• Chapitre 10

    Ils regardèrent, figés, le corps inerte. Puis, Lyan plaça son fils face au mur, par précaution :

    -Tu n'ouvres pas les yeux, d'accord ?

    -Pourquoi ? 

    -C'est un jeu.

    -D'accord.

    Le jeune homme fixa de nouveau le corps :

    -On doit faire quelque chose.

    Salel s'avança vers le pupitre et en arracha le bracelet :

    -Mis à part le chevalier qui nous a mené ici, et, sans doute, votre femme, personne ne sait que nous sommes là. On peut tenter de sortir.

    Lyan regarda autour de lui. Il n'y avait rien pour cacher le corps.

    -Dépêchons alors, mais pour les gardes ?

    Salel revint vers la porte, mais au lieu de l'ouvrir, il s'arrêta.

    -Qu'est ce qu'il y a ?

    -Elle n'est pas fermée.

    Lyan s'approcha avec Kalia pendue à son bras. La porte était entrebâillée, alors la jeune femme demanda d'une voix blanche :

    -Vous croyez que quelqu'un a tout vu ?

    Ils s'entre-regardèrent, hésitants, inquiets.

    -Papa, je peux ouvrir les yeux maintenant ?

    Lyan s'approcha de son fils, pendant que Salel allait jeter un œil dehors avec prudence.

    -Non, tu dois les ouvrir que quand je te le dis.

    Il prit le garçon dans ses bras au moment où le chevalier réapparaissait :

    -Vous devriez venir voir.

    Ils sortirent pour trouver les gardes gisant dans des mares de sang.

    -Voilà qui résout un problème.

    Lyan regarda le corps que Salel désignait et reconnut leur guide. Kalia formula la question qu'ils se posaient tous :

    -Qui a fais ça ?

    Salel prit les devants :

    -Peu importe. Il ne faut pas rester là.

    Ils marchèrent rapidement jusqu'aux escaliers. Là, Lyan les stoppa, reposa son fils à terre et remit le capuchon de Kalia sur sa tête.

    -Bien, fils tu peux ouvrir les yeux.

    L'enfant le regarda avec un immense sourire :

    -J'ai gagné ?

    -Oui. Mais maintenant, on va faire un nouveau jeu. Si on te pose des questions lorsque nous sortirons, tu devras dire que Kalia est ta mère.

    -Ils sont trop faciles tes jeux.

    Lyan lui sourit, se tourna vers la jeune femme et vérifia que le capuchon cachait suffisamment son visage pour que l'on ne la reconnaisse pas.

    -Très bien, maintenant tu devras marcher comme si le monde t'appartenait.

    Elle essuya rapidement ses larmes d'une main tremblante, puis respira profondément pour se calmer :

    -D'accord. C'est bon.

    -Je ne viens pas avec vous. 

    Lyan regarda Salel :

    -Quoi ?! Mais si tu te fais prendre ?

    -Personne ne sait que je suis venu ici et puis, je suppose que tu comptes les emmener loin du siège.

    -C'est ce que je pensais faire en effet.

    -Alors, il te faut quelqu'un ici pour te dire comment la situation évolue, protéger tes arrières.

    Lyan ne s'y trompa pas. Le chevalier n'aurait aucun moyen de savoir où les trouver, ce qu'il voulait sans doute c'était faire en sorte de détourner les soupçons. Cela risquait fort de le mener à la prison. Cependant, Lyan ne pouvait s'attarder pour tenter de le convaincre de venir avec eux. Alors, ils échangèrent un regard entendu, puis il prit Kalia et son fils par la main et leur fit dévaler les escaliers. La tour s'agitait en tous sens d'hommes faisant leur travail, montant et descendant les marches dans un flot continu. Ils furent freinés par le déplacement de ces travailleurs qui parfois leur bloquait complètement l'escalier. Lyan avait l'impression que tous les regards se posaient sur lui, qu'on les dévisageait, bien que personne ne les arrêta, ni ne fit de remarque. Ils n'avaient aucune raison de penser que la personne encapuchonnée n'était pas sa femme et, au fond, pourquoi ce seraient-ils demandé qui était cette femme ? Lyan était tout de même au bord de la panique. Le signal de la fin de la cérémonie n'ayant pas été donné, on devait déjà s'interroger. Enfin, ils atteignirent le rez-de-chaussée, traversèrent le hall d'un pas maîtrisé, soucieux de ne pas trop attirer l'attention et sortirent de la tour. Ils se dirigèrent droit vers les portes qui menaient à la ville, seulement, alors qu'ils passaient, un des gardes posa la main sur l'épaule de Kalia, en lançant :

    -Halte !

    D'abord hésitante, elle se débarrassa de cette main d'un coup d'épaule. Lyan s'avança vers l'homme :

    -Je vous déconseille de parler à ma femme de cette façon. Elle pourrait vous envoyer en cage.

    L'homme blêmit :

    -Pardon. Je ne savais pas qu'il s'agissait de Madame.

    Kalia se redressa et sortit, tête haute, entraînant l'enfant derrière elle. Lyan fit un sourire d'excuse au garde :

    -Je ferais en sorte qu'elle oublie ce comportement.

    Puis, il courut pour les rattraper en songeant qu'il n'avait jamais été aussi heureux que sa femme ait si mauvaise réputation. Une fois dans les rues, il se sentit soulagé, mais ne ralentit pas l'allure pour autant. Kalia murmura pour demander :

    -Ta femme peut vraiment enfermer un garde ?

    -Eh oui. Ses ancêtres ont travaillé dans la sphère de l'empereur. Même si aujourd'hui, sa famille a décliné, ils ont toujours une grande influence.

    Il nota que Kalia ne pouvait s'empêcher de regarder tout autour d'elle, émerveillée par tout ce qu'elle voyait. Pour qu'elle n'oublie pas d'avancer, Lyan lui prit la main et l'entraîna à travers les rues. Une foule s'était formée autour de la fontaine de la place centrale. C'était là que l'on présentait l'anneau après la cérémonie, mais comme rien ne se produisait, les gens commençaient à s'impatienter. Ils bifurquèrent de nombreuses fois pour perdre d'éventuels poursuivants. Kalia commençait à s'essouffler et demanda :

    -Où allons-nous ?

    Sans jamais cesser de jeter des regard aux alentours, il répondit :

    -Nous quittons la ville.

    -Et ensuite ?

    -La Sinia.

    Il vit le regard surpris de Kalia se poser sur lui, mais elle ne posa pas d'autres questions. Lorsqu'ils arrivèrent aux abords de la ville, ils aperçurent une longue fil de personnes qui patientait aussi pour la cérémonie. Dans la foule pressait aux portes, il espérait que les gardes ne les verrait pas sortir. Bien que toujours inquiet, Lyan dit :

    -Marchons plus doucement.

    Ils se mêlèrent à cette foule et, même s'ils marchaient en sens inverse, personne ne sembla les remarquer, trop énervé de voir leur attente se prolonger. Une fois dehors, ils quittèrent vite les chemins. Lyan savait où il voulait aller, il n'avait même pas eu à réfléchir. La ville de Firelame était le plus grand port de l'île et peut-être même de Métane. Le commerce avec la Sinia y était fréquent. Ils monteraient dans un de ces bateaux et s'installeraient en Sinia. Là, qui pourrait les trouver ? Seulement, Salel, lui, ne pourrait sans doute pas s'échapper et même s'il y arrivait, il ne pourrait pas deviner où ils étaient. Lyan ne prendrait certainement pas le risque de lui écrire en sachant que cela pourrait lui causer plus d'ennui. Cependant, le chevalier devait sans doute déjà avoir une idée de la façon dont il allait se tirer d'affaire. Lyan s'inquiétait plus de ce que sa femme pouvait faire. Si elle parlait, disait qu'il aurait du être tué par Kalia, alors s'en était fini de lui. Il soupira n'arrivant pas à s'arrêter sur une pensée rassurante concernant le sort de son ami.

    Ils voyagèrent en évitant les villes, favorisant les villages. À pied et par les chemins détournés le voyage fut long et pénible. Ils ne purent se tenir au courant du déroulement de la situation au siège, mais ils ne semblaient pas être poursuivit. Malgré tout, ils restaient prudent et veillaient à ne pas attirer l'attention. Les liens qui liaient déjà Lyan et Kalia se renforcèrent au cours du voyage et quant enfin ils arrivèrent à Firelame, elle était enceinte. Il avait refusé qu'elle s'embarque avant son accouchement, n'ayant pas eu de quoi s'alarmer depuis des jours, sa méfiance s'était atténuée.

    Aussi, apprenant par un des habitants qu'une petite maison abandonnée se trouvait aux abords de la forêt qui longeait la ville, il choisit de s'y installer jusqu'à la naissance de l'enfant. Lyan y fit quelques travaux, avec beaucoup de difficulté, pour rendre la bâtisse vivable. Elle n'avait que deux petites pièces, mais cela suffisait. Il se souviendrait de cette période comme étant la plus belle de sa vie. Le jeune homme travaillait comme négociant au port, ayant tout de même veillé à changer de nom dans le cas où on les chercherait. Il se fit une bonne réputation et était apprécié. Il y emmenait souvent son fils qui admirait les bateaux et parlait aux marins. Le garçon n'avait jamais été aussi vivant. Le temps s'écoula et même si, le fait de rester au même endroit avait réveillé en lui la crainte d'être rattrapé par les chevaliers, il en profita pleinement.

    Un jour d'hiver, Lyan dût courir quérir la sage-femme car Kalia accouchait. Il la ramena avec deux autres femmes et une fois sur place, elles le firent attendre s'enfermant dans la chambre. Il prit son fils sur ses genoux et patienta aussi calmement qu'il put. Il se souvenait de la naissance du garçon, surtout parce qu'il n'avait pu y assister. Sa femme était partit dans sa famille et lui avait interdit de venir. Aussi, Lyan ne savait pas comment réagir. Son fils jouait avec un bateau de bois, jetant de temps en temps un regard vers la provenance des hurlements. Son père, lui, ne quittait pas la porte des yeux, se demandant si Kalia ou l'enfant ne survivrait pas. Dehors, les arbres pleuraient des larmes de givres et la neige couvrait le sol. Quand soudain, les pleurs du nouveau-né jaillir, il tressaillit et sauta sur ses pieds, faisant glisser son fils au sol. Mais la porte ne s'ouvrit pas avant quelques minutes, puis enfin, la vieille femme apparut :

    -Vous pouvez entrer.

    Avec une maîtrise qui le surpris lui-même, il pénétra dans la chambre. Kalia était allongée, le visage épuisé, les cheveux collaient à son front. Au creux de son bras reposait un bébé enveloppait de lange. Lyan avait les larmes aux yeux et il resta quelques secondes sans voix à fixer l'enfant. Son fils escalada le lit sans cérémonie :

    -C'est une fille ou un garçon ?

    Kalia lui sourit :

    -Une fille.

    -Elle est moche.

    Les trois femmes finirent de ranger, de nettoyer et partir. Lyan s'assit sur le lit, près du poupon. La tradition voulait que l'on ne nomme pas un enfant avant qu'il n'est un an, date à laquelle il était jugé vivable. Mais, il ne put s'empêcher de proposer :

    -Si on l'appelait Sinola ?

    Kalia fit une grimace :

    -Que dirais-tu de Rélanne ?

    Il grimaça à son tour et se tourna vers son fils qui trouvait son jouet bien plus intéressant qu'un bébé :

    -Lequel tu préfères ?

    -Vous n'avez qu'à prendre un bout de chaque.

    Lyan rit en le prenant sur ses genoux. Le reste de la journée s'écoula paisiblement, tous les quatre dans la chambre. Il imaginait déjà la vie de sa fille, une jolie petite fille à qui il apprendrait tout ce qu'il savait, qu'il verrait jouer avec son fils. Peut-être était-ce ce qui manqué à son garçon pour qu'il guérisse complètement de la tyrannie de sa mère. Mais, bien entendu, Lyan ignorait qu'il ne serait plus à ses côtés pour ses un an.

    Il laissa Kalia se rétablir, préparant leur voyage en Sinia, trouvant un navire et s'arrangeant avec le capitaine. Au bout de quelques semaines, tout était près. Alors un matin, ils se rendirent au port. Lyan restait accroché à la chemise de son fils, devenu intenable comme chaque fois qu'il voyait de vrais bateaux. L'enfant ne cessait de demander lequel les emmènerait. Kalia marchait en retrait, le bébé dans les bras. Elle trouvait toujours une nouvelle raison de s'émerveiller du monde qui l'entouré. Quand Lyan voulut se retourner pour l'avertir qu'il avait repéré leur bateau, son regard s'arrêta sur un groupe de sept chevaliers sur sa gauche, venant droit sur lui. Il refusa d'y croire, ils étaient si proche de réussir. Peut-être n'était-ce pas pour eux qu'ils étaient là, peut-être était-ce une simple patrouille. Pourtant, à la façon dont celui qui était en tête le fixait, il ne pouvait douter que c'était bien lui que l'on venait chercher. Kalia s'arrêta près de lui :

    -Qu'est-ce qu'il y a ?

    -Ne me regarde pas.

    Elle fut surprise et se tourna vers les navires.

    -Des chevaliers arrivent.

    -Ils n'ont pas abandonné les recherches ?

    -Il semblerait que non. Ils doivent se douter que nous avons tuer l'empereur. Embarque, notre bateau est celui sur ta droite où les gens commencent à monter.

    Kalia jeta un regard vers le garçon et il comprit sans qu'elle est besoin de parler :

    -Non, il reste avec moi, je pense qu'ils l'ont vu aussi. Partez toutes les deux, je vous rejoindrais quand je pourrais.

    Elle les regarda avec tristesse puis s'éloigna, jetant sans cesse des coup d'œil discret par-dessus son épaule. Lyan regarda son garçon :

    -Fils, calme toi. Nous ne partons pas.

    Il cessa de tirer sur sa chemise et se tourna vers son père avec un air d'incompréhension.

    -On va retourner au siège et je t'en prie pas un mot sans que je te le permette. C'est compris ?

    L'enfant hocha la tête sans plus comprendre, mais déjà, les chevaliers les avaient rejoint :

    -Vous êtes Lyan Zilla ?

    Il les observa avant d'acquiescer.

    -Veuillez nous suivre.

    Lyan obéit sans résister, s'emparant de la main de son fils et fit tous les efforts du monde pour ne pas se retourner afin de vérifier que Kalia avait bien embarqué.

    Ils furent escortés jusqu'au siège après un trajet qui lui parut d'une grande rapidité. Lorsqu'ils approchèrent de la tour, Lyan observa les bâtiments comme s'ils sortaient d'un mauvais rêve. Devant l'entrée du siège, ils furent séparés. Son fils fut amené aux appartements qui lui appartenait et Lyan fut directement conduit en salle d'interrogatoire. Il ne se souvenait pas d'avoir déjà vu une pièce si petite au sein du siège. C'était une salle vide hormis quatre chaises et une table et était simplement éclairé par une petite fenêtre à hauteur du plafond. Il fut installé sur une chaise au centre de la pièce, tandis que les trois interrogateurs s'installèrent à l'autre bout, posant divers papier sur la table. Il s'était préparé à ça durant tout le trajet de retour, l'interrogatoire qui le mènerait à la cave, sinon à la potence. Pourtant, tout ce à quoi il put penser fut à ce qu'il adviendrait de son fils. Le jeune homme angoissait à l'idée de le laisser à sa mère. Il avait préparé ce qu'il dirait depuis longtemps, mais cela ne le rassurer pas pour autant. Il était trop loin pour lire leurs expressions, mais il espérait qu'eux non plus ne pourrait pas décrypter sa peur. L'homme au centre commença :

    -Pouvez-vous nous dire où vous étiez ces derniers temps ?

    -A Firelame. Un de mes parents était mourant, j'ai donc emmené mon fils le voir.

    -Durant tout ce temps ?

    Il nota la suspicion dans la voix, mais décida de l'ignorer et déclara le plus fermement possible :

    -Oui.

    Ils poursuivirent sans s'attarder :

    -Le jour où le sacrifice devait avoir lieu, que c'est-il passé ?

    Lyan pensa à Salel. Que leur avait-il raconté ? Où était-il à présent ?

    -C'est le jour où je suis parti.

    -Vous êtes partis quand exactement ?

    -Avant que le lien ne quitte sa chambre.

    -Vous avez quitté votre poste avant même la cérémonie ?

     Il avait, depuis longtemps, renoncé à sa promotion, cela semblait même s'être passé dans une autre vie. Aussi c'est sans regret qu'il dit :

    -C'est exact.

    Lyan les vit lever la tête et l'observer en silence.

    -Vous avez prévenu le chevalier en charge de la garder ?

    Il hésita avant de répondre :

    -Non, je suis parti sans rien dire à personne.

    -Même pas votre femme ?

    Il fronça les sourcils se demandant ce qu'elle venait faire soudainement là-dedans. Puis, il se souvint que c'était le genre de chose dont on prévenait sa femme en temps normal. Mais leur couple à eux n'avait jamais été normal :

    -Heu...non, même pas ma femme.

    -Un garde vous a vu sortir de l'enceinte avec votre femme.

    Il se mordit la lèvre, ayant complètement oublié les gardes de la porte. Son cerveau se mit à bouillonner à la recherche d'une excuse :

    -Eh bien, elle m'a accompagné à l'extérieur de l'enceinte et nous nous sommes séparés. C'est là que j'en ai profité pour partir à son insu.

    -Vous aimez votre femme ?

    -Pardon ?

    -Je demande si vous aimez votre femme.

    Assurez d'avoir bien entendu, Lyan déglutit avec difficulté :

    -Je ne vois pas bien le...

    -Répondez à la question.

    Devait-il mentir ? Quel était le but de la question ? Le culpabiliser ? S'il mentait cela serait vite découvert. Après tout, tout le monde connaissait le caractère de sa femme. Il opta donc pour la vérité :

    -Non, pas vraiment.

    Il vit les trois visages le fixer :

    -Savez-vous ce qui est arrivé le jour de votre départ ?

    A nouveau, Lyan hésita avant de répondre. Son cœur battait à tout rompre, la sueur perlait à on front. Durant sa fuite, il n'avait rien entendu concernant la mort de l'empereur, même pas une vague rumeur. Il lança à tout hasard :

    -Non.

    -L'empereur est mort.

    Il joua la surprise, espérant être convaincant :

    -Quoi ? Mais comment ?

    -Il a été assassiné.

    Lyan se tut. À présent, ils risquaient de l'accuser et il se prépara.

    -Non seulement l'empereur, mais aussi plusieurs gardes.

    Il n'avait pas fait d'erreur en prétendant ne rien savoir de la mort de l'empereur. Le siège préférant certainement la discrétion jusqu'à ce qu'un nouvel empereur soit choisi. Aussi, les hommes poursuivirent :

    -Le chevalier Salel Pakt fut celui qui donna l'alerte.

    Lyan se redressa en entendant ce nom :

    -Vraiment ?

    -Il nous a dit que vous étiez monté ensemble et que vous aviez trouvé les cadavres des gardes. Mais lorsqu'il s'est approché d'eux, vous et la fille en avez profité pour partir.

    -Hum...exact.

    -Ce n'est pas ce que vous venez de nous dire.

    Le jeune homme perdait le fil de sa pensée et avait toutes les peines du monde à se concentrer. Il commença à paniquer en sentant la situation lui échapper et malgré tout, il devait encore répondre :

    -C'est parce que...j'avais honte.

    Il se mit à broder au fur et à mesure :

    -En voyant les corps, j'ai paniqué. J'ai fait demi-tour, suis rentré chez moi prendre mon fils. J'y ai croisé ma femme qui sortait, c'était un hasard, et je suis parti pour Firelame.

    -A ce point-là ? Et la fille ?

    -Je pensais que le siège se faisait attaquer. Je ne suis pas un guerrier. La fille et moi nous sommes séparés dans la fuite. J'ignore ce qu'elle est devenu.

    -Vous avez laissé le lien s'enfuir ?

    Il bégaya, ne sachant plus trop où ses mensonges le menés :

    -Je n'ai pas fais attention à elle, je ne pensais qu'à mon fils.

    -Pas de parent mort ? 

    -Pas de parent mort.

    Ils se redressèrent, s'entre-regardèrent, puis dirent :

    -Bien, nous voulions nous assurer que vous n'étiez pas complice dans cette histoire. Il faudra certainement que l'on vous réinterroge pour éclaircir tout cela. En attendant, nous sommes au regret de vous informer que votre femme est accusée du meurtre de l'empereur.

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