• XXI - Hiloy

    Hiloy Plilaz

    Rang : Or

    Héritier.ère de la grande famille Plilaz

    Héritier.ère de la charge de gardien

     

    Bélera s'assit quand Laxo l'y invita. Hiloy aurait voulu ne pas s'énerver. Iel n'aimait pas être énervé, encore moins se mettre en colère. Pourtant, iel avait du mal à se contrôler pour l'instant. Pourquoi Meb souhaitait tellement se mettre à l'écart de ce qu'il se passait ? Il était autant inclus qu'eux tous. Même plus que moi, bordel. Lae Cinquième avait bien conscience qu'on s'en était pris à Falibi pour l'atteindre, mais iel ne se sentait pas particulièrement attaqué.e. L’héritière d’argent savait se débrouiller et si l’adolescente voulait se venger de son attaquant, elle n'aurait pas besoin de Hiloy. Au final, iel était resté.e dans le but d'un simple soutien moral et se retrouvait plongé.e dans l'affaire plus profondément qu'iel ne le pensait. Bien sûr, lae Cinquième s'y intéressait, après tout, iel avait ellui-même tenté de connaître le fin mot de l'histoire. Cependant, cela traînait trop en longueur pour garder son intérêt. Si les choses devaient se régler, se devait être sous peu.

    Bélera avait fini de raconter ce qui était arrivé dehors et Mechem cherchait un moyen de relancer un combat ou un duel sans éveiller les soupçons. Matior intervint :

    -Je ne pense pas qu'on puisse continuer à lui tomber dessus sans qu'il ait des soupçons.

    Laxo demanda :

    -Même s'il en a, est-ce que c'est si grave ? On devrait le confronter directement. Il n'osera pas se battre avec tous nos clans.

    Neghttris répliqua à voix basse :

    -On aura l'air de quoi si c'est pas lui ?

    Lyert tapota le bras de Elférad qui semblait avoir décroché :

    -T'en penses quoi ?

    -Hein ?

    Neghttris ajouta par réflexe :

    -Comment ?

    Elférad se reprit en observant ses héritiers d'argent :

    -Pardon ?

    Matior lui rappela :

    -Laxo veut tout balancer à Xutik et voir ce qu'il se passe.

    -On aura l'air de quoi si c'est pas lui ?

    Falibi conclut :

    -Je pense que c'est un non général.

    Ils se regardèrent les uns les autres attendant une réaction, le lancement d'une nouvelle idée. Quand il jugea que le silence avait trop duré, Mechem proposa :

    -Vous devriez aller tous vous reposer. On pense plus clairement après une bonne nuit de sommeil.

    Hiloy retint un soupir. L'idée de repasser par cette discussion le lendemain l'agaçait. Iel avait autre chose à faire, notamment un retard dans ses devoirs qu'iel devait récupérer. Ils se séparèrent sur une note assez pessimiste et lae Cinquième eut la certitude soudaine qu'ils ne reparleraient jamais de cette histoire. Il faut régler ça ou on en sortira jamais... ou avec un mort.

    -Je te dis que ça va aller.

    Rafirin secoua la tête :

    -Non, je ne te lâche pas d'une semelle. Pas moyen.

    Falibi s'arrêta, fit demi-tour revint sur ses pas, couru sur quelques mètres, s'arrêta, revint vers Hiloy. Rafirin ne l'avait, effectivement, pas lâchée d'un pouce. La jeune fille lança à lae Cinquième un regard exaspéré :

    -Il me fatigue, il me fatigue.

    Hiloy composa un sourire :

    -Tu restes ici ou tu rentres ?

    Falibi soupira en regardant vers la porte de sortie, après quelques secondes, elle répondit :

    -Non, je vais rester. Voir si Laxo veut faire quelque chose de particulier.

    Hiloy hésita avant d'annoncer :

    -J'aimerais rentrer. Je veux juste dormir un peu. Je vous retrouve après si vous voulez.

    L'héritière d'argent sourit :

    -OK. Je vais probablement comater sur un de leur somptueux lit aussi.

    Elle se tourna vers Rafirin et pointa la porte menant à l'extérieur :

    -Va coucher.

    -Non.

    Hiloy se dirigeait vers l'escalier en riant doucement quand Falibi l'interpella :

    -Tu ne veux pas l'emmener ?

    Lae Cinquième répondit sans se retourner :

    -Il m'en voudrait.

    Falibi se mit à courir soudainement dans le couloir, le garçon sur ses talons lorsqu'un infirmier hurla :

    -On ne court pas dans les couloirs !

    Hiloy sortit sans plus s'inquiéter d'eux. Iel revint à la raison de son énervement. Qu'Elférad veuille tout lâcher, iel le comprendrait. Après tout, une tentative de meurtre, c'était quand même un autre niveau. Mais Meb ? S'il n'avait jamais été impliqué, soit, mais il avait quand même failli se battre en duel avec un autre héritier d'or. Les conséquences pour leur deux clans auraient pu être catastrophiques. Hiloy essaya de se calmer, de se résonner. Il n'était pas si étonnant que cela que l'on veuille s'éviter les problèmes. Cela lae fit revenir à un autre sujet de préoccupation. Que faire maintenant ? Si demain on trouve la motivation de se rassembler, c'est cool... mais sinon...

    Iel avait atteint sa chambre. Hiloy régla son réveil avant de se glisser sous les couvertures. Après tout, si les autres ne s’énervent pas plus que ça, je ne vois pas pourquoi je me prends la tête. Je suis l'une des moins concernée dans l'histoire. Iel s'endormit comme une masse.

    Hiloy ouvrit les yeux lorsque son réveil sonna. Iel resta un moment sans bouger à écouter la sonnerie avant de l'éteindre. Le repos lae ramenait à un autre sentiment. Ils devaient régler cette histoire et ne pas attendre le prochain évènement pour s'y replonger. Lae Cinquième ne quitta pas sa chambre du reste de la journée. Iel resta sans manger, travaillant, réfléchissant et dormant. Quand la sonnerie des cours résonna le lendemain, Hiloy avait une idée assez claire en tête. Seulement, la mettre en pratique allait nécessiter un minimum de courage et cela faisait bien deux heures que son cœur battait la chamade.

    -T'étais où hier ?

    Hiloy sortit de ses pensées pour répondre à Falibi :

    -Je suis pas sortie. Trop de travail.

    Le professeur Irdrour vint ouvrir la porte et le flot d'élève commença à entrer pour rejoindre leurs places. Hiloy s'efforça de respirer calmement. Tu restes devant. Ne va pas t'asseoir ou tu ne bougeras plus. Iel sentit ses jambes se diriger vers son bureau, mais les força à l'arrêt. Tandis que ses camarades s'installaient, lae Cinquième se rendit compte que son cœur était calmé. Son angoisse de parler devant eux tous, s'était évaporée.

    -Mlle Plilaz ? Je peux vous aider ?

    Hiloy répondit :

    -Je veux juste dire quelque chose à la classe.

    L'enseignant parut surpris, mais s'écarta en disant :

    -Je vous en prie.

    Hiloy fixa son regard sur un point légèrement au-dessus des têtes qui se tournaient vers ellui progressivement, de sorte de ne croiser aucun regard :

    -J'aimerais vous parlez des récents événements. Ces derniers temps, on a tous été victime de choses plus ou moins... étranges.

    Hiloy avait répété son discours la veille, mais à le prononcer à haute voix, maintenant, il lui semblait bancal et flou. Falibi se leva, le bras bien haut en comprenant ce que lae Cinquième voulait faire :

    -Excusez-moi. Je pense que les surveillants et Mr Irdrour devraient sortir.

    La jeune fille avait parlé en fixant l'enseignant qui hésita. Hiloy le convainquit en disant :

    -C'est vrai. Ce serait peut-être mieux.

    Le professeur Irdrour finit par céder :

    -Nous restons derrière la porte. Le moindre cri et nous intervenons.

    -D'accord, merci.

    Hiloy attendit que la porte se referme pour revenir à ses camarades. Iel avait maintenant toute leur attention.

    -Je pense que l'on doit régler nos problèmes une bonne fois pour toute.

    Iel discerna le demi-sourire de Citseko et l'ennui de Meb. Xutik et Elférad restaient le nez sur leurs bureaux tandis que les autres la fixaient en silence. Montre l'exemple.

    -Récemment, Falibi et Laxo ont été attaquées, cela sans doute pour m'atteindre...

    -Tout le monde n'a pas eut à subir de désagrément.

    L'attention se tourna vers Tahiya qui poursuivait :

    -Il y a quelqu'un qui s'amuse avec nous et je pense que l'on devrait s'intéresser à ceux qui n'ont rien subi.

    Hiloy lança un regard appuyé à Xutik et Gec-Nüj. Ce dernier s'insurgea :

    -Comment ça, rien subi ?! Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas au courant qu'ils ne nous aient rien arrivé.

    Iel admit que c'était une bonne explication, mais Tahiya n'était pas si vite convaincue :

    -Comme quoi par exemple ?

    L'héritier d'argent pinça les lèvres de frustration avant de répliquer :

    -En quoi ça vous regarde ? Un truc qui nous perturbe tous les deux, par contre, c'est pourquoi tu as permis à Elférad d'avoir des soins rapides.

    Brusquement tourné contre Hiloy, Gec-Nüj avait lâché l'information comme une accusation. Lae Cinquième tomba des nues :

    -Mais... il allait mourir.

    L'héritier d'argent se pencha sur son bureau, dissimulant mal sa colère :

    -Vous avez signé un accord ? Ton clan doit-il favoriser le sien ?

    Les trois héritiers d'argent d'Elférad se réveillèrent pour mentir en chœur :

    -C'est nous qui lui avons demandé !

    Gec-Nüj se tourna alors vers eux :

    -Oh, vraiment ? En échange de quoi ?

    Ils ne trouvèrent rien à répondre et le garçon en profita, se levant pour donner plus d'impact à ses paroles :

    -Réveillez-vous ! Vous ne voyez pas qu'il se passe toujours des choses en secret. Des alliances se créent au sein de la classe et personne n'est au courant. Les seuls problèmes qu'ils veulent régler, c'est les leurs. Tout le monde à dû se rendre compte que Elférad était particulièrement visé par tous ces « événements ».

    Après avoir fait une pause pour accentuer sur le mot, il se rassit. Hiloy tentait de rassembler ses idées pour répliquer, mais Vish demandait déjà :

    -Tu as vraiment donné des soins rapides à Elférad ?

    Cette fois, c'est Falibi qui répondit au bord de l'exaspération :

    -Il allait mourir.

    L'argument ne porta pas plus que la première fois. L'héritière d'or gardait les yeux sur Hiloy :

    -C'était ton plan depuis le début de rallier son clan au tien ?

    Lae Cinquième n'en croyait pas ses oreilles. Comment pouvait-on ignorer à ce point l'essentiel ? Iel répéta calmement :

    -Il allait mourir. J'ai juste voulu aider.

    -Et en faisant cela, tu t'assurais leur loyauté. Après tout, au sein de la classe, ils sont le groupe le plus important. Peut-être bien que c'est toi qui l'as mis en danger de mort, afin qu'ils soient obligés d'avoir recours à ton influence pour le sauver.

    Falibi était aussi sidérée qu'Hiloy et c'est avec un petit rire crispé qu'elle fit remarquer :

    -Non, mais tu sais à qui tu parles ?

    Vish ne se démonta pas :

    -Oui, je sais. D'ailleurs, tu n'as pas attendu pour t'y accrocher. C'est sûr qu'avec un clan aussi obscur que le tien...

    Falibi bondissait de sa chaise quand Indilk tonna :

    -Ça suffit !

    Le silence qui suivit était chargé d'électricité. Hiloy crut entendre la porte de la classe s'entrouvrir puis se refermer. Après une rapide vérification, les surveillants n'avaient pas jugé leur intervention nécessaire. Falibi ne retourna pas s'asseoir et Indilk se leva à son tour en fixant Hiloy :

    -Qu'est-ce que tu voulais faire en prenant la parole ?

    Soulagé.e d'avoir une chance de revenir au principal sujet, lae Cinquième reprit :

    -Comme l'a dit Tahiya, quelqu'un s'amuse avec nous. Je pense que l'on doit découvrir qui c'est maintenant avant qu'il ne nous attaque à nouveau.

    Tahiya marmonna :

    -Je sais qui c'est, personnellement.

    Hiloy se crispa. L'intervention de la jeune fille n'échappa pas à Gec-Nüj qui relança :

    -On peut savoir ce que tu sous-entends ? On a eut des problèmes aussi je te signale.

    Tandis que les deux se renvoyaient la balle, Hiloy trouvait le silence de Xutik et Elférad inquiétant. En fait, ni l'un, ni l'autre n'avait esquissé le moindre mouvement depuis le début de la discussion. Tahiya se souleva si brusquement que sa chaise se renversa faisant sursauter Hiloy :

    -On n'a qu'à voter ! Qui pense que Xutik est responsable de tout ce qu'il se passe ?

    Xutik se réveilla soudain, jetant des regards perdus alentours :

    -Quoi ?

    Gec-Nüj lui résuma la situation :

    -Elle nous accuse de foutre la merde dans la classe.

    L'héritier d'or posa ses yeux sur la jeune fille :

    -T'as des preuves ?

    Nsoah se leva doucement pour poser ses mains sur les épaules de sa cousine et l'incitait à s'asseoir. L'adolescente se laissa faire avant de se dégager avec humeur. Indilk rejoignit Hiloy en se plaçant face à la classe :

    -Peut-être qu'Elférad peut nous expliquer pourquoi autant de gens semblent s'acharner sur lui ?

    Matior répliqua d'un ton mauvais :

    -Peut-être que tu peux expliquer à la classe pourquoi tu t'en ais pris à Elférad ?

    Neghttris ferma les yeux, désapprouvant la réaction de son ami, mais leur héritier d'or continua de fixer son bureau sans rien dire. A la surprise de tous, Indilk annonça :

    -On m'a dit que son frère avait tué le mien. Il semblerait que ce soit une erreur... Je m'excuse.

    Les derniers mots lui avaient apparemment déchiré la gorge aux vues de la grimace qui les accompagna. Hiloy remercia intérieurement Matharia de tout son cœur sachant qu'elle avait certainement quelque chose à voir avec le nouveau comportement de l'adolescent. Si Indilk se montrait coopératif, d'autres suivraient. Ce fut Nsoah qui continua, les yeux fixant ses mains qui rangeaient sa trousse pour la troisième fois :

    -Tahiya l'a attaqué parce qu'on lui a dit qu'il m'avait insulté.

    Sa cousine croisa les bras en le fusillant du regard, mais ne dit rien. Encouragée par ces deux révélations, Qegh ajouta :

    -On nous a dit, à mon héritière d'or et moi, qu'il comptait rompre notre alliance pour s'allier à un autre clan.

    Neghttris fit remarquer :

    -Donc, ce qui nous intéresse, c'est de trouver ce « on ».

    Tahiya cracha :

    -Ce n'était pas juste des « on dit », il y avait des preuves écrites. Chacune avec le sceau du clan. C'est quasiment impossible à reproduire.

    Laxo appuya :

    -Quasiment...

    Neghttris reprit :

    -On cherche un « on » capable de reproduire les sceaux.

    Indilk intervint :

    -Je ne suis pas sûr que ces sceaux servent à quelque chose. C'est peut-être un espion qui s'est chargé de les faire et, si c'est le cas, ça ne nous mènera nulle part.

    Tahiya répartit :

    -Ce n'est pas pour autant qu'il faut le négliger.

    Theaon leva la main, intimidée devant la charge d'information qu'elle recevait :

    -Excusez-moi. Pourquoi vous pensez que c'est quelqu'un de la classe qui est derrière tout ça ?

    Laxo répondit par une autre question :

    -Pourquoi t'es-tu battue avec Vish ?

    Theaon lança un regard à celle-ci comme si elle lui demandait la permission de répondre. Vish le fit elle-même :

    -J'ai reçu un document m'informant que son clan avait volé un de nos gros clients.

    Theaon précisa :

    -On est toutes les deux dans la fabrication de papier.

    Vish reprit :

    -Après vérification auprès de mes parents, il s'avère que ce n'était pas vrai. Je me suis excusée.

    Neghttris dit :

    -Qui que ce soit, il compte sur le temps d'attente des courriers pour jouer avec nos nerfs.

    Hiloy s'attardait sur un autre point. Combien des membres de la classe pouvait en savoir autant sur chacun d'eux ? Bien sûr, le coupable avait joué avec les informations reçues lors du grand Enfermement, mais lae Cinquième n'avait pas le souvenir que les activités des clans aient été révélées à cette occasion. C'est sûr qu'on ne peut pas dire que tu sois la mieux renseignée, mais quand même. La seule chose qui s'imposa à son esprit fut que le Second avait quelque chose à voir dans tout ce bazar. Iel ne voyait que lui qui soit capable de tant savoir sur les autres. Peut-être qu'il l'a renseigné ? La voix du Premier lui révélant que le Second ne lae tenait pas dans son cœur lui revint, mais tout cela lui paraissait un peu alambiqué pour ne s'en prendre qu'à ellui. Et puis le fait de ne pas m'apprécier ne justifie pas toutes ces attaques.

    -Comment on règle ça ?

    Le silence retomba tandis que la voix d'Elférad s'élevait enfin. A sa question, on échangea des regards, puis Tahiya finit par relancer :

    -Je dis que c'est Xutik.

    Celui-ci qui s'était enfin plongé dans le débat, répliqua :

    -Parce qu'il ne m'est rien arrivé ? Vous ne trouvez pas ça un peu trop évident ? Si j'étais coupable, j'aurais fait en sorte de mettre en scène un évènement pour moi aussi.

    C'est vrai aussi. Hiloy était perdu.e, mais Laxo proposa :

    -Un duel. Qu'on se batte en duel, une bonne fois pour toute.

    Ils se tournèrent vers elle. Lyert demanda :

    -Qui en duel ?

    -Tout le monde. Un tournoi si vous voulez. Qui que ce soit qui est responsable de tout ça devrait trouver son compte. S'il gagne, il sera content, s'il perd, c'est qu'il vaut mieux pour lui qu'il arrête les conneries. Je pense que cette petite réunion générale lui fait déjà sentir qu'il est au bord du gouffre.

    Ora murmura, suivant l'idée de son héritière d'or :

    -S'il est vraiment dans la classe.

    Indilk eut un sourire effrayant :

    -Un défouloir ? Je vote pour.

    Laxo précisa :

    -Il faut que tout le monde soit d'accord. Tout le monde doit participer.

    Elle se tourna vers les plus silencieux. Meb, Citseko et Bélera qui n'avaient rien dit, ainsi qu'Ora, Qegh et Theaon. Neghttris proposa :

    -On devrait se consulter...

    -On en est.

    Il fit brusquement face à son héritier d'or, choqué qu'il put prendre cette décision sans leur demander leur avis. Tous les regards finirent par se tourner vers Hiloy. Cellui-ci était déjà en train de peser le pour et le contre. De la classe, c'est iel qui avait le plus à perdre. Si lae Cinquième était vaincu.e, iel devrait céder sa place au vainqueur et son clan serait exclu des Cinq. Cependant, le tournoi des foulards approchait à grands pas et ils ne pouvaient pas permettre à la situation de s'aggraver plus qu'elle ne l'était déjà.

    Hiloy se rendit compte de l'attention dont iel était l'objet et répondit :

    -Oui, j'en suis aussi.

    La porte s'ouvrit :

    -Je vais vraiment devoir commencer le cours.

    Mr Idrour et les surveillants entrèrent pour reprendre leur place. Indilk conclut en s'adressant à la classe :

    -On a qu'à aller dans la cour intérieure après les cours.

    Chacun se prépara à suivre la classe, sauf Hiloy qui angoissait déjà à l'idée de perdre un des duels.

     

    -Je pense qu'on devrait se séparer en deux groupes de dix. L'un va mettre son nom sur un papier et l'autre va piocher.

    Hiloy se rongeait un ongle en écoutant la proposition de Laxo.

    -Ça va ?

    Lae Cinquième marmonna une réponse à Falibi, le regard dans le vide. L'adolescente lae tira sur le côté pour la mettre dans un groupe et le geste sortit Hiloy de ses pensées. L'héritière d'argent lui sourit :

    -Ne t'inquiètes pas. Tu as certainement été plus entraînée que nous tous réunis.

    Hiloy eut un pâle sourire, peu convaincu.e de l'argument. Les papiers furent posés à même le sol, mélangés avant que le groupe de lae Cinquième n'aille piocher.

    -Qui se lance en premier ?

    Meb fit un pas en avant :

    -Avant tout, j'aimerais que l'on soit clair. Je ne suis votre idée que parce que la majorité avait l'air pour. Je ne considère pas les résultats de ces duels comme comptant.

    Tahiya balaya l'air de sa main, visiblement ennuyée par l'intervention du jeune homme :

    -C'est ça. C'est ça. Qui pioche ?

    Neghttris finit par s'exécuter et lut le papier à haute voix :

    -Vish.

    Les deux s'écartèrent du groupe. Hiloy trouvait Vish peu inquiète, alors que Rafirin lui avait raconté un jour que les esclaves se battaient à la place de leur maître. Ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas reçu de formation. Et puis, tu n'as sûrement pas plus d'expérience qu'elle au niveau duel. Ora fut la seconde à aller piocher. Du coin de l’œil, Hiloy vérifia la présence des surveillants derrière les piliers de la cour. Ils les avaient suivis à la fin de la classe et gardaient un œil vigilant sur ce qui était en train de se passer.

    Citseko et Ora formèrent le prochain duo à s'écarter des groupes. Puis, ce fut à Matior qui piocha le nom d'Elférad. L'héritier d'argent proposa :

    -Je vais peut-être changé, non ?

    Ils acquiescèrent sans discuter. Matior eut du mal à retenir une grimace en montrant son nouveau papier :

    -Tahiya.

    L'héritière d'or leva ses yeux d'émeraude au ciel et rejoignit le garçon. De toute évidence, elle aurait préféré un adversaire plus à sa hauteur. Hiloy se décida à avancer pour abréger ses souffrances. Assez de suspens. Iel prit un papier sans hésitation et l'ouvrit directement. Lae Cinquième retenu un mouvement de recul en lisant le nom. En se tournant vers le groupe, iel remarqua que chacun retenait son souffle. Iel n'aurait su dire si c'était par inquiétude à l'idée d'être son adversaire ou par impatience de la vaincre.

    -Indilk.

    Les souffles se relâchèrent et Indilk était radieux, autant que ses traits durs pouvaient le laisser paraître. Bon, c'est pas parce qu'il fait peur qu'il est fort. Falibi leva les pouces en l'air pour l'encourager, mais Hiloy aurait préféré commencer avec quelqu'un d'autre. Par la suite, les duos continuèrent à se former, s'écartant au fur et à mesure des uns des autres. Quand ils furent tous en cercle, par deux, Gec-Nüj leva le bras pour demander :

    -Excusez-moi, mais est-ce qu'on peut me désigner vainqueur automatiquement ?

    Il avait pioché Ze et ne voyait pas comment un duel avec une esclave pouvait prouver quoique ce soit. Vish intervint à son tour :

    -Ça peut combattre à ma place. Après tout, si j'attaquais quelqu'un, je ne le ferais pas personnellement.

    Hiloy ne voyait pas en quoi l'argument tenait :

    -Sauf pour détourner les soupçons. Si tout le monde se dit que c'est Ze qui a combattu, personne ne pensera à te provoquer en duel.

    Iel nota bien les froncements de sourcil, les légers sourires quand iel appela l’esclave par son nom, mais resta concentré.e sur Vish. Celle-ci préféra ne pas insister :

    -D'accord. On reste comme ça.

    Gec-Nüj grimaça :

    -Je combats aussi alors ?

    Xutik lui répondit :

    -Il vaut mieux. Évite de lancer des discussions.

    Hiloy fut à nouveau surpris.e. L'héritier d'or ne semblait s'inquiéter de la situation que de façon très lointaine. Quand Citseko s'inclina, soudain, profondément, ils se tournèrent tous pour voir qui il saluait. Et comme tous se mettaient à s'incliner de même, Hiloy eut la vue dégagée pour apercevoir les jumeaux, Weikom et Onfionne approcher à grands pas. Ils ne rejoignirent pas le groupe, s'arrêtant à quelques mètres. Tefpiro lança :

    -On peut te parler, puîné.e ?

    Hiloy ne se faisait pas d'illusion. L'adolescent était furieux. En revanche, iel s'inquiétait plus de la présence du Second et du Troisième. Iel les rejoignit et ils n'allèrent pas bien loin avant que Tefpiro ne demande :

    -C'est quoi ton problème ?

    Hiloy ne dit rien, attendant d'en savoir plus.

    -Tu fais des duels sans rien nous dire ?

    Je ne savais pas qu'il fallait vous le dire. Iel ne perdit pas de temps à se demander comment ils avaient été mis au courant dans un si cour laps de temps. La présence de Weikom en disait suffisamment. Est-ce qu'il a un espion dans la classe ? Iel revint à Tefpiro comme il continuait :

    -Tu sais à quel point tu mets l'union en danger ?

    Oui, bon, cette union n'existe que quand vous le voulez.

    Onfionne haussa ses larges épaules :

    -Je ne vois pas le problème personnellement. Si iel se fait battre par une de ses petites choses, c'est qu'iel n'est clairement pas faite pour faire partie des Cinq.

    Weikom ajouta :

    -D'un autre côté, si iel remporte ce petit tournoi, iel se mettra en position de force.

    Oru approuva les paroles du Second d'un hochement de tête, mais son frère était abasourdi :

    -Vous êtes sérieux ? On ne peut pas la laisser participer...

    Onfionne le coupa, avec l'air de celui qui ne comprend pas ce qu'il fait là :

    -Pourquoi ? Iel perd tant pis, iel gagne tant mieux.

    Tefpiro argumenta :

    -Ah oui ? Et si iel perd ? Que fait-on si le clan qui prend sa place ne veut pas signer l'union ? Si l'héritier veut continuer à gravir les échelons ?

    Onfionne eut presque l'air dégoûté de son inquiétude :

    -Je ne crains pas d'être vaincu par l'un d'entre vous si ça peut te rassurer.

    Weikom eut un ricanement grinçant :

    -C'est lui qui l'inquiète. Il n'est pas très doué.

    Tefpiro serra les poings, mais une pression sur l'épaule de la part de sa sœur, le calma.

    -Je continue à penser que ce n'est pas prudent.

    La seule chose à laquelle Hiloy pensait, c'était qu'ils lui faisaient perdre du temps :

    -Je leur ai déjà dit que je participais. Si je pars maintenant, ça ne va pas être bon non plus.

    Oru approuva vivement d'un signe de tête, tapotant sur l'épaule de son frère. Celui-ci leva les yeux au ciel :

    -Elle dit que si Hiloy change d'avis maintenant, on lui collera une réputation de lâche. Et donc, beaucoup penseront pouvoir se permettre de la défier... et nous aussi dans le processus.

    Weikom fit jouer ses doigts de métal sur sa tempe :

    -Ça tombe sous le sens.

    Hiloy en conclut qu'iel pouvait retourner avec sa classe et tourna les talons. Quand iel l'eut rejointe, les regards inquiets la questionnèrent, mais l’adolescente se contenta de dire :

    -On devrait commencer.

    Falibi demanda à la ronde :

    -Tous en même temps ? Ou un duel à la fois ?

    Meb, les bras croisés, dit :

    -Personnellement, j'aimerais bien observer un maximum.

    La discussion fut rapidement terminée. Nombreux étaient ceux qui, comme Meb, voulait en profiter pour noter les techniques de combat des autres. Laxo s'approcha de Hiloy pour lui demander :

    -Ils vont rester là ?

    Lae Cinquième n'eut pas besoin de se retourner pour deviner que les quatre autres étaient encore en train de les observer :

    -Je crois qu'ils veulent voir comment je m'en sors.

    Laxo eut un petit rire :

    -Ça met une petite pression, c'est bien.

    Hiloy ne partagea pas son amusement. Iel se trouvait déjà face à Indilk, alors, si en plus, iel devait s'humilier devant les autres... Ce n'est pas la définition que je donnerais à une bonne soirée. Gec-Nüj reprit la parole :

    -Je peux commencer alors ? Histoire d'en finir ?

    Personne ne trouva à redire et les duels commencèrent. Gec-Nüj se débarrassa si facilement de l'esclave qu'Hiloy se demanda si Ze n'avait pas l'ordre de se laisser vaincre. Alors qu'Ora et Citseko prenait place, lae Cinquième aperçut Elférad, Neghttris et Matior en conciliabule, peu concentrés sur le duel en cour. Hiloy se pencha vers Falibi :

    -Ils parlent de quoi à ton avis ?

    Sans hésiter, l'héritière d'argent répondit :

    -Neghttris et Matior doivent se battre contre des héritières d'or.

    -Ah, c'est vrai.

    Un héritier d'argent contre un héritier d'or. Le vainqueur n'aurait rien de surprenant. Il fallait néanmoins que l'héritier d'argent ne donne pas l'impression d'abandonner trop facilement. Hiloy revint à Ora et Citseko. Il fallut un moment au garçon pour prendre le dessus. Laxo et Falibi restaient concentrées sur les duels, tentant de retrouver ceux qui les avaient attaquées. Matior et Neghttris maintinrent le combat un moment pour que chacun puisse voir suffisamment de leur technique avant de laisser la victoire à Tahiya et Vish, sur un signe d'Elférad. Personne ne fut choqué de les voir abandonner. La classe ne voyait pas ces duels comme officiels, par conséquent, les résultats ne comptaient pas vraiment. Un héritier d'argent ne battait pas un héritier d'or, c'était aussi simple que ça. Sauf pour moi. Qui raterait une occasion de prendre ma place ? Hiloy ne se méfiait pas de tous, mais iel ne serait pas étonné.e qu'Indilk donne tout ce qu'il avait pour remporter son duel. Celui entre Qegh et Lyert finit sur un ex-aequo. Falibi perdit contre Nsoah, mais continua de sourire en rejoignant Hiloy :

    -Il est plus vif qu'il n'en a l'air.

    Lae Cinquième se prit à rire :

    -J'ai vu ça.

    Iel se pencha néanmoins pour lui murmurer :

    -T'as fait exprès de perdre, non ?

    Falibi eut un air malheureux :

    -J'ai pas pu le taper. Regarde-moi ces grands yeux de chien battu.

    Hiloy jeta un coup d’œil vers la longue silhouette de Nsoah :

    -Si on veut.

    Par la suite, Meb vainquit Theaon. Lorsque Xutik fit face à Bélera, toutes les attentions se tournèrent sur eux. L'héritière d'argent attaqua pour encourager le garçon à l'imiter, mais celui-ci se contenta de technique classique. Jugeant en avoir vu assez, Laxo fit signe à Bélera d'abandonner.

    -C'est pas lui alors ? Demanda Falibi.

    Hiloy haussa les épaules, ne sachant que répondre. Le duel d'Elférad et Laxo fut reporté en raison de la blessure de la jeune fille. Il ne resta que lae Cinquième et Indilk.

    Hiloy s'efforça de respirer calmement en se mettant en position. Le duel contre Onfionne lui revint en mémoire. Ne te précipite pas, prend le temps. Quand Laxo donna le départ, Indilk fit un bond si haut que lae Cinquième fut pris.e par surprise. Avant que le poing ne l'atteigne, iel réussit à faire un pas d'écart pour l'éviter. Indilk atterrit si près qu'iel n'eut aucun mal à lui asséner un premier coup. Le garçon n'eut pas même une grimace de douleur et se redressa rapidement pour attaquer à nouveau. Hiloy évita à nouveau, frappa encore, visant la gorge. Indilk se recula à temps. Lae Cinquième vit rapidement que l'héritier d'or, bien qu'assez rapide, ne l'était pas autant qu'ellui. Il lui était supérieur en force, mais ses déplacements étaient trop précipités. Iel réussit à le mettre au sol au bout de longues minutes, sans avoir été touché.e une seule fois.

    Le souffle court, soulagé.e, iel se tourna vers les quatre observateurs à quelques mètres de là. Malgré la distance, Hiloy put voir le corps de Tefpiro se détendre. Indilk se releva le plus naturellement du monde, épousseta son uniforme, rajusta sa jupe, vérifia son blason, puis lança :

    -On continue ?

    Laxo répondit :

    -Il se fait tard. On continuera demain soir, non ?

    Les regards se portèrent naturellement sur Hiloy qui approuva :

    -C'est vrai, on devrait rentrer.

    Vish fit remarquer :

    -Je suis désolée de remettre ça sur le tapis, mais si on attend que Laxo guérisse, on en a encore pour un moment.

    A la façon dont elle fixait Hiloy en parlant, cellui-ci devina où elle voulait en venir. Lae Cinquième était probablement lae seul.e de la classe à pouvoir s'offrir des soins rapides. Mais si c'est pour me faire accuser de favoritisme, encore. Comme on attendait sa réponse, iel répondit d'un air désemparé :

    -Bah, je sais pas. C'est Laxo qui me dit.

    L'héritière d'or finit par hausser les épaules :

    -Si tu veux bien, on va devoir le faire, finalement.

    Falibi proposa :

    -Vous n'avez qu'à y aller maintenant. Tu seras guérie comme ça.

    Et on sera débarrassé. La classe resta silencieuse pour montrer qu'ils approuvaient la décision prise. Hiloy et Laxo partirent vers l'hôpital.

    -Désolée que ça tourne comme ça.

    Lae Cinquième rit doucement :

    -Ce n'est pas ta faute. Je ne vois pas comment la situation aurait pu tourner autrement.

    Tefpiro apparut soudain à son côté :

    -Il se passe quoi maintenant ?

    Hiloy pointa le bras de Laxo du pouce :

    -Je vais demander des soins rapides pour elle.

    Iel retint un frisson en entendant la voix de Weikom dans son dos :

    -Tu as les moyens ?

    Lae Cinquième n'aimait pas l'idée de l'avoir derrière ellui. Surtout que je ne l'ai pas entendu venir. Iel répliqua sans même se retourner :

    -Tu l'ignores ?

    Onfionne ricana :

    -Ce serait bien la première fois qu'il y ait une chose que tu ne sais pas.

    Hiloy crut sentir une aura de menace derrière ellui et accéléra le pas. Les garçons se laissèrent distancer, mais Oru continua de les suivre. Hiloy en profita pour faire les présentations :

    -Oru, la Quatrième, Laxo.

    L'héritière d'or rougit en s'inclinant. De son côté, Oru tendit une feuille à lae Cinquième.

    -En parler au Premier ? De quoi ? Des duels ?

    Oru hocha la tête. Hiloy relut le papier :

    -Je ne sais pas. Vous le faites d'habitude ?

    La Quatrième eut un sourire qui lui fit comprendre que ce genre de situation n'arrivait pas d'habitude. Inquièt.e de décevoir le Premier à qui iel n'avait pourtant parlé qu'une fois, Hiloy dit :

    -C'est peut-être pas la peine. Il est déjà assez inquiet comme ça.

    Oru leva un pouce avant de les quitter. Laxo la regarda s'éloigner avant de demander à voix basse comme si elle pouvait encore l'entendre :

    -Elle est muette ?

    Hiloy se contenta de hocher la tête sans préciser comment elle l'était devenue. Le duo entra dans l'hôpital et lae Cinquième se rendit directement à l'accueil :

    -Bonjour, ce serait pour des soins rapides, s'il vous plaît.

    L'infirmier leva les yeux :

    -Pour vous ?

    Laxo s'avança :

    -Pour moi.

    L'homme pointa Hiloy :

    -C'est vous qui payez ?

    -Exact.

    Il se leva :

    -Je vais vous demandez d'attendre.

    Ils ne patientèrent pas longtemps avant qu'il ne revienne avec une femme portant l'uniforme des docteurs. Celle-ci commença d'un ton abrupt :

    -Bonjour, qui paye ?

    Hiloy leva timidement la main.

    -Veuillez me suivre.

    Lae Cinquième avait déjà dû faire les démarches pour Elférad. L'infirmier emmena Laxo. Hiloy s'installa sur le siège que lui désigna le médecin qui s'installa devant un ordinateur. Quand lae Cinquième eut décliné son identité, la femme fronça les sourcils :

    -Je vois que vous avez déjà demandé des soins rapides, il n'y a vraiment pas longtemps. Il se passe quelque chose de spécial ?

    Hiloy haussa les épaules :

    -Une coïncidence.

    Habituée à ce genre de situation, la femme ne l'interrogea pas plus et se contenta de dire :

    -Je vais devoir avertir vos parents. C'est la procédure normale pour une demande de soins rapides.

    -Oui, je sais.

    La femme quitta son écran pour poser son regard sur ellui :

    -Vous comptez régler quand ?

    -Je peux aller vous chercher l'argent maintenant, si vous voulez.

    Le médecin céda enfin un fin sourire en disant :

    -Allez-y. Nous procéderons à l'injection pendant ce temps.

    Lae Cinquième quitta le bâtiment pour passer rapidement dans sa chambre. Iel récupéra l'argent caché dans un coffre au fond de sa penderie, puis revint en courant. Hiloy se dirigea vers le bureau du docteur avant de la croiser dans le couloir. Le paiement effectué, on lui indiqua la chambre de Laxo. On était en train de lui retirer son plâtre quand iel entra. L’héritière d'or n'était pas rassurée :

    -Hiloy, tu as déjà eu des soins rapides, non ?

    -Oui, pourquoi ?

    Laxo se pencha, en espérant ne pas être entendue de l'infirmier :

    -Est-ce que ça fait mal quand ça répare ?

    Hiloy la rassura d'un sourire :

    -Tu ne sentiras rien du tout.

    Laxo eut une mine méfiante :

    -C'est vrai,ça ?

    -Juré.

    On lui injecta le liquide d'un gris métallique. L'infirmier précisa avant de sortir :

    -Restez au lit. Cela ira plus vite.

    Laxo promit avant de se tourner vers Hiloy :

    -Tu sais combien de temps ça prend ?

    Lae Cinquième pinça les lèvres en réfléchissant :

    -Pas vraiment. Le jour où j'en ai eu besoin, j'étais dans les vapes, donc je ne sais pas à quel moment je les ai reçus. Pour Elférad, ça a pris un bon moment avant qu'il n'aille vraiment mieux, mais son cas était vraiment grave.

    Laxo demanda encore :

    -Mais tu crois que demain, ce sera guéri ?

    Hiloy assura :

    -Pour un bras cassé ? Je pense que oui. Tu pourras aller en cours avec deux bras.

    L'héritière d'or parut satisfaite de la réponse :

    -OK, merci. Tu peux y aller, si tu veux. On se voit demain.

    -OK. Désolé.e que tu ne puisse pas envoyer ton plâtre dans les dents de celui qui t'a fait ça.

    Laxo se mit à rire :

    -Tant pis, c'est pour la bonne cause.

     

    Hiloy retourna dans sa chambre pour faire ses devoirs. A peine installé.e, iel réalisa que Bélera devrait sans doute faire ceux de Laxo. Prenant ses affaires, lae Cinquième se dirigea vers la chambre que les deux filles partageait. L'héritière d'argent lui ouvrit :

    -Hiloy ? Tu as besoin de quelque chose ?

    -Je voulais savoir si t'avais besoin d'aide pour faire les devoirs de Laxo.

    Bélera s'écarta pour que lae Cinquième puisse voir la silhouette aux longs cheveux qui se tenait près d'un bureau :

    -Falibi s'est déjà proposée.

    Celle-ci lança :

    -Évidemment. Si tu crois que l'on n'a pas vu votre manège ? Partir à l'hôpital l'air de rien pour qu'on se tape tout le boulot.

    Hiloy éclata de rire :

    -C'est toi qui nous a conseillé d'y aller maintenant.

    Falibi haussa les sourcils :

    -C'est vrai ce mensonge ?

    Bélera fut celle qui répondit :

    -C'est vrai et tu le sais.

    Falibi battit des paupières avec innocence, tandis que Bélera invitait Hiloy à entrer. Ils s'installèrent pour travailler, mais assez vite, lae Cinquième ressentit le besoin de demander :

    -Vous avez remarqué des trucs dans les duels de ce soir ?

    Les deux héritières d'argent échangèrent un regard :

    -Non, pas tellement.

    Falibi ajouta :

    -Après, on a retiré l'effet de surprise. Ils savent sûrement que l'on essaie de reconnaître leur style de combat. Ils en ont peut-être changé.

    Bélera fit remarquer :

    -Mais, je n'ai pas remarqué qui que ce soit qui semblait mal à l'aise avec ses techniques. Si je devais combattre avec un style qui n'était pas le mien, je ne serais sûrement pas victorieuse.

    Falibi haussa les épaules :

    -Peut-être qu'ils sont entraînés pour.

    Hiloy laissa tomber :

    -Ou... ils ne sont pas de notre classe.

    Bélera reprit l'argument qui leur avait fait écarter cette idée :

    -Comment pourraient-ils savoir autant de chose ?

    Les pensées de lae Cinquième se dirigèrent vers Weikom, mais chassa vite l'idée de son esprit en se rappelant qu'il n'avait aucune raison pour agir de la sorte. Ou on l'utilise ? Iel secoua la tête pour effacer cette nouvelle pensée ne voyant pas comment un garçon comme lui pouvait se laisser manipuler.

    -Vous croyez vraiment que ça va le calmer ces duels ?

    Hiloy qui ne sut que répondre à Bélera et Falibi, conclut la discussion en disant :

    -On verra bien si ça continue.

    Ils revinrent à leur devoirs qu'ils achevèrent en silence, à temps pour aller manger.

    -On peut s'asseoir ?

    Ils levèrent la tête puis se décalèrent pour laisser de la place à Elférad et ses héritiers d'argent. Falibi dévisagea l'héritier d'or avec attention :

    -Comment tu vas ?

    Il se contenta de hocher la tête pour répondre. Neghttris enchaîna pour détourner l'attention :

    -Vous avez reconnu vos attaquants ce soir ?

    Falibi jeta un regard vers lae Cinquième en répondant :

    -On en parlait avec Hiloy, mais non.

    Lyert fut décontenancé :

    -Mais... ça veut dire qu'ils ne sont pas de la classe ?

    Un concert de haussement d'épaule lui répondit. Matior avisa des garçons à une table plus loin :

    -Peut-être que Citseko a remarqué quelque chose.

    Ils se tournèrent comme un seul homme vers la table où l'héritier d'argent était assis, légèrement à l'écart de Meb et ses amis. Elférad rappela :

    -Il ne viendra pas discuter avec nous si Meb ne suit pas.

    Falibi proposa :

    -On tente quand même ?

    Matior appela l'héritier d'argent suffisamment fort pour attirer l'attention des quelques tables autour. Citseko se tourna vers eux.

    -On peut parler ?

    L'héritier d'argent se tourna vers Meb. Le visage de celui-ci se durcit et pendant un instant, ils crurent bien qu'il ne le laisserait pas venir :

    -Il doit se douter de quoi on veut parler.

    A la remarque de Neghttris, Elférad répliqua avec humeur :

    -Ouais, bah faudra bien qu'il se mouille un peu au bout d'un moment.

    Contre toute attente, ils virent les deux garçons se lever. Pendant que Citseko se dirigeait vers eux, Meb s'attarda pour dire quelque chose à ses amis qui les fit rire. Aux regards de pitié qu'ils jetèrent au groupe, Hiloy devina qu'il n'avait pas eu de paroles flatteuses à leur encontre. Lorsqu'ils furent près de leur table, Falibi demanda :

    -Citseko, tu as noté quelque chose dans les duels de ce soir ? Une idée de qui pourrait t'avoir attaqué ?

    L’héritier d'argent allait répondre, mais Meb le fit à sa place :

    -Non, rien. Et vous ?

    Ils répondirent par la négative.

    -Vous pouvez me redire pourquoi on fait ça si ça ne sert à rien ?

    Lyert eut la patience de répondre :

    -Parce que même si cela ne nous aide pas à définir qui est derrière ces attaques, ça calme les tensions de la classe.

    Neghttris ajouta :

    -De plus, si cette personne est bien dans notre classe, vu ces dernières actions, il est clair qu'il veut nous monter les uns contre les autres. Il arrive à son but en toute passivité... en quelque sorte.

    Meb répliqua :

    -Je ne crois pas qu'il sera satisfait. Des duels arrangés n'ont rien à voir avec le bordel qu'il semble vouloir.

    Elférad lui jeta un regard glacé :

    -Tu peux parler. On ne peut pas dire que tu ais eu trop d'emmerdes ces derniers temps.

    L'héritier d'or lui rendit son regard :

    -Fais bien gaffe, quand même. Je fais preuve d'une très grande patience actuellement.

    Hiloy retint son souffle. Iel ne se serait pas imaginé que Meb puisse être si concerné par lui-même. Cette situation concerne tout le monde au bout d'un moment. Elférad se leva calmement, mais une tempête se déchaînait dans ses yeux verts :

    -Que moi, je fasse gaffe ?

    La tension envahit l'air et les héritiers d'argent respectifs s’empressèrent d'intervenir. Citseko saisit la manche de Meb pour le faire reculer, tandis que Neghttris se mettait dans le champ de vision de Elférad. Falibi tapa du plat de la main sur la table, criant presque :

    -Vous êtes sérieux, là ?! Vous vous trouvez intelligents ?!

    Elférad se rassit. Hiloy entendit Neghttris lui murmurer :

    -Qu'est-ce que tu as en ce moment ?

    De son côté, Meb n'abandonna pas et se tourna vers Falibi :

    -Je te signale que je n'aurais pas autant d'emmerdes si vous n'aviez pas décidé de tous nous impliquer dans cette histoire.

    Hiloy bouillait. Elférad fit mine de vouloir se relever, mais son ami le retint d'une poigne ferme sur le bras. Bélera fit remarquer calmement :

    -Mais, ça serait revenu vers toi à un moment ou un autre. Tout le monde aurait été impliqué de plus en plus de toute façon.

    -Alors à quoi ça sert de faire ces duels ?

    Citseko glissa doucement :

    -Meb...

    -Toi, tu te tais.

    L'héritier d'or n'avait pas daigné regarder le garçon, mais Matior qui, comme la majorité des personnes de la table, était au bord de l'explosion, dit en serrant les dents :

    -Parce qu'il faut bien faire quelque chose.

    Meb leva les yeux eu ciel :

    -Ah bah, ça...

    Avant qu'il ne puisse finir, Falibi fit remarquer d'un ton froid :

    -Tu n'es pas obligé de participer, tu sais.

    Il répliqua :

    -C'est ça, pour qu'on m'accuse d'être le coupable à cause de mon manque de coopération ? Vous ne me laissez pas tellement le choix.

    -Alors, ça sert à rien que tu fasses la gueule.

    Il y avait une certaine surprise dans les regards qui se tournèrent vers Hiloy. Ils ne lae connaissaient pas si cassante. Lae Cinquième continua de fixer son regard plein de colère contenu sur le jeune homme. Meb n'était pas agacé au point de se permettre de répondre à l'adolescent.e. Il retourna à sa table sans rien ajouter, Citseko dans son sillage. Elférad se leva avec humeur :

    -Je vais me coucher.

    Lyert lui lança :

    -Mais, t'as pas mangé.

    -J'ai plus faim.

    Les trois héritiers d'argent s'excusèrent auprès de leurs camarades avant de le suivre. Falibi passa de la colère à la tristesse :

    -Il n'a vraiment pas l'air bien.

    Encore agacée par le comportement de Meb, Hiloy répliqua un peu sèchement :

    -On a essayé de le tuer, tu serais dans quel état, toi ?

    L'héritière d'argent ignora le ton utilisé, répondant naturellement :

    -Pas super, c'est sûr. Pourquoi c'est toujours lui qui s'en prend plein la tronche ?

    Bélera supposa :

    -Cette histoire de lettre est sûrement plus sérieuse que ce qu'on s'imagine. Et il a rompu avec son copain, non ?

    Hiloy soupira en enfournant un morceau de viande :

    -C'est pas la joie, quoi.

    Iel soupira. Je m'en sors plutôt bien à côté. Si je racontais à Tefpiro qu'il y a pire que moi, il se calmerait peut-être. Une nouvelle pensée lae traversa soudain.

    -Peut-être que Meb aussi.

    Falibi fut surprise du calme soudain de son ami :

    -Meb quoi ?

    -Peut-être qu'il a vraiment des tas de problèmes dont il ne nous a pas parlé.

    Ils se contentèrent de la fixer, ce qui la poussa à continuer :

    -On a tous dit ce qui nous été arrivé, mais on ne sait pas si tout le monde a vraiment tout dit. Meb a peut-être des problèmes avec son clan, des trucs qui n'ont rien à voir avec ce qui arrive en classe.

    Falibi haussa les sourcils :

    -Je rêve ou tu lui trouves des excuses, maintenant ?

    Hiloy fronça le nez pour lui répondre. L'héritière d'argent répliqua en lui tirant la langue. Lae Cinquième sourit en revenant à son assiette. Iel s'en voulait maintenant de n'y avoir pas songé plus tôt. Tu es bien la seule à n'avoir aucun problème. N'applique pas ton cas à tout le monde.

     

    Comme Hiloy l'avait prévu, Laxo revint le lendemain avec un bras en parfait état de fonctionnement. Le soir-même, elle emporta la victoire sur Elférad. Citseko vainquit Nsoah, Xutik l'emporta sur Qegh, Gec-Nüj fit tomber Lyert et Tahiya évinça Vish. Face à Meb, Hiloy rencontra quelques difficultés. Le garçon avait une manière de combattre assez particulière, mais iel comprit assez vite en quoi cela consistait. Iel emporta de nouveau la victoire. A peine debout, essoufflé, Meb proposa :

    -On pourrait pas enchaîner avec les derniers duels ? Qu'on en finisse avec cette histoire ?

    Tahiya était déjà en train de piocher parmi les noms qui restaient :

    -Hiloy. Amène-toi.

    Lae Cinquième écarta les mèches de cheveux qui lui tombaient dans les yeux. Encore ? Falibi s'opposa :

    -Iel sort d'un duel. On peut faire les autres en attendant qu'iel récupère, non ?

    L'héritière d'or dit d'un ton implacable :

    -Les combattants n'attendent pas leur tour dans un Grand Jeu.

    Elle se tourna vers Hiloy :

    -Tu n'as qu'à voir ça comme un exercice d'endurance.

    Lae Cinquième n'était pas intimidé.e. T'as combattu Indilk et Onfionne, tu peux bien t'occuper d'elle. Hiloy refit sa queue de cheval pour dégager son front et se mit en garde. Falibi se triturait les mains d'inquiétude :

    -T'es sûre ?

    Hiloy était plutôt calme. Il valait mieux en finir tout de suite. Ayant déjà vu Tahiya combattre plusieurs fois, il n'y eut aucune surprise. Elle fut, encore une fois, victorieuse. Par la suite, Citseko se laissa vaincre par Xutik et Gec-Nüj fit de même face à Laxo. Ce dernier combat dura longtemps, si bien qu'ils durent se résoudre à reporter le reste au lendemain. Les quatre spectateurs étaient revenus et quand ils virent que la classe se séparait, ils rejoignirent Hiloy. Tefpiro demanda sans un salut :

    -Vous allez faire comment pour la suite ? Vous êtes trois.

    Lae Cinquième se demanda s'il se moquait d'ellui :

    -Bah... on va piocher... comme d'habitude... je ne vois pas le problème, là.

    Iel jeta un regard à Oru qui fit un geste de la main sous-entendant que son frère divaguait. Weikom fit remarquer :

    -Pourquoi ne pas te garder directement pour la finale ? De toute façon, vu la compétition qu'il reste...

    Onfionne réfuta :

    -On ne joue pas avec les règles dans un duel. Ils ont commencé comme ça, il est juste que ça continue.

    Le Second eut une moue dédaigneuse à l'intention du Troisième qui semblait bien prêt à lui en mettre une. L'intervention de Tefpiro détourna leur attention :

    -C''est sûr que c'est pas tellement sur ceux-là que j'avais misé pour la fin.

    Hiloy retint un rire :

    -Misé ? Vous avez fait des paris ?

    Le Quatrième s'étonna qu'iel pose la question :

    -Ça tombe sous le sens. On a toujours besoin d'argent.

    Curieuse, Hiloy demanda :

    -Vous aviez parié sur qui ?

    Weikom leva la tête :

    -Ce qui est ennuyeux c'est cette idée de faire perdre les héritiers d'argent qui combattent des héritiers d'or.

    Onfionne acquiesça :

    -Certains auraient pu aller beaucoup plus loin.

    Hiloy enchaîna :

    -Vous n'avez quand même pas parié sur les héritiers d'argent qui ont fait face à des héritiers d'or ?

    Tefpiro lâcha :

    -Tu nous crois con à quel point ?

    -Bah, je sais pas, c'est eux qui disent...

    Weikom la coupa :

    -On dit que des héritiers d'argent auraient pu aller plus loin, pas qu'on a parié sur eux.

    -Ah... Alors ? Vous aviez parié sur qui ?

    Le Second tourna les talons :

    -Bon, je m'ennuie, je vais m'occuper.

    Le Troisième suivit son exemple sans daigner leur dire un dernier mot. Hiloy en resta bouche-bée :

    -Vous êtes sérieux ? Vous n'allez rien dire ?

    Tefpiro posa lourdement ses mains sur les épaules de Hiloy :

    -Sens comme il est frustrant d'avoir quelqu'un qui ne t'écoutes pas.

    Il recula avec un regard qui en disait long. Lae Cinquième se défendit :

    -J'écoute toujours ce que tu dis, je ne suis pas toujours d'accord, c'est tout.

    -Ouais, ouais, ouais. Pourtant, j'ai toujours raison.

    Il lui tourna le dos pour continuer à s'éloigner. Oru soupira profondément en levant les yeux au ciel, salua Hiloy, puis le suivit. Lae Cinquième continua d'essayer de deviner quels avaient été les paris au cours du dîner. Rafirin s'incrusta brusquement à la table qu'iel partageait avec Falibi :

    -Désolé, j'ai pas pu venir hier. Ça se passe comment les duels ? Falibi, t'es blessée ? Vous avez fini ?

    L'héritière d'argent lança un regard désespéré à Hiloy qui restait perdu.e dans ses pensées. Je parie qu'ils ne s'attendaient pas à ce que j'arrive aussi loin... j'aurais pas misé sur moi non plus, donc bon. Coupant le dialogue entre ses deux amis, iel demanda :

    -Si vous aviez dû parier sur les gagnants des duels, vous auriez parié sur qui ?

    Rafirin ressentit le besoin de rappeler :

    -Heu... je n'étais pas là.

    Falibi évita de répondre en demandant :

    -Pourquoi ?

    Sans hésiter, iel expliqua :

    -Les quatre m'ont dit qu'ils avaient fait des paris, mais ils n'ont pas voulu me dire sur qui. Je suis sûr que ce n'est pas sur moi, on ne peut pas dire qu'ils me tiennent en très haute estime.

    Falibi dit franchement :

    -Je pense que j'aurais pu combattre encore deux duels. Sauf si j'étais tombée sur Tahiya. Je ne sais pas comment tu as fait pour tenir debout avec les coups qu'elle a envoyé. Je ne pense pas que j'aurais vaincu Meb non plus, sa façon de combattre est trop bizarre. Ne parlons pas d'Indilk... en fait, je ne crois pas que j'aurais été de taille face à un héritier d'or.

    Hiloy en profita pour dire :

    -Les quatre pensent que des héritiers d'argent auraient pu aller plus loin s'ils avaient eu la permission de se battre sérieusement contre les héritiers d'or.

    Rafirin glissa :

    -Je suis d'accord. C'est le genre de situation où on évite de se battre de toutes nos forces.

    Falibi avait commencé à réfléchir de qui il pouvait s'agir :

    -Je crois que Ora aurait été jusqu'au bout.

    Hiloy ouvrit des yeux ronds :

    -C'est à elle que je pensais aussi. Je l'ai trouvé plus à l'aise au duel que Theaon.

    Rafirin lui rappela doucement :

    -Ce n'est pas vraiment étonnant. C'est rare qu'un héritier d'or se batte, il fera plutôt combattre son héritier d'argent.

    Ah oui, c'est vrai. Hiloy se désolait de voir qu'iel avait encore des difficultés à penser aux liens or et argent. Falibi disait déjà :

    -C'est vrai, mais elle est vachement entraînée.

    Rafirin fronça les sourcils :

    -Quel clan ?

    -Miordenne.

    Comme il semblait se perdre dans ses réflexions, Hiloy demanda :

    -Tu connais ?

    Le garçon garda les yeux dans le vague en répondant :

    -Ça me dit quelque chose.

    Ils attendirent un moment avant que l'héritier d'argent ne finisse pas renoncer :

    -Non, je ne trouve pas. Peut-être que ça ressemble au nom d'un autre clan. Mais, vous pensez que ça va marcher ces duels ?

    Hiloy observa Falibi pour connaître sa réponse. Seulement, l'héritière d'argent ne fit qu'énoncer tout haut ce qu'ellui-même pensait tout bas :

    -Franchement, j'en sais rien. J'espère.

    Ce soir-là, Hiloy se coucha en repensant aux événements qui avaient secoué la classe en se demandant si ce petit tournoi suffirait à régler la situation.

     

    Ce fut sans surprise que, le lendemain, Hiloy remporta le tournoi après que Laxo est vaincu Xutik. Lae Cinquième eut comme un arrière-goût d'insatisfaction quand tout fut terminé.

    -On fait quoi maintenant ? On sacre Hiloy reine de la classe ou on s'arrête là ?

    L'ironie d'Indilk ne fit rire personne. Ils s'étaient tous imaginés que la fin des duels apporteraient une conclusion, d'une façon ou d'une autre, mais rien n'avait changé au fond. Tahiya se tourna directement vers Xutik :

    -T'es satisfait ?

    L'héritier d'or se contenta de répondre par un haussement d'épaule. L'adolescente s'en contenta :

    -Bon, et bien je vous souhaite bonne soirée à tous.

    Elle s'éloigna en attrapant son cousin au passage. Ils les regardèrent partir en silence, puis se regardèrent les uns les autres comme pour se demander ce qu'ils étaient supposés faire ensuite. Les quatre spectateurs habituels s'approchèrent, faisant signe à Hiloy de les rejoindre. Sous les regards de sa classe, lae Cinquième s'exécuta :

    -Vous savez que vous pouvez aussi parler aux autres, ils ne vont pas vous manger.

    Onfionne haussa un sourcil :

    -Ils ne sont pas vraiment au niveau pour qu'on leur adresse la parole.

    Weikom secoua sa tête balafrée :

    -Ils craignent surtout de se faire assassiner par la masse.

    Tefpiro lui répliqua :

    -Oh, parce que toi, t'as pas d'inquiétude.

    -En plein jour, face à des premières années, non.

    Le Troisième fit remarquer :

    -Ils peuvent être en première année et être très forts. Regarde-moi.

    Weikom sourit, un sourire que les cicatrices aux coins de ses lèvres semblaient étendre jusqu'à ses oreilles :

    -Je sais.

    Deux mots et ils comprirent que cela s'étendait plus loin que ce qu'ils pouvaient s'imaginer. Hiloy le dévisagea comme si cela pouvait lui permettre de connaître l'étendue de ce qu'il savait.

    -C'est quoi la prochaine étape ?

    Tefpiro venait de transmettre ce que Oru avait tapoté sur son épaule. Hiloy se tourna vers elle :

    -Comment ça ?

    Le Quatrième compléta :

    -Vous avez fini les duels, vous faites quoi maintenant ? Vous savez qui fout la merde ? Tu vas devoir le battre, maintenant ?

    Hiloy sentit soudain réellement à quel point la situation était loin d'être réglée :

    -Non, on a fini.

    La sidération les rendit muet. Ne sachant que dire d'autre, iel attendit qu'ils reprennent la parole. Onfionne fut le premier à se ressaisir :

    -Mais... votre problème n'est pas réglé, là.

    Lae Cinquième fut tenté.e de tourner les talons et de les planter là. Il lui était difficile de les voir mettre à jour sa propre naïveté.

    -Qui que ce soit qui ait arrangé tous ces événements, on espère que cela lui aura passé maintenant que l'on s'est tous battus.

    Weikom était grandement amusé de la situation :

    -Vous étiez fatigués à quel point quand vous avez eu cette idée ?

    Hiloy répondit en questionnant :

    -Vous auriez fait quoi, vous ?

    Tefpiro était au bord du désespoir :

    -On te l'a déjà dit, on aurait provoqué le responsable en duel. Que le responsable, pas toute la foutue école.

    Lae Cinquième parla doucement en espérant l'apaiser :

    -J'ai écouté ce que tu as dit, mais on ne sait pas qui est responsable. On a tout au plus des soupçons et aucune preuve.

    Onfionne proposa simplement :

    -Vous auriez pu interroger vos suspects. Il y a des tas de moyens pour rendre les gens bavards.

    Hiloy ne fut pas étonné.e qu'il propose ce genre de solution :

    -Et si on se trompe et que l'on torture un innocent ?

    -C'est que c'était pas son jour.

    Lae Cinquième chercha un soutien auprès des autres, mais ils étaient clairement tous du même avis que le Troisième. Renonçant à prolonger la conversation, iel leva les yeux au ciel et rejoignit ses camarades. Falibi fut celle qui osa poser la question :

    -Qu'est-ce qu'ils voulaient ?

    Les autres étaient suspendus à ses lèvres et Hiloy se contenta de répondre :

    -Ils voulaient savoir ce qu'on allait faire ensuite.

    Meb demanda aussitôt, le regard méfiant :

    -C'est tout ?

    Cela lui attira quelques regards désapprobateurs, mais il ne s'en préoccupa pas. Hiloy le déçu en se contentant de hausser les épaules. Qegh finit par marmonner :

    -On va peut-être y aller, non ? On ne va pas rester ici éternellement.

    Comme s'ils n'attendaient que ces mots pour se mettre en mouvement, la classe se dirigea vers le réfectoire. Peu à peu, des discussions s'amorcèrent, puis le groupe se divisa progressivement. Theaon s'approcha de Falibi et Hiloy :

    -Dites, vous pensez vraiment que c'est terminé ?

    Hiloy se demanda un instant si les deux filles avaient reparlé depuis leur rupture. Sans doute. Theaon ne nous parlerait pas sinon. Confirmant cette pensée, Falibi répondit naturellement :

    -On ne sait pas. Le problème, finalement, c'est qu'on ne sait pas exactement ce que veux cette personne.

    Elle s'adressait à lae Cinquième et cellui-ci ne put que dire :

    -Laxo a supposé qu'il voulait des conflits...

    Falibi la coupa, réfléchissant à haute voix :

    -Oui, mais pourquoi ?

    Hiloy s'imagina la situation, ses camarades se battant sous ses yeux. Ils se battent tous sauf moi.

    -Divisez pour mieux régner ?

    L'héritière d'argent ouvrit des yeux ronds :

    -Tu crois ?

    Lae Cinquième hésita :

    -Je ne sais pas. C'est le seul truc qui me vient.

    Theaon murmura :

    -C'est réglé, dans ce cas, non ?

    Ils ne surent que répondre.

     

    -Chaque classe aura une couleur...

    Falibi donna un coup de coude à Hiloy pour attirer son attention :

    -On ne devait pas faire par deux classes ?

    Lae Cinquième tenta de se souvenir de ce que leur professeur leur avait dit concernant les règles du tournoi du foulard.

    -Il ne me semble pas... je ne sais plus.

    Laxo vint près d'elles pour murmurer la même chose :

    -On était pas censé faire des duels de classe ?

    Falibi lui répondit :

    -C'est ce qui me semblait aussi.

    Hiloy posa la question importante :

    -Mais pourquoi ils décideraient brusquement de faire participer toutes les classes en même temps ?

    Rafirin traversa la foule des élèves pour les rejoindre. Il murmura, jetant un regard au surveillant qui était en train de rappeler les règles :

    -Vous n'êtes pas facile à trouver. C'était pas censé être un tournoi ? Pourquoi on participe tous en même temps ?

    Falibi passa son bras autour du sien :

    -Oui, on se pose tous la question.

    Le surveillant termina son discours en demandant :

    -Est-ce que tout est clair ?

    Des mains se levèrent, trop nombreuses pour que Hiloy puisse les compter. La personne désignée pour parler posa alors la grande question :

    -On ne devait pas faire un tournoi ? Pourquoi on doit jouer tous en même temps ?

    Toutes les mains qui s'étaient levés se baissèrent. Le surveillant se tourna vers ses collègues alignés derrière lui. Après un conciliabule qui n'annonçait rien de bon, il refit face aux élèves :

    -La seule raison que l'on peut vous donner, c'est que le temps nous manque....

    Des voix s'élevèrent aussitôt posant la question du pourquoi, qu'est-ce qui les pressait tant ? Près d'iel, Hiloy entendit Rafirin gronder :

    -C'est quoi cette blague ?

    Bélera, dissimulée près de son héritière d'or, dût parler fort pour se faire entendre dans la foule :

    -Ils doivent préparer un Grand Jeu.

    Laxo se contenta d'approuver d'un hochement de tête, l'air soucieux. Les surveillants firent revenir le silence.

    -Il n'y a rien qui doive vous inquiéter, on vous assure !

    Hiloy en aurait ri, si iel n'était pas si angoissé.e à la perspective d'un nouveau Grand Jeu.

    -Je vais vous demander de vous mettre en ligne, par classe. On va vous distribuer les vestes.

    Les élèves obéirent avec mauvaise volonté. Quand les six classes de première année furent correctement organisées, la distribution put commencer. Hiloy enfila le gilet de couleur verte avant d'être attaché.e à une fille portant une veste rouge. Face à lae Cinquième, une autre adolescente avec du jaune. Il fallut un moment pour arranger la mise en place du jeu. Une fois les foulards attachés et les élèves dispersés sur tout l'espace possible, le surveillant lança :

    -Commencez !

    Hiloy se campa solidement sur ses jambes pour empêcher la fille derrière ellui de lae tirer. Timidement, iel tendit le bras pour attraper le foulard de l'adolescente en face. Lae Cinquième retira vivement sa main en sentant une brûlure sur le dos de sa main. Qu'est-ce que... Iel leva de grands yeux sur la jeune fille sans comprendre ce qu'il venait de se passer. Sans lui laisser le temps de réagir, son adversaire lui sauta dessus la plaquant au sol, un petit poignard en main.

    Hiloy bloqua le bras avant que la lame ne lui traverse le cou. Iel ne se demanda pas comment la fille pouvait lui avoir sauté dessus vu la longueur de la chaîne, iel ne pensa pas à crier. Toutes ses pensées étaient concentrées sur l'arme qu'iel réussit à éloigner. Relevant la tête brusquement, Hiloy toucha le nez de l'adolescente dont le crâne parti en arrière. Un coup de poing dans le ventre, une torsion du bras et lae Cinquième réussit à lui faire lâcher le poignard. A moitié sonnée, son adversaire tenta de reprendre son arme, mais Hiloy roula pour la devancer. Saisissant l'arme, iel trancha la veste pour libérer son deuxième bras. Le tissu était presque déchiré quand un coup violent lui tombant sur la tête l'aveugla. Étourdi.e, lae Cinquième sentit une main lui arracher le poignard des mains. Une fois ses esprits retrouvés, iel nota rapidement que son nouvel adversaire était le garçon à qui l'attaquante était attachée. L'adolescent se jeta sur ellui Hiloy l'évita. Pourquoi personne n'intervient ?

    Ce n'est que là qu'iel réalisa qu'avec tout le monde autour, il était impossible qu'il n'y ait pas une personne pour voir ce qu'il se passait. Hiloy se permit un regard alentours. Son regard accrocha aussitôt les yeux d'un surveillant qui se détourna. C'est une blague. Un coup dans les jambes manqua de lae faire tomber, mais iel se rattrapa sur une main et se releva. Ne rêve pas, c'est pas le moment. Une brûlure sur sa joue. La lame frôla de peu son œil et le jeune homme profita de s'être rapproché pour refermer son bras autour de son cou. La gorge écrasée, Hiloy ne put crier quand le poignard s'enfonça dans son dos. Un sursaut de fureur permit à l'adolescent.e de réagir. Un coup de genou dans l'entrejambe de son assaillant la libéra. Seulement, alors que le garçon s'écartait, la fille reprit l'arme. Hiloy se mit en garde. Une douleur lui vrilla le dos, le sang dégouttant de sa veste. Tiens debout. Iel para le coup, saisit le bras armé d'une main, porta l'autre à la gorge de son adversaire. La fille qui commençait à étouffer la fixa avec des yeux ronds. Du coin de l’œil, lae Cinquième vit le garçon attaquer. Hiloy relâcha la gorge de la jeune fille pour éviter le coup. L'adolescent tenta de saisir l'arme dans la main paralysée de son alliée, mais Hiloy en profita pour lui envoyer un coup au visage.

    Avant que le jeune homme ne puisse réagir, les deux attaquants se retrouvèrent tirés en arrière. Lae Cinquième les regarda tomber, abasourdie. Iel chercha une explication à ce qu'il venait d'arriver et aperçut Bélera qui tirait sur leur chaîne. Les deux adversaires se relevèrent, se tournant vers ce nouvel opposant. Hiloy se précipita pour l'aider, quand son élan fut coupé par une douleur qui lui traversa le corps. On tirait sur sa chaîne.

    Iel se retourna pour voir la fille derrière ellui qui avait saisi leur lien pour l'empêcher d'avancer. Elle est avec eux ? L'adolescente enroula progressivement la chaîne pour la forcer à se rapprocher. Hiloy ne lutta pas et marcha droit sur la fille qui ne s'attendait visiblement pas à cette réaction. D'un coup rapide du tranchant de la main sur la gorge, lae Cinquième l'immobilisa. Alors que son adversaire se saisissait le cou, Hiloy chercha rapidement le mécanisme pour détacher sa chaîne. Iel se retourna alors vivement du côté de Bélera, passa la chaîne autour de la gorge du garçon et le fit reculer. Avec un seul bras libre, l'héritière d'argent compta sur sa capacité de fuite pour éviter les coups de l'autre fille. Hiloy ne serra pas suffisamment pour étrangler le garçon, juste assez pour le maintenir à genoux, resserrant sa prise aux moindres mouvements.

    Soudain, Falibi fit voler d'une bourrade l'adversaire de Bélera, puis l’assomma d'un coup de pied en plein visage. La fille à l'autre bout de sa chaîne semblait avoir suivit sans comprendre ce qu'il se passait. Elle fixait les alentours avec une expression hagarde. Hiloy allait parler, quand un bras se mit à l'étrangler. L'adolescente s'était apparemment remise du coup reçu. Falibi se précipitait déjà pour l'aider quand la pression se relâcha. Lae Cinquième reprit son souffle en jetant un coup d’œil par dessus son épaule. Lyert s'était à son tour saisit de la jeune fille. A ce moment tout s'arrêta. Hiloy réalisa que les surveillants les entouraient. Le jeu avait été stopé.

    Une main lui saisit le bras brutalement arrachant un grognement de douleur à lae Cinquième. Le surveillant qui lae tenait ne remarqua qu'alors, la plaie dans son dos. Pendant que les autres se saisissaient des trois attaquants, de Falibi, Bélera et Lyert, l'homme lança :

    -J'emmène celle-ci à l'hôpital.

    Hiloy ne se rendit compte qu'à cet instant à quel point son cœur battait à tout rompre, à quel point iel avait eu peur. Iel se laissa entraîner jusqu'à une salle de soin.

    -Encore vous ?

    En levant la tête, Hiloy reconnu le médecin à qui elle avait demandé des soins rapides pour Laxo. La Cinquième n'était pas d'humeur à répondre, tentant encore de reprendre ses esprits et de réaliser ce qu'il venait de se passer. On l'ausculta avec soin, s'assurant que le coup porté dans le dos était le plus grave.

    -Souhaitez-vous des soins rapides ?

    Lae Cinquième hocha la tête. Iel ne pouvait apparemment pas se permettre de paraître faible pendant ne serait-ce qu'un jour. De plus, dormir à l'hôpital n'apportait qu'une sécurité minimum, il fallait qu'iel puisse dormir dans sa chambre. Son corps commençait à devenir douloureux. Iel s'était calmé.e, devenait plus lucide.

    Au moment où on lui faisait l'injection, la porte s'ouvrit sur le directeur, escorté par des surveillants. Soucieux, il commença à parler avant même qu'Hiloy n'ait le temps de le saluer :

    -Je tiens à ce que vous sachiez que le nécessaire a été fait. Nous avons recueilli les témoignages des personnes ayant participé....

    Il avisa l'aiguille et le liquide argenté :

    -Bien sûr, vos soins sont à nos frais.

    Hiloy ne s'intéressait pas à ça :

    -Vous avez arrêté ceux qui m'ont attaqué.

    Le directeur s'empressa de répondre :

    -Oui, bien sûr. Ne vous inquiétez pas, ils seront renvoyés chez eux dès ce soir.

    Iel n'en croyait pas ses oreilles :

    -Renvoyez chez eux ? Ils ont essayé de me tuer.

    L'homme hésita, gêné par sa réaction :

    -Eh bien, on n'a pas pu établir à qui appartenait l'arme...

    Hiloy le coupa :

    -La fille avec une cicatrice sur les lèvres, c'est elle qui avait le poignard en premier.

    Le directeur leva les mains dans un geste apaisant :

    -Je pense que vous devriez vous reposer. Nous en reparlerons quand vous irez mieux.

    Bah non, puisqu'ils partent ce soir.

    -Vous faites ce que vous voulez, mais si vous ne vous occupez pas d'eux, ma famille s'en chargera.

    Faudrait voir à ne pas oublier qui je suis quand même. Hiloy n'aurait jamais imaginé qu'iel ait un jour ce genre de pensées. Le directeur tenta :

    -Vous devriez vous reposer avant de prendre des décisions si importantes.

    L'adolescent.e évita de s'attarder sur le sujet :

    -Où sont mes amis ?

    -Si vous parlez des personnes de votre classe, elles ont été libérées après avoir été entendues.

    Encore heureux.

    -Je vais vous laisser maintenant. Nous en reparlerons quand vous irez mieux.

    Il s'imagine que je vais tomber dans les vapes ou quoi ? Pourquoi il veut tellement que je me repose ? Le directeur sortit, s'écartant juste à temps pour éviter de rentrer dans Elférad qui poussait la porte.

    -Je vois que vos amis vont vous tenir compagnie. C'est très bien.

    Hiloy fixa l'homme mal à l'aise qui s'éclipsait en se disant qu'il devait avoir de sérieux problèmes. Quand la porte se ferma derrière lui, iel se tourna vers Elférad et ses héritiers d'argent.

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