• 9 - L'éveil

    Soliflane regarda autour de lui sans comprendre. Il fit un pas en dehors de la chambre et dût accepter l’évidence. Il était de retour chez lui. Le jeune homme revint dans la pièce. Pourquoi la fée l’avait soudainement ramené ici ? Le prince resta un instant à fixer son lit avant de se décider à sortir pour voir son père. Il le trouva en compagnie de son cousin.

    -Père ?

    Le roi sursauta en l’apercevant :

    -Ça alors ! Mais quand es-tu rentré ? On ne m’a rien dit.

    Soliflane rit :

    -Disons que je suis entré en secret.

    Il échangea une étreinte avec son père avant de se tourner vers son cousin :

    -Et toi ? Tu t’es perdu ?

    Son cousin eut un grand sourire :

    -Non, je viens en mission.

    Soliflane fronça les sourcils.

    -Je vais tenter de réveiller la princesse. Tu sais, celle de l’histoire de ta mère.

    Le roi eut l’air gêné et s’empressa de dire :

    -Il s’est arrêté pour ce soir, nous rendre visite.

    -Je repars à l’aube. Qui sait, je serais peut-être roi la prochaine fois que vous me verrez.

    Soliflane rit jaune :

    -Oui, mais son père est encore en vie donc, en fait, tu serais prince.

    -C’est un bon début.

    Soliflane se crispa et tourna les talons. Son père ne tarda pas à le suivre :

    -Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’as-tu fait tout ce temps ?

    Le prince se rendit dans le salon où sa mère racontée l’histoire et alla s’assoir à la fenêtre pour apercevoir la masse sombre des ronces qui recouvraient le château au loin.

    -Je suis resté avec elle, pour la protéger.

    Le roi sourit doucement.

    -Elle a écrit des carnets. Depuis qu’elle est petite, elle raconte tout. Elle a l’air tellement drôle et joyeuse. Ce n’est pas juste.

    Son père eut un rire légé :

    -Dis-moi pourquoi tu es rentré alors ?

    -Voilà le problème. Je ne suis pas rentré.

    Le roi fronça les sourcils :

    -Comment cela ?

    -Il y avait la fée, tu sais, celle de l’histoire. Elle venait de temps en temps et là, soudain, elle a décidé de me renvoyer ici.

    Son père réfléchit quelques secondes :

    -Pourquoi aurait-elle fait cela soudainement ? Tu as fait quelque chose ?

    Soliflane secoua la tête :

    -Je ne pense pas que ce soit cela. C'est vrai que je pensais rentrer pour mon anniversaire, mais je n'étais pas encore sûr... Enfin, je me suis posé la question avant de savoir pourquoi il était là.

    -Il ? Ton cousin ?

    Le prince eut un mince sourire :

    -Oui, je crois que c’est parce que c’est lui.

    -Lui quoi ?

    -Lui qui la sauvera.

    Il se tourna vers son père, les larmes aux yeux :

    -Et ce n’est pas juste.

    Le roi le prit doucement dans ses bras :

    -Allons, ne pleure pas. Si c’est ainsi que cela doit être, il y a forcément une raison. N’as-tu rien fais d’important en restant là-bas ?

    Soliflane pensa aux bébés, à Elea et Fabor qu’il avait ramené auprès de la princesse. Etait-ce cela qu’il avait été censé faire ? Préparer le réveil sans être celui qui la sauverai ?

    Au matin, il regarda son cousin galopait vers le château, le cœur serré de chagrin.

     

    Son père vint le trouver quelques jours plus tard :

    -Soliflane, Soliflane devine qui vient de nous écrire une lettre !

    Le prince leva la tête de son livre en attendant la réponse de son père :

    -Ton cousin ! La princesse s’est réveillée !

    Soliflane eut un sourire :

    -Oui, ça je le sais.

    Il avait vu les ronces s’évanouirent le soir même où son cousin était parti. Son père eut soudain l’air gêné :

    -Oh, oui, je suis désolé.

    -Je suppose qu’il nous invite au mariage.

    -Bien sûr, tu n’es pas obligé d’y aller.

    Le prince se leva pour voir le château dont les tours se détachées à l’horizon :

    -Non, j’irais. Je veux voir la couleur de ses yeux et puis…

    Il eut un sourire triste en se tournant vers son père :

    -Il est temps que je lui demande comment elle s’appelle.

     

    Soliflane pénétra dans l’enceinte du château avec une pointe au cœur. Lors de sa dernière venue, tout y était endormi et silencieux. A présent, la foule avait envahi les lieux. Les rires, la musique résonnaient dans la forêt alentours. Il se secoua. Après tout, la princesse était réveillée, c’était ce qui comptait. Son cœur se mit à battre la chamade en imaginant leur rencontre. Comment était sa voix ? Avait-elle été consciente de sa présence tout ce temps ? Son père posa une main réconfortante sur son épaule quand son cousin vint vers eux. Soliflane prit sur lui pour sourire le plus sincèrement possible.

    -Félicitation.

    Son cousin se mit à rire :

    -Pourquoi donc ?

    Le prince jeta un regard à son père qui semblait aussi déstabilisé que lui :

    -Eh bien, ton mariage.

    Le jeune homme fit un geste de la main :

    -Oh non, je ne me marie pas.

    Soliflane mit un instant à retrouver la parole, mais c’est son père qui finit par répliquer :

    -Enfin, d’après l’histoire…

    Son neveu le coupa :

    -Oui, je sais celui qui la réveille, l’épouse. Le problème c’est qu’elle était déjà réveillée quand je suis arrivé et, de ce qu’elle m’a dit, cette histoire de baiser, n’était pas réellement ce que la fée avait annoncé.

    Le roi passa d’un garçon à l’autre en répétant :

    -Je ne comprend pas, je ne comprends pas.

    Soliflane avait pâlit, ouvrit la bouche pour parler, la referma, réfléchit, puis comme il n’arrivait toujours pas à trouver les mots, son cousin intervint :

    -J’ai envoyé cette lettre pour me venger. Tu ne m’en veux pas tout de même, c’était pas grand-chose. Tu aurais dû me dire que tu étais venu aussi.

    Soliflane retrouva sa voix, uniquement pour croasser :

    -Comment ?

    -Tu lui a donné ton nom et tu as parlé de ta mère, donc, oui, c’était plutôt facile.

    -Elle t’a parlé… de moi ?

    Son cousin fit la grimace :

    -Pas exactement…

     

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