit. Il n'y avait rien de plus à dire, son rôle était achevé. Il échangea un regard douloureux avec Salel avant de s'éloigner.

    Le lendemain, il se leva très tôt, s'installa près d'une fenêtre et attendit que l'on annonce la fin de la cérémonie. Sa femme avait à nouveau disparu, alors son fils vint le rejoindre. Ils se perdirent dans la contemplation de la mer, sans rien dire. Comme le temps s'écoulait et que rien ne se produisait, Lyan commença à s'inquiéter. Au moment où il s'apprêtait à sortir pour voir s'il y avait eu un problème, on frappa à sa porte. Surpris, il l'ouvrit pour découvrir le chevalier qui se tenait devant :

    -Lyan Zilla ?

    Il acquiesça.

    -Veuillez prendre votre fils et me suivre s'il vous plaît.

    -Pourquoi ?

    -C'est un ordre de l'empereur.

    Lyan le fixa un moment, mais il savait qu'il était inutile de l'interroger plus avant. Il alla prendre son fils dans ses bras, qui en profita pour poser la tête sur son épaule et se rendormir. Le chevalier les mena à la tour centrale ce qui l'inquiéta sérieusement. Y avait-il eu un problème avec le lien ? Allait-on critiquer son travail ? Quelles seraient les conséquences sur sa promotion ? Mais pourquoi avoir demandé la présence de son fils ? On les fit monter au dernier étage et sans le laisser reprendre son souffle, le chevalier continua. Un couloir immense bordé de colonne s'ouvrit devant eux et près d'une porte gigantesque se tenait Salel avec qui il échangea un regard inquiet. L'homme qui escortait Lyan, ouvrit les portes. La pièce était presque vide, hormis l'estrade sur leur droite portant un genre de pupitre. L'empereur se tenait devant et assise sur le sol, face à lui, Kalia pleurait. Une épée courte, semblant faite d'or, était posée devant elle. L'empereur, les mains posaient sur le pupitre, avait les yeux levaient. Lyan chercha ce qu'il observait et vit trois carrés noir flottaient dans l'air.

    -N'est-ce pas magnifique ?

    Lyan observa l'empereur qui poursuivi :

    -Des années se sont écoulées et ce bracelet continu de nous surprendre. Ecoutez.

    Il tendit l'oreille et entendit des voix qui provenaient des carrés. Il reconnut la voix de Salel, son fils et lui-même. Lyan comprit soudain et, en même temps que la lumière se faisait jour dans son esprit, la peur l'enveloppa. Il serra un peu plus son fils contre lui alors que Salel, de son côté, avait blêmi et demandait :

    -Qu'est ce que ça veut dire ?

    -Que les anciennes traditions peuvent reprendre.

    Lyan posa son garçon au sol, celui-ci jeta un regard curieux alentours avant de s'accrocher à la taille de son père.

    -Vous n'allez pas tuer mon fils, n'est-ce pas ?

    -Les traditions, Lyan, les traditions.

    -Mais ce n'est qu'un enfant. Il est trop jeune. Ça vous servirait à quoi ?!

    L'empereur souriait en observant les carrés, l'ignorant complètement. Lyan se tourna vers Kalia :

    -Kalia, tu ne vas pas le tuer. Tu l'aimes, non ?

    La jeune femme leva la tête et les observa tous les trois. Dans les airs, l'obscurité des carrés s'estompa et ils y apparurent progressivement.

    -Papa, tu me fais mal.

    Lyan baissa les yeux vers son fils se rendant compte qu'il lui avait attrapé le bras et le serrait trop fort. Il paniquait, les larmes lui montaient aux yeux. Mais il ne devait pas. Que penserais son fils s'il le voyait en larmes ? Il devait trouver un moyen de sauver son garçon, mais tout ce qui lui venait à l'esprit, c'était les supplications. L'empereur descendit de l'estrade et s'avança vers lui :

    -Allons, allons, un peu de dignité. Vos morts serviront la paix.

    -S'il vous plaît, je vous en supplie, laissez partir mon fils. 

    -Ce ne serez pas très juste pour les autres, vous ne trouvez pas ?

    Il s'était tourné vers Salel, celui-ci fixait la porte avec insistance.

    -Ne cherchez pas à vous enfuir, voulez-vous ? Des gardes surveillent la porte. Ils vous tueront s'ils vous voient sortir. 

    Le chevalier lui jeta un regard furieux, pourtant c'est avec une voix calme qu'il dit :

    -Laissez partir le garçon.

    L'empereur répéta d'une voix las :

    -Non, voyons, les traditions.

    Salel serra les poings et Lyan se tourna vers la porte. Il n'avait pas remarqué l'instant où leur guide était sorti en fermant derrière lui. Il se demandait combien de gardes pouvaient se tenir derrière. Peut-être pourraient-ils passer en force ? Le jeune homme réfléchissait à toutes les possibilités quand, soudain, un étrange gargouillis lui parvint. Il refit face à l'empereur et le vit cracher du sang.

    Ils se fixèrent un temps sans comprendre ce qui lui arrivait. Puis, l'empereur baissa les yeux pour voir qu'une pointe lui sortait du ventre et finit par s'écrouler. Lyan plaqua une main sur les yeux de son fils, tandis que Kalia se redressait, lâchant l'épée d'or fichait dans le corps de l'empereur.

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